Les ingénieurs du MIT (Massachusetts Institute of Technology) ont décidé de nous faciliter nos relations sociales, ou de nous rendre plus bêtes, au choix du lecteur…

Elles sont finalement arrivées : quelqu’un a inventé des lunettes télépathiques. Bon, elles ne lisent pas vraiment vos pensées, mais ces lunettes tentent de décrypter les émotions à travers les expressions faciales et les indices que la personne typique libère souvent. Ces verres sont livrés avec une caméra et un casque qui vous révèlera si votre interlocuteur «réfléchi», «est d’accord», «se concentre», «est intéressé», «confus» ou «en désaccord». Les deux dernières déclenchent un feu rouge pour vous faire savoir qu’il est temps de se taire.

Les lunettes, qui ont été initialement développées pour aider les personnes autistes à comprendre les indices sociaux, pourraient changer la façon de nous rapporter les uns aux autres. L’auteur de l’article, Sally Adee de la revue New Scientist, dont je m’inspire ici,  explique que les lunettes "peuvent contrecarrer les désastreuses gaffes sociales et nous aider à mieux se comprendre mutuellement."

En réalité, l’idée de ces lunettes est terrifiante. Elles ont essentiellement déclaré la guerre aux pieux mensonges, ce que nous utilisons souvent pour aplanir les interactions sociales. Pourquoi votre tante aurait-elle besoin de savoir que vous n’aimiez pas son cadeau de Noël ? Ces spécifications nous semblent reléguer à une vie d’honnêteté radicale involontaire; Bref, un cauchemar quotidien…

En plus les lunettes n’ont que 64 % d’exactitude, à peu près 10 pour cent de plus que notre matière grise. Qu’est-ce qui se passe quand les lunettes ont tort, lorsque l’on aime réellement l’écharpe de tante Suzanne, mais que nous pensions que c’était au départ des gants, nous avons donc une expression perplexe ? Et que faire si vous avez des sentiments mitigés, à propos de l’écharpe ? «Elle est sympa, vous pensez, mais mes collègues vont se moquer de moi." Y a t-il une réponse automatique à l’ambivalence ? Qu’en est-il des personnes farcies de Botox, ou des personnes ivres, ou celles fatiguées ? Peut-être, la plus effrayante perspective, serait la certitude que les expressions faciales soient surveillées, les gens feraient tout simplement en sorte de mieux mentir et de masquer leurs émotions.

Bien que partant d’un bon sentiment, aider les autistes dans leur relation sociale, cet objet n’en reste pas pour autant moins effrayant…

Les verres sont actuellement en développement par les chercheurs du MIT Massachusetts Institute of Technology Media Lab.

À partir du NewScientist : Specs that see right through you, le site du MIT : MIT Media Lab.