Un ordinateur (supercalculateur) consulte l’actualité mondiale pour pouvoir prédire l’avenir de l’humanité. Et cette madame Soleil électronique, s’appelle en réalité Nautilus, il est hébergé à l’Université de l’Illinois, États-Unis. Le Nautilus n’a rien à voir avec le Zoltar des fêtes foraines et c’est bien dommage, cela l’aurait rendu plus sympathique dans l’annonce de nos futurs catastrophes et il ne s’occupera pas de votre avenir personnel, mais de celui de l’humanité.
Il a 1024 coeurs Nehalem d’Intel avec une puissance de traitement totale de 8,2 téraflops, ce qui le rend assez puissant pour (bientôt/presque) prédire les grands événements mondiaux. La première tâche qu’il avait a effectué lors de sa mise en route, était de lire les nouvelles.
Voilà comment fonctionne le Nautilus, il est assis là, à consulter l’actualité et à calculer ce qui pourrait arriver. Plus tôt cette année, il a passé au crible 100 000 000 bulletins d’information, les analysants pour en faire ressortir une “humeur globale”, en utilisant un processus appelé “extraction automatisée de sentiment". Après avoir ingurgité 100 000 000 bulletins d’informations, ce qui, à l’heure actuelle, serait fatal pour un humain (trop déprimant), le Nautilus a prédit avec succès le soulèvement arabe et la localisation approximative d’Oussama ben Laden. Vous vous demandez pourquoi vous n’en avez pas entendu parler à l’époque ? Et bien moi aussi. Il s’avère que le Nautilus ne fait, pour l’instant, que des prédictions rétrospectives, c’est à dire très peu de temps après les faits.
Les scientifiques en charge du nautilus se sont penchés sur les résultats graphiques du supercalculateur et ont déterminé les pics et les creux représentants les signes clairs du mal à venir (exemple graphique ci-dessous). Prédire l’avenir après qu’il se soit passé n’est pas très impressionnant et encore moins utile et c’est le travail de David Starkey. Ils pensent que le Nautilus finira par être suffisamment sophistiqué pour nous alerter d’évènements mondiaux à l’avance. Le Nautilus fonctionne en détectant la fréquence des mots exprimant des émotions comme "terrible" et "horrible" dans les articles de nouvelles, pour ensuite croiser les références géographiques entre elles, pour tracer une soudaine chute de bienveillance dans une région spécifique. Voilà comment il prévoyait la révolution égyptienne. Il faut quand même préciser, au bénéfice du Nautilus, que sa prédiction concernant le lieu de résidence d’Ousama Ben Laden, à 200 km près, s’est fait avant que celui-ci ne soit tué.
Ci-dessous : le ton mondial géocodé de toutes les informations mondiales, janvier 1979-avril 2011 mentionnant «Ben Laden». (Clic pour agrandir)
Pour les pays qui ont connu le “printemps arabe", le supercalculateur produit des graphiques qui montrent une baisse sensible du sentiment des médias tant au sein de chaque pays, ainsi qu’à l’extérieur. Avant la démission du président Moubarak, le ton de la couverture médiatique de l’Égypte est tombé à l’un de ses points les plus bas en 30 ans.
Ci-dessous : Graphique du sentiment des médias envers l’Égypte janvier 1979 – mars 2011.
La prochaine étape est l’élaboration de la technologie permettant à ce système de fournir des prévisions sur des évènements mondiaux, plutôt que de les analyser après coup. Il le compare aux algorithmes de prévision économique, ainsi que la météorologie, en ce sens qu’aucun de ces systèmes (y compris le sien) n’est parfait, mais leur utilisation est bien meilleure que de juste deviner.
En espérant que le Nautilus n’acquiert pas une conscience de soi… Dans les films de science-fiction, chaque fois qu’un ordinateur devient conscient de soi et décide d’anéantir l’humanité, il le fait parce qu’il a analysé l’histoire, a examiné toutes les mauvaises choses que nous avons faites et détermine que nous sommes trop dangereux pour être autorisé à vivre, un peu comme le mauvais scénario d’un éventuel contact extraterrestre.
Beaucoup plus de détails en ligne et d’autres jolis graphiques sur l’université de l’Illinois à Chicago : Forecasting large-scale human behavior using global news media tone in time and space.
À partir de la BBC : Supercomputer predicts revolution.
Ce qui me semble ironique dans tout ça c’est : Si ce supercalculateur arrive à être programmé correctement pour prédire des grands évènements. Il prédit une « humeur globale » en baisse, l’info est relayé, il prédit donc une « humeur globale » encore pire puisqu’il va alimenter les infos qu’il analyse.
Donc il ne fait pas que prédire mais modifie de part le fait qu’il existe. Quel en est l’intérêt du coup ?
Pour imager ma pensée : Je modifie une pièce pour qu’elle ai 2 coté « pile » et je prédis qu’elle va tomber sur le coté « pile ». Intérêt = 0.
les recherches sont dans les pressentiments humaines, nous savons ce qui va se passer une fraction de seconde avant, des fois plus loin par rêves, dire « j’étais sur que tu aller me tel, ou tomber, etc…il y a un temps dans une vie ou l’homme est en harmonie avec lui même, « le feeling », les musiciens, les arts martiaux, (et autre), c’est une impression que les gestes par ex. vont plus vite que la pensée, chez les musiciens de percussions cela arrive, pourquoi ne pas pousser les recherches sur cette vérité qui traverse l’esprit, que rare sont les gens qui peuvent la maîtriser ?