Sélectionner une page

La pollution plastique de nos océans aurait été largement sous-estimée

8 Juin 2019 | 1 commentaire

Plastique 2 19

Les scientifiques savaient que l’océan était plein de plastique, mais cette pollution est bien pire qu’estimée précédemment.

Le plastique est devenu si omniprésent qu’il est toujours autour de nous, sous une forme ou une autre. L’océan n’y échappe pas. Nous savons depuis un certain temps que, de tout le plastique que nous produisons, seulement une fraction est recyclée et une quantité finit dans les décharges et une grande partie dans l’océan.

Nous l’avons vu dans tous les maillons de la chaîne alimentaire océanique, et dans tous les recoins de l’océan. Le plastique ne se biodégrade pas vraiment, du moins depuis des siècles, il ne se décompose qu’en morceaux de plus en plus petits, et ils peuvent être trouvés dans l’océan en grande abondance : une étude affirme qu’il y en a 5 000 milliards. Aussi choquant que cela puisse paraître, il se peut très bien qu’il s’agisse d’une estimation basse.

Chercher du plastique dans l’océan n’est pas chose facile. Tout d’abord, l’océan est grand, très grand. Il est coûteux, long et difficile sur le plan logistique d’avoir des navires spécialisés qui couvrent d’importantes étendues d’océan. Pire encore, l’océan a aussi la mauvaise habitude d’être très profond. La plupart des levés quantifiant le plastique océanique se concentrent sur l’étendue proche de la surface, parce que le sondage des profondeurs océaniques est par nature beaucoup plus difficile à réaliser. Cependant, il y a quelques endroits qui sont naturellement bien adaptés pour cela, des zones où la côte plonge abruptement dans les parties profondes de l’océan et où vous pouvez sonder de la surface à quelques kilomètres de profondeur avec une relative facilité. La baie de Monterey en Californie en fait partie.

La baie de Monterey en Californie. (Monterey Bay Aquarium Research Institute)

monterey-bay-aerial-2019-tyson-rininger-2

Heureusement, cette zone abrite également l’un des principaux instituts océanographiques du monde, le Monterey Bay Aquarium Research Institute (MBARI), qui est perché sur le littoral. Il n’y a pas d’institut mieux adapté pour étudier les profondeurs, ils ont les spécialistes, les ressources et la technologie pour ce type d’étude. Plus important encore, ils ont aussi un robot.

Le robot s’appelle Ventana et il est équipé d’un ensemble de capteurs, de caméras vidéo et de bras robotiques manœuvrables. L’équipe a envoyé Ventana à près de 1 000 mètres de profondeur afin de recueillir des échantillons au fur et à mesure de sa descente. Les échantillons ont ensuite été analysés à la recherche de morceaux de plastique, et les résultats ont été assez surprenants : le plastique était toujours présent, de la surface aux profondeurs.

A partir de l’étude : image (a), le robot Ventana, (b) la quantité de particules de plastiques en fonction des profondeurs analysées. (Monterey Bay Aquarium Research Institute)

Plastique Monteray 1 19

Pire encore, ce n’est pas comme si les déchets venaient de Californie, plus le robot s’éloignait du rivage, plus il trouvait de plastique. En d’autres termes, le plastique vient d’un peu partout. Il est aussi mangé.

Anela Choy, biologiste marine, est professeure adjointe à la Scripps Institution of Oceanography à San Diego et auteure principale de la nouvelle étude, étudie un groupe de poisson appelé “Lancetfishes” de la famille des alépisauridés, qui a été trouvé dans de nombreux environnements différents et à différentes profondeurs, mais presque jamais à la surface. Ses résultats sont également préoccupants.

Selon Anela Choy :

Nous avons examiné plus de 2 000 Lancetfishes et nous avons découvert qu’environ 1 sur 3 a un type de plastique dans l’estomac. C’est vraiment choquant parce que ce poisson ne remonte pas à la surface à notre connaissance.

Cela signifie que le plastique se déplace à toutes les profondeurs et s’accumule lentement dans la chaîne alimentaire. Un excellent exemple commence avec les Appendiculaires, des créatures plus petites qu’un doigt, mais qui sont entourées d’une très large bulle de mucus qui recueille la nourriture. Bien sûr, ce mucus accumule indistinctement tout ce qui flotte et tente de le manger, y compris le plastique. C’est ce qui se produit avec la plupart, sinon toutes les créatures marines qui filtrent leur alimentation.

Appendiculaires. (Monterey Bay Aquarium Research Institute)

Appendiculaire 1 19

Tous leurs prédateurs ingèrent également du plastique, et de précédents travaux ont montré que le plastique s’accumule dans la chaîne alimentaire, atteignant même nos assiettes. Les humains eux-mêmes ne sont pas exempts de plastique.

Il y a quelques jours à peine, une enquête a révélé que les humains consomment plus de 50 000 morceaux de microplastiques chaque année.

Bruce Robison, scientifique principal à l’Institut de recherche de l’aquarium de la baie Monterey, dit qu’il a également été choqué de voir la quantité de plastique qu’ils ont trouvé dans les profondeurs de l’océan plus, plus que sur la surface du vortex de déchets du Pacifique nord.

Le fait que les plastiques soient si omniprésents, qu’ils soient si répandus, est une découverte stupéfiante, et nous serions stupides d’ignorer cela. Tout ce que les humains introduisent dans cet habitat passe à travers ces animaux et est incorporé dans la chaîne alimentaire.

Il n’est pas clair dans quelle mesure cela affecte la faune, mais il est certain que cela a un impact. En tant que matériau, le plastique a fait preuve d’une remarquable endurance et peut être produit en série à très bas prix. Mais en tant que polluant, tous ses avantages se transforment en problèmes et ce sont des problèmes que nous devons résoudre le plus rapidement possible ou faire face à un (autre) problème environnemental sans précédent.

L’étude publiée dans Scientific Reports : The vertical distribution and biological transport of marine microplastics across the epipelagic and mesopelagic water column et présentée sur le blog du Monterey Bay Aquarium Research Institute : The deep impact of microplastic.

Faire un Don !

Pourquoi ?

Parce qu’il n'y a aucune publicité ici et que le Guru compte sur la générosité de ses lecteurs(trices) pour continuer à faire vivre GuruMeditation (...et son créateur par la même occasion). D'autres méthodes vous seront proposées en plus de PayPal.

En Antarctique, le trou dans la couche d’ozone constitue une menace pour la vie

Malgré le protocole de Montréal, la couche d’ozone, essentielle pour bloquer les rayons ultraviolets du soleil, n’est pas entièrement reconstituée. Les espèces animales et végétales de l’Antarctique sont donc en danger.

L’avertissement émane de quatre membres du groupe d’évaluation des effets sur l’environnement des Nations unies, qui écrivent dans leur étude (lien plus bas) que le trou qui s’élargit chaque année dans la couche d’ozone reste désormais ouvert pendant l’été en Antarctique. Cela risque…

Finalement, les tyrannosaures étaient loin d’être aussi intelligents qu’un singe

Le Tyrannosaurus rex était à peu près aussi intelligent que les crocodiles modernes et d’autres reptiles, selon une équipe de chercheurs qui a étudié les récentes affirmations selon lesquelles les prédateurs du Crétacé auraient été aussi intelligents que des singes.

Il n’y a pas si longtemps, la neuroscientifique brésilienne Suzana Herculano-Houzel a publié une étude controversée (lien ci-dessous) qui affirmait avec audace que le T. rex avait une intelligence rivalisant avec celle des babouins modernes…

Le lieu de création d’un astéroïde proche est lié à un cratère déterminé sur la Lune

Il est possible de connaitre l’origine de nombreux astéroïdes en remontant à leur lieu de naissance, la planète ou la lune dont ils se sont détachés. Mais pour la première fois, des scientifiques affirment aujourd’hui avoir retracé les origines d’un astéroïde jusqu’au cratère spécifique qui l’a vu naître.

Les cratères ne sont pas seulement les cicatrices que les impacts d’astéroïdes laissent sur les planètes ou les lunes, mais ils peuvent aussi être le lieu de naissance de nouveaux astéroïdes. Si l’impact est suffisamment violent, des fragments de roche peuvent être…

Dans l’optique de produire un ordinateur sur le modèle d’un cerveau, des scientifiques créés une cellule cérébrale fonctionnelle à partir d’un mélange de sel et d’eau

Des chercheurs ont simulé pour la première fois des connexions neurologiques, des synapses, en utilisant de l’eau et des sels identiques à ceux utilisés par le cerveau, contribuant ainsi à un domaine émergent qui associe la biologie et l’électronique, “l’iontronic”.

L’équipe de l’université d’Utrecht (Pays-Bas) et de l’université de Sogang (Corée du Sud) affirme s’être inspirée du fonctionnement du cerveau humain, qui utilise également des particules chargées, appelées ions, dissoutes dans l’eau pour transmettre des…

La bioluminescence est apparue il y a 540 millions d’années

Des scientifiques ont repoussé de près de 300 millions d’années la première apparition de la bioluminescence chez les animaux.

On parle de bioluminescence lorsqu’un organisme produit sa propre lumière par le biais de réactions chimiques dans son corps. Elle est présente chez certains champignons, bactéries et insectes tels que les lucioles. Mais elle est particulièrement répandue chez les vertébrés et les invertébrés marins. Il semble que la bioluminescence ait évolué indépendamment au moins 94 fois…

Découverte en Chine d’empreintes de dinosaures troodontides géants

D’énormes empreintes fossiles de dinosaures ont été découvertes dans le sud de la Chine. Elles ont été laissées par un troodontidé qui pourrait être l’un des plus grands.

Ils sont désignés raptor en anglais, un terme couramment utilisé pour désigner les dinosaures bipèdes des groupes Dromaeosauridae et Troodontidae. L’analyse de leurs crânes indique qu’ils chassaient en meute et qu’ils étaient les plus intelligents des dinosaures, rivalisant avec les mammifères en termes d’intelligence.  On pense que les…

“Saumon-mouth” : ce saumon préhistorique géant avait des dents semblables à des défenses

Comme tout droit sorti du film RRRrrrr!!!, ,avec son bestiaire à défenses de poulemouth, chevalmouth, chienmouth… voici un saumon préhistorique arborant des défenses.

Les plus anciens fossiles d’Oncorhynchus rastrosus datent d’environ 12 millions d’années, le long de la côte californienne. Ce saumon vivait le long des côtes pacifiques de l’Amérique du Nord et du Japon, atteignant une taille de 2,4 mètres et pesant 200 kg. De précédentes études des fossiles ont montré que le saumon du Pacifique…

La voile solaire avancée de la NASA s’est déployée sans encombre dans l’espace

La NASA a lancé son système de voile solaire composite avancé (Advanced Solar Sail) à bord d’une fusée Electron de RocketLab, déployant ainsi une voile de 9 mètres en orbite terrestre basse…

Des millions de joueurs du jeu vidéo Borderlands 3 font avancer la recherche biomédicale

Plus de 4 millions de joueurs jouant à un mini-jeu de science citoyenne dans le jeu vidéo Borderlands 3 ont aidé à reconstituer l’histoire de l’évolution microbienne des bactéries de l’intestin humain…

La vieille sonde Voyager 1 de la NASA rétablit la transmission de ses données après 5 mois de charabia

La sonde Voyager 1 a renvoyé des données exploitables pour la première fois depuis plus de 5 mois, ce qui laisse espérer que la mission, vieille de 46 ans, pourra enfin reprendre ses activités normales.

La sonde interstellaire préférée de la NASA a transmis samedi au centre de contrôle de la mission des données sur la santé et l’état de ses systèmes embarqués…

Photos : Lorsque deux satellites dans des directions opposées se croisent dans l’espace à 10 000 km/h

La sonde Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO) de la NASA a pris une photo parfaitement synchronisée lorsqu’elle a croisé le chemin d’un autre engin spatial en orbite autour de la lune.

La sonde LRO, qui est en orbite autour de la lune depuis 15 ans, a pris plusieurs images de l’orbiteur lunaire Danuri de l’Institut de recherche aérospatiale de Corée, alors que les deux engins spatiaux, voyageant sur des orbites presque parallèles, se sont croisés dans des directions opposées au cours de trois orbites entre le 5 et le 6 mars…

Le professeur physicien Peter Higgs, célèbre pour avoir prédit l’existence du boson de Higgs, meurt à l’âge de 94 ans

Le professeur Peter Higgs, lauréat du prix Nobel, physicien théoricien britannique célèbre pour avoir prédit l’existence d’une nouvelle particule, le boson de Higgs, est décédé lundi 8 avril. L’université d’Édimbourg, où Higgs était professeur émérite, a annoncé mardi qu’il était « décédé paisiblement chez lui … à la suite d’une courte maladie ».

Les bosons de Higgs sont l’excitation quantique du champ de Higgs, un champ qui remplit tout l’univers et qui interagit avec les particules…

Voyager 1 : Les ingénieurs de la NASA ont repéré la puce défectueuse qui pourrait permettre de réparer l’ordinateur de la plus vieille sonde spatiale

L’une des plus anciennes (47 ans) et des plus lointaines sondes envoyées dans l’espace par l’humain, la sonde Voyager 1 souffre d’une importante défaillance qui l’empêche de transmettre des données scientifiques ou techniques vers la Terre. Les ingénieurs de la NASA ont réduit le problème de la sonde Voyager 1 à une seule puce défectueuse. Il pourrait désormais être possible de contourner la mémoire corrompue et de remettre la sonde interstellaire en état de marche…

Les astronautes sont conscients de la distance à laquelle ils "volent" dans l’espace en dépit de la microgravité

Des scientifiques étudiant les astronautes à bord de la Station spatiale internationale ont déterminé que les humains sont étonnamment doués pour s’orienter et évaluer la distance qu’ils ont parcourue en microgravité.

Selon Laurence Harris, spécialiste de la vision et de la perception du mouvement à l’université York au Canada, auteur principal de la nouvelle étude…

Pin It on Pinterest

Share This