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Caracopsis_vasa

*…mis à part l’humain.

Parmi les 300 espèces de perroquet, l’utilisation de l’outil est relativement rare. Certains cacatoès utilisent des pierres pour tambouriner sur les troncs d’arbres, tandis que l’Ara hyacinthe utilise des bâtons pour récupérer des noix ouvertes. Le Kéa, un perroquet délicieusement espiègle de Nouvelle-Zélande, peut utiliser et faire des outils en laboratoire, mais on ne sait pas s’ils le font naturellement.

Grâce aux observations de Megan Lambert de l’université de York ‘(Angleterre), le Grand Vaza (perroquet Vaza) rejoint le club exclusif des perroquets qui utilisent des outils et il est le seul animal, à part l’homme, a avoir été observé moudre certains aliments.

En 2013, la biologiste a remarqué que les Grands Vaza  du Parc animalier du Lincolnshire (Angleterre)  semblaient lécher des coquilles de coques qui bordaient le sol de leur enclos extérieur. Mais quand Lambert regarda de plus près, elle remarqua qu’ils tenaient un caillou ou un noyau de datte dans leur bec et qu’ils le frottaient contre ces coquilles.

Originaire de Madagascar, le perroquet Vasa évite les teintes vibrantes de ses congénères d’autres espèces en faveur d’un plumage sombre et gris. Ils sont sociables et curieux, explorant et manipulant des objets en captivité.

Les coquillages qu’ils broient sont constitués de carbonate de calcium et c’est ce dont ont besoin les oiseaux pour fabriquer les coquilles de leurs œufs. Lambert pense que les Vasas utilisaient les cailloux et les noyaux pour broyer les coques et libérer le calcium en leur sein. D’autres animaux de ponte ont été vus mangés des coquillages, sans doute pour la même raison. Mais les Vasas sont les seuls connus à préparer de la sorte ces coquilles.

Ce qui est étrange, c’est qu’il y a peu de femelles qui travaillent à récupérer ce calcium, mais plus de mâles. En fait, au cours de la parade nuptiale et de l’accouplement, les mâles Vasa passent beaucoup de temps à nourrir les femelles avec des repas régurgitées. Peut-être que la teneur en calcium de ces fluides est une indication sur la qualité du mâle comme compagnon ?

Quoi qu’il en soit, le comportement est certainement commun. Au cours de quelques mois, les chercheurs ont observé dix Grands Vasa du parc interagir avec des coquillages et au moins cinq d’entre broyer des coques avec des cailloux ou des noyaux. Un oiseau en particulier, un mâle du nom de JD, était un utilisateur d’outils particulièrement prolifique et permettait qu’on lui empreinte ces derniers. À 16 reprises, Lambert a vu l’un des perroquets femelles emprunter/ chaparder l’outil d’un autre, généralement JD, qui tolère le “vol”.

L’utilisation de l’outil et son “prêt” chez le Grand Vasa (université de York) :

Selon les chercheurs :

Il est tout à fait unique que les outils soient transférés directement entre les oiseaux, car ce n’est pas couramment observé dans le règne animal et cela peut fournir des indices quant à la façon dont ce comportement s’est développé.

Maintenant, les chercheurs doivent déterminer si ces oiseaux apprennent à utiliser les outils par eux-mêmes, ou par le biais d’un apprentissage de leurs pairs, si ce comportement influence leur réussite à l’accouplement, s’ils utilisent d’autres outils à l’état sauvage et s’ils sont capable de faire autre chose.

L’étude publiée dans Biology Letters : A novel form of spontaneous tool use displayed by several captive greater vasa parrots (Coracopsis vasa).

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