La laitue cultivée dans l’espace est tout aussi bonne et nutritive que celle produite sur Terre
Entre 2014 et 2016, des astronautes à bord de la Station spatiale internationale (ISS) ont mis en place le premier jardin ouvert dans l’espace. L’équipage a planté et récolté de la laitue romaine rouge, dont les tests ultérieurs ont révélé qu’elle était propre à la consommation humaine. Une nouvelle étude a révélé que la laitue cultivée en microgravité est non seulement aussi délicieuse que son homologue terrestre, mais également tout aussi nutritive.
Les chercheurs du Kennedy Space Center de la NASA ont étudié les effets du milieu spatial sur les légumes en comparant la laitue romaine rouge (Lactuca sativa) plantée dans les chambres de croissance de l’ISS à celle récoltée sur Terre.
Image d’entête : l’astronaute de l’Agence spatiale canadienne David Saint-Jacques en train d’effectuer un remplissage de réservoir sur les installations Veggie Ponds dans le module Columbus de la Station spatiale internationale en 2019. (NASA)
La laitue qui a poussé dans l’espace. (NASA)
Pour déterminer la qualité des aliments, les chercheurs ont analysé les espèces et le nombre de bactéries et de champignons présents à la surface de chaque type de laitue. Les légumes de l’ISS contenaient plus de micro-organismes, mais aucun d’entre eux n’était nocif pour l’homme.
Les feuilles des légumes ont également été analysées pour déterminer leur composition élémentaire, les chercheurs ayant constaté que les tissus aériens et terrestres étaient largement identiques en termes de valeur nutritionnelle. En fait, certaines plantes étaient encore plus riches en éléments tels que le potassium, le sodium, le phosphore, le soufre et le zinc.
Ces résultats ont de grandes implications pour les voyages dans l’espace lointain.
L’astronaute de l’Agence spatiale canadienne David Saint-Jacques est photographié en train d’effectuer un remplissage de réservoir sur l’installation de Veggie Ponds dans le module Columbus de la Station spatiale internationale en 2019. (NASA)
À l’heure actuelle, les astronautes à bord de l’ISS ont accès à suffisamment de nourriture et d’eau et sont régulièrement réapprovisionnés. Un aller-retour vers Mars pourrait cependant durer des années, période pendant laquelle l’équipage devrait se contenter d’un régime alimentaire en tube. Il n’y aurait pas non plus de missions de réapprovisionnement.
La culture d’aliments dans un vaisseau spatial pourrait compléter le régime alimentaire de l’équipage avec des produits frais. De plus, ces aliments frais permettraient de lutter contre la lassitude des menus et apporteraient un réconfort psychologique. Pour couronner le tout, avoir des plantes dans un vaisseau spatial ou un avant-poste martien peut également aider les systèmes de survie en générant de l’oxygène et en éliminant le dioxyde de carbone.
Bien sûr, les humains ne peuvent pas vivre uniquement de laitue, c’est pourquoi la NASA a mené des expériences similaires avec du chou et du chou frisé. D’autres légumes suivront bientôt dans le courant de l’année, comme du chou de chine, du wasabi et du chou rouge russe.
L’étude publiée dans Frontiers in Plant Science : Microbiological and Nutritional Analysis of Lettuce Crops Grown on the International Space Station et présentée sur le site de la NASA : The Shape of Watering Plants in Space.