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Taupe_doree

L’Iridescence, un brillant arc-en-ciel de couleur causé par la réfraction différentielle des ondes lumineuses, vient d’être détecté dans la fourrure des taupes dorée (Chrysochloridae).

Mis à part les yeux brillant des mammifères nocturnes, apparaissant quand un phare ou une lampe de poche frappe leurs yeux, la découverte marque le premier exemple connu d’iridescence chez un mammifère. Les résultats, publiés dans les Royal Society Biology Letters (lien plus bas), révèlent encore une autre surprise : les taupes dorées sont complètement aveugles, donc elles ne peuvent même pas voir leur magnifique fourrure.

“Elle est dense et soyeuse, et a presque un aspect métallique brillant, avec des notes subtiles de couleurs variant entre les espèces, du bleu au vert", selon le coauteur Matthew Shawkey, professeur agrégé à l’Université d’Akron (Ohio).

Pour l’étude, les scientifiques ont prélevé des poils à partir de spécimens de quatre espèces de taupe dorée. En utilisant des équipements de hautes technologies, telles que la microscopie électronique à balayage et la microscopie électronique à transmission, les chercheurs ont analysé la structure des poils, dans leurs moindres détails.

Les chercheurs ont déterminé que les poils sont en effet luminescents. Ils ont en outre découvert que chaque poil a une forme aplatie avec une réduction des échelles cuticulaires qui fournissent une surface large et lisse pour la réflexion lumineuse. Les échelles forment des couches multiples de matériaux légers et sombres d’épaisseur constante, très semblables à celles observées chez les coléoptères irisés (Chrysolina).

Ci-dessous :Structure des poils irisés de la taupe dorée, Chrysochloris asiatica . (a) Image en microscopie optique de l’extrémité distale d’un seul poil irisé (en haut) et non irisé (en bas). (b, c) image de la surface extérieure d’un poil (b) irisée ou (c) non irisé. (b) montre un aplatissement et de multiples petites échelles cuticulaires comprimés , tandis que (c) montre la forme tubulaire et de grandes écailles saillantes comprimés. (d, e) d’une section transversale de chaque poil, montrant de multiples couches alternées sombres et claires dans la cuticule irisée (d), (e) non irisée.

Taupe_doree-structure-poils

La modélisation optique suggère que les multiples couches agissent comme des réflecteurs qui produisent la couleur par interférence avec la lumière. La sensibilité de ce mécanisme, par de légers changements dans l’épaisseur et le nombre de couches, explique la variabilité des couleurs.

Pourquoi ces animaux aveugles ont une une si “lumineuse” fourrure, reste cependant un mystère. Il se pourrait que cette irisation descende de leurs ancêtres qui eux étaient voyants ou bien que la fourrure éloigne, en quelque sorte, la taupe de la vue des prédateurs. Mais selon les chercheurs leurs poils brillants semblent les rendre, au contraire, plus visibles. Les taupes ne sont pas toxiques, donc la coloration n’est pas un avertissement pour les autres animaux.

Les chercheurs pensent en faite que l’irisation pourrait être un sous-produit de la composition de la fourrure, puisque la structure fusèle également le profil de la taupe et crée moins de turbulences souterraines, ce qui permet aux animaux de se déplacer plus facilement à travers la poussière et le sable.

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L’irisation est présente depuis au moins 50 millions d’années, des scarabées de cette époque avec la coloration unique ont été découverts. Une ancien, plume d’oiseau irisé datant de 40 millions d’années a également été documentée.

Étonnamment, aujourd’hui l’un des plus beaux exemples pourrait appartenir au pigeon sauvage. Les plumes du cou du pigeon varient du vert au magenta, mais ont souvent l’air d’un gris terne aux yeux des humains. En fait, ce gris peut être une couleur très inhabituelle et remarquable pour les oiseaux qui peuvent probablement voir plus de couleurs que nous.

À l’avenir, Shawkey et son équipe espèrent étudier le phénomène à nouveau, pour mieux comprendre la fonction de l’irisation chez les taupes et dans d’autres espèces.

L’étude publié et consultable sur The Royal Society Biology Letters : Iridescent colour production in hairs of blind golden moles.

 

Source

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