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En excluant le fait que vous soyez déguisés pour un bal costumé, sous l’influence d’une drogue ou d’une profonde paranoïa, ou qu’un oiseau se soit libéré sur votre épaule, il nous arrive de marcher dans la rue en étant convaincus que toutes les personnes que nous croisons nous regardent droit dans les yeux.

Une récente étude de l’Université de Sydney (Australie), publiée ce mois-ci (lien plus bas), a constaté que les êtres humains sont “programmés” pour penser que les personnes qui leur sont étrangères les regardent. La manière avec laquelle nous pouvons dire si des personnes nous observent, nous est évidente, nous regardons les yeux et suivons le regard. Mais ce qui est intéressant ici, c’est que lorsque ce genre d’analyse est impossible, si l’étranger porte des lunettes de soleil, par exemple, ou si notre point de vue sur leur visage est caché, nous avons toujours tendance à penser qu’on nous regarde.

L’étude a montré que nous avons une nette tendance à adopter l’hypothèse que les autres nous regardent. Les chercheurs pensent que c’est une protection. Chez de nombreux primates, le regard direct est une gestuelle menaçante ou agressive, ainsi vous voudriez vous assurer de ne pas manquer celui qui vous fixe. Donc, notre cerveau, dans le bénéfice du doute, préfère s’accorder le droit de penser, même à tort, qu’on nous regarde plutôt que de rejeter cette idée et subir les foudres de certains autres singes…

La prochaine étape de la recherche consiste à déterminer si ce biais est appris ou inné, et ce que cela pourrait nous apprendre sur certaines angoisses sociales ou l’autisme, qui ont tendance à avoir des résultats faussés : les enfants autistes ayant plus difficulté à savoir si quelqu’un les regardent, et les personnes souffrant d’anxiété sociale à surestimer combien de fois cela se produit.

L’étude publiée sur Current Biology : Humans Have an Expectation That Gaze Is Directed Toward Them.

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