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W1906 40

En utilisant les données recueillies par le télescope spatial Kepler de la NASA, une équipe d’astronomes a repéré une immense tempête qui fait rage sur la surface d’une minuscule étoile. Censée être assez grande pour contenir trois planètes de la taille de la Terre, la tempête est composée de nuages de minuscules minéraux et elle est estimée de nature similaire à la "Grande Tache Rouge" de Jupiter.

L’étoile, sur laquelle la tempête a été découverte, n’est pas de la même catégorie que le corps stellaire au centre de notre système solaire. Désignée W1906+40, elle est située à 53 années-lumière de la Terre dans la constellation de la Lyre et elle appartient à une classe d’étoiles connues sous le nom de naines L. Ce type d’étoile est relativement "froide", avec des températures de surface de l’ordre de 1 927 °C, permettant la formation de phénomènes météorologiques extrêmes comme celui observé récemment sur W1906+40.

Image d’entête : représentation de l’étoile W1906+40 et son énorme tempête (NASA/JPL-Caltech). Ci-dessous, la Terre en comparaison de la tempête.

Souvent, les étoiles de ce type ne parviennent pas à maintenir une réaction de fusion nucléaire qui permet aux étoiles de générer une lumière, engendrant une “étoile ratée” encore désignée naine brune. Toutefois, en fonction de l’âge estimé de W1906 + 40, les astronomes pensent que la naine L atteint et maintien la fusion atomique.

La nouvelle étude s’est concentrée sur près de deux ans de données d’observation recueillies par la sonde Kepler, durant lesquels elle a enregistré les fluctuations périodiques de la luminosité de W1906+40. Ce modèle d’assombrissement devrait normalement être le résultat d’une occultation qui a lieu quand une exoplanète passe entre Kepler et l’étoile qu’elle orbite, bloquant sa lumière dans le processus (transit).

Cependant, en se basant sur de précédentes observations réalisées en 2011 par le télescope spatial Spitzer, les astronomes savaient que les variations de luminosité qu’ils observaient n’étaient pas dues au passage d’une planète, mais engendrées par un autre phénomène.

Les chercheurs ont tout d’abord postulé que la variation pourrait être le résultat d’une vaste tache solaire présent sur la surface de la W1906+40. Ce type d’activité solaire se produit lorsque la température de surface d’une étoile chute dans une zone localisée en raison d’une concentration dans le champ magnétique du corps stellaire.

Le suivi a révélé que le véritable coupable de ces variations insolites de lumière était une énorme tempête solaire. De nature similaire à la Grande Tache Rouge de Jupiter, la tempête tournait autour de l’étoile environ une fois toutes les neuf heures et elle a duré plus de deux ans.

L’équipe a l’intention de continuer de chercher d’autres tempêtes du même type en utilisant les télescopes Spitzer et Kepler. Ils ne savent pas si ce type de tempête d’étoile est unique ou commun et pourquoi elle persiste aussi longtemps.

L’étude publiée dans The Astrophysical Journal : KEPLER MONITORING OF AN L DWARF. II. CLOUDS WITH MULTI-YEAR LIFETIMES et présentée sur le site de la NASA : NASA Telescopes Detect Jupiter-Like Storm on Small Star.

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