Une étude génétique sur les Néandertaliens montre que nos plus proches cousins vivaient probablement en petits groupes
De nouvelles recherches donnent vie pour la première fois à une description de l’organisation sociale et de la dynamique des petites communautés de Néandertaliens.
Ils étaient nos plus proches cousins, mais jusqu’à présent, nous ne savions pas grand-chose de leur mode de vie et de leurs relations sociales.
Image d’entête : représentation artistique d’un père néandertalien et sa fille. (Tom Bjorklund/ Institut Max Planck)
La recherche publiée cette semaine (lien plus bas) et menée par l’Institut Max Planck d’anthropologie évolutive en Allemagne, est basée sur l’analyse de l’ADN de 13 individus néandertaliens provenant de deux grottes en Russie.
Les Néandertaliens ont vécu dans l’ouest de l’Eurasie il y a environ 430 000 ans avant de s’éteindre il y a environ 40 000 ans, peu de temps après l’arrivée en Europe de l’Homo sapiens (l’humain moderne) en provenance d’Afrique. Les causes exactes de l’extinction des Néandertaliens font toujours l’objet de débats, mais de nouvelles théories semblent aller à l’encontre de la vieille idée selon laquelle une confrontation directe entre les Néandertaliens et nos ancêtres humains modernes aurait conduit à leur disparition.
Si le séquençage de l’ADN nous a permis de mieux comprendre certains aspects de l’évolution et de la physiologie des Néandertaliens, leur organisation sociale est restée un mystère jusqu’à présent.
Les conclusions des chercheurs de Max Planck apportent des éclaircissements sur l’organisation sociale des Néandertaliens et, bien qu’elles ne concernent que 13 individus, il s’agit de l’une des plus grandes études génétiques de ces hominidés rapportées à ce jour.
Onze des restes des individus de Néandertal ont été trouvés dans la grotte de Tchagyrka et deux dans la grotte Okladnikov. Les deux grottes se trouvent dans les montagnes de l’Altaï, dans le sud de la Sibérie, en Russie.
Localisation de la grotte de Tchagyrka et la grotte Okladnikov. (Skov et col./ Nature)
La grotte de Tchagyrka aurait été occupée par des Néandertaliens il y a 59 000 à 51 000 ans. Les restes d’Okladnikov ont au moins 44 000 ans.
La grotte de Tchagyrka en Sibérie. (Skov et col./ Nature)
Parmi les individus de Tchagyrka, les résultats montrent que certains étaient étroitement liés et vivaient à peu près à la même époque. La diversité génétique des chromosomes Y (transmis de père en fils) est beaucoup plus faible que celle de l’ADN mitochondrial transmis par les mères. Cela suggère une migration plus étendue des femelles que des mâles entre les tribus.
L’homozygotie (le fait de posséder deux formes identiques d’un gène particulier hérité de chaque parent) s’est avérée élevée chez les Néandertaliens, à des niveaux similaires à ceux observés chez les gorilles des montagnes.
Selon les auteurs, ces résultats s’expliquent mieux par de petites communautés d’une vingtaine d’individus. Au moins 60 % des femelles de ces groupes ont probablement migré d’une autre troupe pour rejoindre les familles des nouveaux compagnons pendant que les mâles étaient fixés.
Ces résultats corroborent de précédentes recherches basées sur des empreintes de pas fossilisées et des analyses spatiales qui suggéraient également de petites communautés de Néandertaliens.
En comparant leurs nouveaux génomes néandertaliens avec les génomes précédemment séquencés, les chercheurs ont pu déterminer que ces populations s’inscrivaient dans le cadre plus large de l’homme de Neandertal.
Selon les chercheurs :
Les 13 individus nouvellement séquencés partageaient la plupart des variantes avec le génome à haute couverture de la grotte de Tchagyrka et ils étaient plus similaires au génome néandertalien d’environ 50 000 ans de la grotte de Vindija en Croatie qu’au néandertalien de l’Altaï de 91 000 à 130 000 ans de la grotte de Denisova. Par conséquent, bien que les communautés des grottes de Tchagyrka et d’Okladnikov soient génétiquement distinctes, elles semblent toutes également apparentées aux Néandertaliens européens et faisaient partie de la même population néandertalienne, aucun individu n’a montré de signes de flux génétique récent provenant d’autres populations néandertaliennes.
Les auteurs notent l’avancée importante que représente leur étude génétique à grande échelle d’une population néandertalienne :
Pour la première fois, à notre connaissance, nous documentons les relations familiales entre Néandertaliens, y compris une paire père-fille.
Mais ils notent que la taille de leur échantillon est faible et peut ne pas représenter l’organisation sociale et la taille des groupes des Néandertaliens à travers le continent.
Nos résultats soulèvent la question de savoir si les caractéristiques des communautés de l’Altaï sont liées à leur situation géographique isolée à l’extrémité orientale de l’aire de répartition connue des Néandertaliens (notamment parce que la taille de la population de la grotte de Vindija était probablement plus importante), ou si elles sont caractéristiques des communautés néandertaliennes de manière plus générale.
Les futures études devraient donc, dans la mesure du possible, viser à échantillonner de multiples individus provenant de communautés néandertaliennes supplémentaires dans d’autres parties de l’Eurasie, afin de jeter davantage de lumière sur l’organisation sociale de nos parents évolutionnaires les plus proches.
L’étude publiée dans Nature : Genetic insights into the social organization of Neanderthals et présentée sur le site de l’Institut Max Planck d’anthropologie évolutive : Meet the first Neanderthal family.
Pourquoi mâle, femelles , ne sont ils point des humains comme les sapiens ?
Allez vous faire avoir avec votre désastre politique de naturalisme, vous êtes le malheur de toute la planète.
Dites plutôt mon cousin pas nos cousins.