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mangouste rayée

Certains mammifères pourraient avoir évolué pour synchroniser les naissances comme un moyen d’échapper à la menace de l’infanticide, selon une étude menée par l’Université d’Exeter (Angleterre).

Pour s’assurer que les groupes restent productifs, certains animaux sociaux répriment égoïstement les naissances des animaux de rang inférieur en tuant la progéniture qu’ils produisent. Par exemple, chez les abeilles et d’autres insectes sociaux, certaines ouvrières peuvent déposer leurs propres œufs, mais ceux-ci sont identifiés et tués par le reste du groupe.

La nouvelle étude voulait déterminer si ce contrôle des naissances pouvait aussi expliquer les modèles de reproduction chez un mammifère très social, la mangouste rayée (Mungos mungo). Dans cette espèce, les groupes contiennent de 1 à 12 femelles reproductrices qui donnent naissance à une portée communautaire, généralement le même jour.

Dans une expérience de sept ans, portant sur 11 groupes de mangoustes rayées dans le parc national Queen Elizabeth en Ouganda, le professeur Michael Cant de l’Université d’Exeter et ses collègues ont contrôlé le timing de la fécondité des femelles en utilisant des contraceptifs à courte durée d’action.

Leurs résultats suggèrent que les femelles dominantes, plus âgées, tuent des portées entières si aucun jeune ne leur appartient, mais permettent à la litière commune de vivre si il y a une chance qu’elle contienne leur petit.

Leurs résultats soutiennent l’affirmation que ce contrôle des naissances joue un rôle crucial dans l’évolution de la coopération entre les vertébrés , et montre que les menaces d’infanticide peuvent conduire à de remarquables contre-stratégies afin d’échapper au contrôle de la reproduction.

Selon le Professeur Cant  :

Notre expérience suggère que cet exploit remarquable de coordination (synchronisation des naissances) est en fait motivé par un intense conflit de reproduction. Les femelles synchronisent les naissances au même jour parce que cela confond la maternité dans la litière commune, de sorte que toute femelle infanticide pourrait finir par tuer ses propres petits.

L’étude publiée sur PNAS : Policing of reproduction by hidden threats in a cooperative mammal.

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