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Teckel-Jasper

Un teckel de 10 ans du nom de Jasper a retrouvé l’usage de ses pattes arrières après qu’on lui ait injecté des cellules cultivées à partir de la muqueuse de son nez, des cellules qui présentent un remarquable potentiel pour remplacer les nerfs endommagés. La procédure, qui a été menée sur un total de 23 chiens, est en passe de révolutionner la façon dont les lésions médullaires (moelle épinière) sont traitées chez l’homme.

Tous les chiens, de l’étude issue d’une collaboration entre le Scottish Centre for Regenerative Medicine (Université d’Édimbourg) et l’école vétérinaire de l’Université de Cambridge, avaient été blessés à la moelle épinière à la suite d’accidents ou de problèmes de dos (au moins un an avant l’étude) et aucun d’entre eux ne pouvait utiliser leurs pattes arrière pour marcher ou pour avoir des sensations dans les membres postérieurs. Fait intéressant, beaucoup de chiens utilisés dans l’étude étaient des teckels, une race qui est particulièrement sensible de la moelle épinière.

Pour cette étude (lien plus bas), les cellules engainantes olfactives ou CEO (Épithélium olfactif) des chiens ont été collectées à partir de leurs nez et placées en culture cellulaire pour susciter leur croissance. Ces cellules, qui se trouvent à l’arrière de la cavité nasale, sont la seule partie du corps où les fibres nerveuses continuent de croitre à l’âge adulte. Le potentiel de ces cellules, pour aider à la réparation de la moelle épinière, est connu depuis des décennies. Et en effet, les premières études sur les rats ont indiqué que les CEO ont un puissant potentiel de régénération.

Plusieurs semaines après l’extraction initiale, les cellules ont été injectées dans la partie blessée du dos des chiens pour aider à régénérer les dommages causés à la colonne vertébrale. Après un mois, les fonctions neurologiques des chiens ont été testées ainsi que leur aptitude à la marche (qui a été évaluée sur un tapis roulant comme dans la vidéo ci-dessous). Et étonnamment, les chercheurs ont constaté une amélioration significative. Bien que n’étant pas parfaite, les chiens ont retrouvé la motricité de leurs pattes arrière inutilisables auparavant. Certains chiens ont même retrouvé l’usage de leurs intestins et de la vessie après le traitement.

Cela dit, les nouvelles connexions nerveuses ont été reconstruites uniquement sur de courtes distances à l’intérieur de la moelle épinière, ce qui va probablement être corrigé par une intervention supplémentaire. Pour l’instant, les chercheurs sont optimistes, mais prudents quant à une thérapie utilisée pour traiter des patients humains. A l’avenir, les chercheurs espèrent voir la procédure utilisée aux côtés de traitements médicamenteux pour faciliter la régénération des fibres nerveuses et par la bioingénierie afin de remplacer les réseaux de neurones endommagés.

Et quant à Jasper, son propriétaire a déclaré : "Avant le traitement, nous utilisions les roues d’un charriot dans lequel était placé les pattes arrière. Maintenant il galope autour de la maison et du jardin et est en mesure de suivre les autres chiens . C’est merveilleux. "

L’étude publiée sur The Journal of Neurology – Brain : Autologous olfactory mucosal cell transplants in clinical spinal cord injury: a randomized double-blinded trial in a canine translational model (format PDF).

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