La religion (à quelques exceptions près) empreinte une approche à deux volets pour encourager un bon comportement : briser les règles garantit un châtiment surnaturel, tandis que les actions positives peuvent vous donner l’accès à un au-delà réjouissant. Vous l’aurez compris, l’enfer et le paradis, pour promouvoir efficacement un mode de vie morale. Cependant, les chefs religieux pourraient vouloir abandonner le réconfort céleste et prêcher plus de feu et de soufre : bien que la croyance en l’enfer est fortement associée à des taux de criminalité plus faibles, croire à un paradis est en fait lié à davantage de crimes.
Pour 67 pays et plus de 143 000 participants, des psychologues ont comparé 30 ans de données sur la croyance dans le ciel/paradis, l’enfer et Dieu, aux données sur les taux de 10 différents types de crimes, y compris l’homicide et le vol qualifié. Ils ont constaté que les croyances religieuses étaient de meilleurs prédicateurs de cinq des dix crimes, que la pauvreté ou l’inégalité des revenus.
Les chercheurs font remarquer qu’ils n’ont pas prouvé que les croyances religieuses affectent la criminalité, mais seulement que les deux sont associés. Néanmoins, ils suggèrent que la crainte du châtiment surnaturel peut contrôler efficacement des groupes de personnes, en encourageant un comportement social et de coopération.
Ils notent dans leur étude (lien plus bas) :
Cet ensemble de résultats est conforme aux théories mettant en évidence l’efficacité de la punition surnaturelle, spécifiquement, pour réguler le comportement moral et, par conséquent, la coopération de groupe. Ces théories soutiennent que la punition humaine est un moyen de dissuasion très efficace pour les comportements antisociaux au sein des groupes, mais elles font face aux limites inévitables de l’échelle. La surveillance humaine ne peut pas voir toutes les transgressions, les juges de l’homme ne peuvent se prononcer avec une précision parfaite, et les punitions de l’homme ne sont ni en mesure d’appréhender tous les transgresseurs, ni d’échapper aux dangers potentiels de la rétribution. Le châtiment divin, d’autre part, a émergé comme un outil culturel pour surmonter un certain nombre de ces limitations.
Contrairement aux humains, les punitions divines peuvent être omniscientes, omnipotentes, infaillibles, et intouchables et donc en mesure de dissuader efficacement les transgresseurs qui pour une raison quelconque ne peuvent être découragés par les systèmes terrestres de police.
L’étude publiée sur PlosOne : Divergent Effects of Beliefs in Heaven and Hell on National Crime Rates. Image d’entête : Une illustration de l’enfer, à partir de l’encyclopédie du 12ème-siècle : Hortus Deliciarum.
Bonjour,
vous dites, au début de cet article, fort intéressant comme toujours, que « bien que la croyance en l’enfer est fortement associée à des taux de criminalité plus faibles, croire à un paradis est en fait lié à davantage de crimes ».
Vous étayez la première partie de cette phrase tout au long de l’article mais n’expliqué pas la
Dans l’extrême de cette catégorie, nous avons certains types de terrorisme à connotation religieuse par exemple : l’espoir de trouver un monde meilleur (avec quelques superbes vierges) en faisant le ménage ici-bas…
*mais n’expliquez pas la deuxième partie (« croire à un paradis est en fait lié à davantage de crimes ») qui semble pourtant la plus surprenante.
Pourriez-vous me donnez des explications suplémentaire.
Merci d’avance.
Oui mais dans ce cas-ci, ce n’est pas aller à l’encontre d’une règle, c’est au contraire faire quelque chose qui est censé satisfaire dieu. Donc de ce point de vue, ce n’est pas un crime…
Finalement ça dépend de ce que ladite religion qualifie de crime, quoi. Parce qu’il y a aussi des gens qui fondent des orphelinats pour sauver leur âme ! Est-ce que ça compense ? 🙂