Le Guru continu sa petite série des PLESMC (les plus longues expériences scientifiques qui ont vu mourir leur créateur) ou encore, les expériences scientifiques qui ont duré un siècle ou plus.
Bien que Henrietta Lacks est décédée d’un cancer du col de l’utérus et enterrée en 1950, des traces de son être peuvent être trouvées, aujourd’hui encore, dans presque toutes les cliniques de recherche biomédicale, du monde entier.
Avant sa mort, des cellules de sa tumeur ont été prélevées à son insu ou sans sa permission, une pratique courante au milieu du XXe siècle et encore plus pour les personnes de couleurs. Elle a maintenant le triste honneur d’être à l’origine de la “lignée des cellules immortelles HeLa”, après qu’un médecin se soit rendu compte que, contrairement à d’autres échantillons, ses cellules ont la capacité rare et remarquable de vivre, même après s’être divisées à de nombreuses reprises. Ses cellules ont été capables de se reproduire et de croitre à l’infini, fournissant ainsi aux scientifiques, un accès constant et fiable à une culture de cellules humaines.
D’abord, utilisée pour tester un vaccin contre la polio, la lignée cellulaire a depuis été employée pour étudier : le cancer, le sida, les effets des radiations et des substances toxiques, pour la cartographie des gènes et de nombreuses autres activités scientifiques. Il y a près de 11 000 brevets concernant les cellules HeLa et il est estimé qu’au cours des 50 dernières années, les scientifiques ont cultivé 20 tonnes des cellules d’Henrietta. Elles sont même allées dans l’espace pour constater leur réaction à l’apesanteur.
Ci-contre : ces cellules HeLa ont été colorés avec des colorants spéciaux qui mettent en évidence des parties spécifiques de chaque cellule. L’ADN dans le noyau est de couleur jaune, les filaments d’actines sont en bleu clair et les producteurs d’électricité, les mitochondries de la cellule, sont en roses.
Cependant, il y a une autre sorte d’expérience qui implique la ligne de cellules immortelles HeLa, une grande préoccupation pour les scientifiques.
En raison de la capacité de la lignée cellulaire pour survivre et se reproduire, les cellules peuvent être difficiles à contrôler et à contenir. HeLa est aussi connu pour être un contaminant persistant dans les laboratoires, se mélangeant avec d’autres lignées cellulaires et obligeant les chercheurs à déclarer leurs résultats invalides. L’impact d’une telle contamination généralisée d’HeLa, n’est pas clair.
À partir du magasine Smithsonian : Henrietta Lacks’ ‘Immortal’ Cells et de Wikipédia : Henrietta Lacks et Lignée cellulaire HeLa.
Précédemment dans ma série PLESMC : l’expérience de la goutte de poix.
