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BugShot

Le syndrome d’Ekbom, très bien mis en valeur dans le film bug (image d’entête), est un délire dans lequel, une personne est convaincue qu’elle est infestée de parasite et autres insectes, lui donnant des sensations de picotements cutanés, de grouillement..etc. Les malades Ekbom sont réticents à un traitement psychologique, car ils estiment que les insectes sont la cause de leur malaise. Je ne connais pas les chiffres pour la France mais les cas sont rares, il touche 100 000 personnes aux États-Unis. Quand ce syndrome atteint une scientifique qui pratique l’entomologie ou étude des insectes, cela donne lieu à des écrits mémorables dans le domaine de la science.

En 1950, Jay Traver entomologiste à l’université du Massachusetts, eu la sensation que son corps grouillait de dermatophagoïdes, plus communément appelé acariens, de ceux qui aiment à vivre dans la poussière de nos maisons. Ces acariens peuvent provoquer des allergies, entrainant notamment de l’asthme, mais ils ne parasitent pas les humains, ce qui rend son étude, parue en 1951, tristement croustillante. Ce texte scientifique sur la description, de ses attaques par des insectes fantômes, sera publié dans les pages de la Société entomologique de Washington et en voici l’extrait :

L’Invasion des yeux n’est pas limitée à la période suivant immédiatement l’utilisation du savon d’iodure de mercure, mais ont continué plusieurs jours de suite, ces invasions se produisent la plupart du temps entre minuit et 3 heures, la victime de l’attaque serait tombée dans un sommeil léger, quand une forte sensation, comme une piqure d’épingle, dans un œil, suivie d’une réponse immédiate de la part de l’œil, déjà fortement gonflées, la éloignée efficacement de son sommeil. Les mouvements d’un acarien, qui était entré sous la paupière, pourraient être ressentis comme s’il rampait lentement dessous, puis il a commencé à «creuser», à ce moment l’œil est soudainement devenu encore plus gonflé qu’avant. Un flux, quasi continu, de sécrétion lacrymale semblait attirer les acariens et rendait la vision difficile. À aucun moment, cependant, des preuves de la formation de pus, dans les yeux atteints, n’ont été observées.
L’Invasion des narines produit des symptômes très pénibles, comme quelque chose qui rampe et gratte la muqueuse, souvent accompagné par une irritation de la gorge, de la trachée et des bronches. L’invasion précoce des oreilles semblait confinée à la région du pavillon, dans les plis dans lesquelles, les acariens creusaient, produisant des démangeaisons habituellement accompagnées de papules rouges. Leur présence dans les oreilles m’ont préoccupé, car il est bien connu que certaines espèces d’acariens peuvent causer de grands dommages dans les oreilles des petits animaux. Apparemment, nous pouvons nous considérer comme chanceux qu’ils aient notamment choisi de ne pas envahir le conduit auditif externe, à partir duquel il pourrait facilement avoir percé le tympan. La difficulté de contrôler une telle infestation dans l’oreille est à la fois évidente, puisque nous n’avons pas encore trouvé de médicament totalement efficace contre les acariens.

Plus tard dans son étude, Traver consulta un dermatologue, qui lui recommanda de recevoir un traitement psychiatrique :

Un dermatologue, recommandé par un médecin local, a apparemment été convaincu, après un examen très sommaire, que les symptômes du patient sont en grande partie imaginaire, celles qui existaient (les plaques rouges causées par le grattage) ont été provoquées par une tentative mal avisée de la part du patient, pour se débarrasser de quelque chose qui n’était pas là. Ce n’est que trois jours après ma visite à son cabinet, qu’il me donna se diagnostique. Après le troisième jour à l’hôpital, il m’a remis à un neurologue pour le traitement de mon état psychonévrotique. Le patient, cependant, réussi à convaincre le neurologue qu’elle n’avait pas besoin de ses services.

 

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