Précédemment : des scientifiques confirment la présence d’eau liquide sur la surface de Mars.
Voilà ! de retour de ma retraite avec 1 journée d’avance, décidément la gravité de la Terre ne réussit pas à mes vieux os et Guru Med à bien fait de ne pas faire un détour par Mars, où, comme vous l’avez peut être appris récemment, l’humidité ne m’aurait pas été d’un grand secours, après que la présence d’eau liquide ait été confirmée par une équipe de scientifique.
Image d’entête : une image combinant l’imagerie orbitale avec modélisation 3-D, présentant les flux d’eau, qui apparaissent au printemps et en été sur une pente à l’intérieur du cratère Newton sur Mars.
Les scientifiques avaient connaissance de la présence de gisements d’eau gelée sous la surface des pôles martiens, mais maintenant il semble qu’il y ait des flux saisonniers d’eau liquide, qui serpentent à travers la surface de la planète rouge. Un groupe de scientifiques ont annoncé leur découverte récemment et cette eau liquide pourrait changer les perspectives de la vie sur Mars.
Les flux de liquide ont été repérés par l’orbiteur martien HiRISE, dans plusieurs endroits différents sur la surface martienne. Ils ressemblent à de minces ruisseaux sombres qui descendent du sommet des cratères, un peu comme les ruisseaux de montagne sur Terre. Les stries sombres apparaissent saisonnièrement sur une période de trois ans, donc les chercheurs sont relativement certains que ce qu’ils observent pourrait être l’équivalent d’un dégel printanier sur la Terre.
Ci-dessous : cette série d’images montre les caractéristiques de la saison chaude qui pourraient être des preuves de l’eau liquide salée aujourd’hui actives sur Mars (NASA) :
Mais quel type d’eau pourrait se maintenir sous forme liquide sur la surface glacée de Mars ?
La réponse est qu’elle est probablement extrêmement saumâtres et contenant des sels qui abaissent la température de congélation de l’eau. Les chercheurs sur le projet ont baptisé ces flux saisonniers « recurring slope lineae » (pente périodique lineae) ou RSL pour faire court.
L’astronome Shane Byrne de l’Université de l’Arizona, qui a travaillé sur cette découverte, a déclaré que la teneur et la composition de ces sels spécifiques sont une question ouverte pour le moment. Le NaCl ou sel de table, permet à l’eau de se maintenir sous forme liquide jusqu’à environ – 21 degrés Celsius, il est donc probable qu’un autre sel, plus efficace, serait nécessaire pour maintenir l’eau liquide sur Mars. La sonde spatiale Phoenix a découvert des sels de perchlorate dans un autre endroit sur la planète, ils pourraient donc être le bon candidat dans ce cas. Faute de pouvoir analyser cette eau sur Terre à l’aide d’un échantillon, sa teneur en sel reste encore indéterminée.
Les scientifiques précisent que les sites avec des RSL, présentent de nouvelles bandes d’eau pendant quelques mois chaque année martienne (environ 1,9 année de la Terre), mais il est difficile de dire en combien de temps ces filets saisonniers ont été produits depuis le début des observations d’HiRISE durant 3 années martiennes.
La grande question suivante est l’endroit d’où cette eau provient. Est-ce que ces flux ont été laissés par un ancien océan martien qui aurait disparu pour rentrer dans la clandestinité ? Il est apparemment trop tôt pour le dire, mais il y aurait quelques suppositions :
La provenance de cette eau est le cœur du mystère, elle pourrait être livrée à partir du sous-sol, le long des fissures dans les roches (ce qui impliquerait une plus grande proximité du réservoir de liquide) ou de petites quantités dans l’atmosphère, pourrait geler sur la surface pendant l’hiver. C’est le tout début de l’enquête, il y aura plus de résultats dans les années à venir… Ainsi elle pourrait provenir du sous-sol, ou être l’équivalent martien de la fonte des neiges.
Pourrait-il alors, y avoir des chances que nous découvrions une forme de vie extraterrestre sur Mars ? Selon l’astronome Shane Byrne ce n’est pas à exclure, malgré les conditions de son environnement difficile selon les normes terrestres. Ces normes nous ont aussi prouvé par la grande diversité de ses niches écologiques, que la vie peut s’adapter aux plus rudes conditions comme la démontré la découverte par la NASA de bactérie utilisant l’arsenic sur Terre. Les scientifiques soulignent que l’eau liquide n’est pas une preuve de vie, mais elle pourrait aider à façonner la future recherche d’une vie microbienne sur la planète, les poches souterraines d’eau salée sont en effet un type d’habitat plausible pour les microbes.
Une autre grande question est de savoir si cette eau est de bon augure pour de futures colonies d’humains sur la planète rouge. Avons-nous trouvé une bonne source d’eau pour nos futurs colons. Probablement pas. La quantité d’eau qui a été observée jusqu’à présent est vraiment petite, et seulement présente à quelques endroits. Beaucoup plus utiles pour les futurs astronautes, seraient les vastes gisements de glace d’eau sous la surface de Mars, qui couvre la moitié de la planète. Un astronaute qui aurait besoin d’eau pourrait aller la ramasser avec une pelle. Cette glace est habituellement sur les pentes glacées dans les latitudes moyennes, par opposition à ces caractéristiques que la RSL HiRISE a suivies, qui sont les lignes les plus chaudes.
Donc, étant donné les preuves recueillies jusqu’ici, nous ne sommes pas susceptibles de voir une colonie martienne érigée sur les bords de ces ruisseaux saisonniers, à moins qu’ils ne s’avèrent être la partie émergeante d’une vaste mer souterraine. Plus probablement nos futurs colons recevront leur eau avec des pioches et des pelles.
L’étude publiée ici : Seasonal Flows on Warm Martian Slopes et en détails sur le site de la NASA : NASA Spacecraft Data Suggest Water Flowing on Mars.
» Le NaCl ou sel de table, permet à l’eau de se maintenir sous forme liquide jusqu’à environ 21 degrés Celsius » ? – 21°C plutôt ?
En tout cas, bon retour de vacance et merci pour tes articles toujours très instructifs. 😉
Bien évidemment… 😉
Merci Bengamin !