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Coléoptère-ponte

La mère Dendroctone du pin ponderosa (Mimosestes curiae), pond ses œufs en fournissant à sa progéniture des boucliers pour les défendre d’une future cohabitation macabre.

Un coléoptère femelle abandonne ses œufs après la ponte. Jusqu’à ce qu’ils éclosent, ils sont vulnérables à des parasites, comme la guêpe Uscana semifumipennis. Elle est la spécialiste des œufs de coléoptères, car elle y pond à l’intérieur, ses propres œufs. Une fois à l’intérieur, la larve dévore son hôte. Le problème causé par la guêpe est si grave, que près de 70 % des œufs du coléoptère peuvent être infestés.

Mais la mère coléoptères a une défense et elle est unique. Joseph Deas et Molly Hunter de l’Université d’Arizona ont découvert qu’elles peuvent protéger un œuf de ce destin tragique en en posant un autre sur le dessus. Parfois, les mères empilent ensemble, de deux à trois œufs. Les plus en hauteurs sont toujours plats et non viables. Ils n’écloront jamais et ils couvrent entièrement ceux du dessous.

Les oeufs du dessus agissent comme des boucliers de protection, protégeant ceux du bas de l’attaque des guêpes. Dans la nature, Deas et Hunter ont constaté que les œufs couverts sont moitié moins susceptible d’être parasités par des guêpes, que ceux exposés. Dans le laboratoire, environ 60 % des œufs exposés ont été tués par les guêpes, contre moins de 5 % de ceux protéger par leur carapace d’œufs. Si les guêpes ciblaient les œufs de coléoptère du dessus, leurs larves ne faisaient pas long feu. Peu survivent et ceux qui en ont eu l’opportunité sont plus petits et prennent plus de temps pour être mature.

Deas et Hunter ont également constaté que les mères du dendroctone peuvent ajuster la quantité de protection qu’elles offrent en fonction des risques,encourus par leurs jeunes. Elles pondent leurs œufs généralement sans empilement successif, mais environ la moitié d’entre elles le font, si elles rencontrent les guêpes.

C’est un gros investissement. Le fait que les coléoptères pondent rarement des boucliers quand les guêpes sont absentes est un indice qu’elles paient un prix élevé pour cette défense. Pondre des œufs demande beaucoup d’effort et d’énergie. Deas et Hunter ont constaté que cet empilement à un cout sur la fertilité de l’insecte, la femelle aura moins de petits au cours de sa vie, surtout si aucune guêpe n’est autour. Pour les coléoptères, il s’agit d’une question d’équilibre entre la protection d’un groupe d’œufs et perdre la chance d’en poser d’autres.

Il y a des moyens moins couteux pour protéger ces œufs. Par exemple, certains coléoptères de la famille des chrysomèles, couvrent leurs œufs avec leur déjection. La raison pour laquelle elles utilisent leurs propres œufs, comme protection, n’est pas claire, mais il est possible que leurs déjections ne soient pas assez solides pour agir comme une barrière décente. Alternativement, elle pourrait en tirer bénéfice, en incitant les guêpes à poser leur larve, dans les œufs bouclier. Cela nuit à la larve de guêpe en développement, de sorte que le coléoptère pourrait aider à créer une plus faible génération de parasites.

Il n’est pas inhabituel, pour les insectes, de fournir de grands efforts pour protéger leurs œufs, ou de payer un prix pour une telle protection. Une espèce de punaise libère des grappes d’œufs, avec les plus grands au centre qui sont plus susceptible de survivre, que les plus petits qui les entourent. Celles-ci agissent comme des pions sacrificiels, tout comme les oeufs-boucliers du dendroctone.

Quand il s’agit de la parentalité, il n’y a pas de choix facile, même pour un insecte.

L’étude publiée ici : Mothers modify eggs into shields to protect offspring from parasitism.

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