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Anolis Carolinensis1

S’il y a bien quelque chose que l’on peut envier à certains lézards, c’est leur capacité à faire repousser leur queue… La repousse de parties du corps coupées ou manquantes est, depuis longtemps, le rêve de la médecine régénérative. Désormais, des scientifiques ont percé le secret des capacités de régénération du lézard Anole vert (image d’entête) et il se trouve, en grande partie, dans les gènes que les humains partagent avec ces reptiles.

Plusieurs autres animaux, comme les salamandres et les poissons, ont des capacités de régénération. Durant la repousse de leur queue, cela se joue au niveau des gènes dans un processus que l’on appelle, voie de signalisation canonique des protéines Wnt qui est nécessaire pour contrôler les cellules souches dans de nombreux organes tels que le cerveau, les follicules pileux et les vaisseaux sanguins. Cependant, les lézards ont un modèle unique de croissance des tissus qui est distribué tout au long de la queue à la différence des autres animaux cités plus haut dont les tissus qui se régénèrent sont cantonnés aux extrémités. De plus, les lézards qui peuvent régénérer un appendice entier sont les animaux les plus étroitement liés aux humains.

Pour surveiller l’activité génétique dans une queue qui se régénère, les chercheurs ont dû enlever celle-ci en plein milieu de sa reconstruction, à partir de cinq lézards. Ils ont coupé la queue en sections et ils ont effectué une analyse génétique de chaque segment. Ils ont identifié 326 gènes qui ont été activés dans des sections spécifiques de la queue, 302  sont similaires aux gènes que les mammifères ont aussi. Les chercheurs estiment que les humains et les lézards anole fonctionnent avec une “boîte à outils” (génétique) similaires, ainsi ils sont des cibles potentielles pour des thérapies régénératives chez les humains.

Selon l’auteur principal de l’étude, Knro Kusumi de l’université d’Arizona :

En suivant la recette génétique pour la régénération ,que l’on trouve chez les lézards, puis en exploitant ces mêmes gènes dans les cellules humaines, il peut être possible, à l’avenir, de reconstituer de nouveau cartilage, muscle, ou même de la moelle épinière.

En attendant, Il vaudrait mieux ranger la scie que vous venez de sortir, car cela prendra encore beaucoup, beaucoup de temps avant de voir nos organes repoussés sans aide extérieur.

Les chercheurs ont publié leurs résultats mercredi dans la revue PLoS ONE : Transcriptomic Analysis of Tail Regeneration in the Lizard Anolis carolinensis Reveals Activation of Conserved Vertebrate Developmental and Repair Mechanisms.

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