Sélectionner une page

De nouvelles preuves pour la présence d’eau liquide sur Mars, mais…

1 Oct 2022 | 0 commentaires

Pole Sud Mars 1 22

La présence d’eau sur Mars. La question a toujours fait l’objet de débats contradictoires, du 18e siècle à nos jours. Actuellement, les discussions se sont déplacées vers le sud, avec de séduisantes preuves que de l’eau serait présente sous le pôle sud de Mars, une affirmation qui fait l’objet d’un vif débat parmi les chercheurs. À présent, une équipe internationale dirigée par l’université de Cambridge fait la lumière sur cette question, suggérant qu’il pourrait effectivement y avoir de l’eau liquide sur Mars.

Image d’entête : image composite obtenue par la sonde Mars Global Surveyor (MGS) présentant la région du pôle sud de Mars. (NASA/ JPL/ Malin Space)

Nous savons déjà qu’il y a de l’eau gelée sur la planète rouge. Comme la Terre, Mars a de l’eau gelée sur ses pôles, mais l’eau liquide est une chose complètement différente.

Pour trouver des formes discrètes dans la hauteur de la calotte glaciaire qui pourraient indiquer de la présence d’eau liquide, les chercheurs ont étudié la forme de la surface supérieure de la calotte glaciaire à l’aide de mesures effectuées par des altimètres laser depuis des sondes spatiales. Ensuite, ils ont démontré comment ces modèles correspondaient aux prédictions informatiques des effets qu’une masse d’eau sous la calotte glaciaire aurait sur la surface.

En fait, la géométrie de la glace correspond exactement à ce que l’on attendrait s’il y avait de l’eau sous la glace. Leurs conclusions confirment les précédentes mesures d’un radar pénétrant la glace, qui ont été initialement interprétées comme indiquant la possibilité d’une zone d’eau liquide sous celle-ci.

Cette image prise par la sonde Mars Reconnaissance Orbiter de la NASA montre des couches de glace au pôle sud de Mars. (NASA/ JPL-Caltech/ Université de l’Arizona/ JHU)

Glace Pole Sud Mars 1 22

Mais ce n’est pas exactement suffisant pour prouver qu’elle existe. Il y a également beaucoup de divergences quant à l’interprétation des données radar, certaines études soutenant que les signaux ne sont pas causés par de l’eau liquide, mais plutôt par des minéraux argileux.

Maintenant, ces nouveaux résultats publiés cette semaine, offrent une première série de preuves indépendantes de l’existence possible d’eau liquide sous la calotte polaire sud de Mars en utilisant des informations autres que le radar, bien qu’il s’agisse encore de preuves indirectes.

Selon Neil Arnold du Scott Polar Research Institute de Cambridge, qui a dirigé les recherches (Royaume-Uni) :

La combinaison des nouvelles preuves topographiques, des résultats de notre modèle informatique et des données radar rend beaucoup plus probable l’existence d’au moins une zone d’eau liquide sous-glaciaire sur Mars aujourd’hui, et le fait que Mars doit encore avoir une activité géothermique pour que l’eau sous la calotte glaciaire reste liquide.

A partir de l’étude : la partie gauche présente la topographie de la surface du pôle sud de Mars, avec le contour de la calotte polaire sud en noir. La ligne bleu clair montre la zone utilisée dans les expériences de modélisation, et le carré vert montre la région contenant l’eau sous-glaciaire déduite. (Université de Cambridge)

Glace Pole Sud Mars 2 22

Aux pôles, Mars possède d’épaisses calottes de glace d’eau semblables à celles de la Terre, dont le volume est à peu près égal à celui de la calotte glaciaire du Groenland. En revanche, jusqu’à récemment, on pensait que les calottes polaires de Mars étaient gelées jusqu’à leur lit en raison du froid martien, contrairement aux inlandsis de la Terre, qui sont soutenus par des canaux remplis d’eau et même de grands lacs sous-glaciaires.

En 2018, les données du satellite Mars Express de l’Agence spatiale européenne ont remis en cause cette hypothèse. Le satellite dispose d’un radar à pénétration de glace MARSIS (Mars Advanced Radar for Subsurface and Ionosphere Sounding) qui peut voir à travers la calotte glaciaire sud de Mars. Il a montré une région au fond de la glace qui réfléchissait fortement le signal radar, ce qui fut considéré comme une indication de la présence d’eau liquide sous la calotte glaciaire.

Des recherches ultérieures ont affirmé que d’autres substances sèches présentes ailleurs sur Mars pourraient également réfléchir la lumière de manière similaire si elles sont présentes sous la calotte glaciaire. Compte tenu du climat glacial, l’eau liquide sous la calotte glaciaire aurait besoin d’une autre source de chaleur, comme la chaleur géothermique de la planète, à des températures plus élevées que celles prévues pour le climat martien de l’époque.

Selon une étude publiée la semaine dernière*,  de l’université Cornell (États-Unis), les reflets brillants détectés sous la surface du Gisement stratifié du pôle Sud (SPLD pour South Pole Layered Deposit) de la planète rouge pourraient n’être que de la roche ordinaire. L’interprétation est technique et il est difficile d’arriver à une conclusion claire, c’est pourquoi toute information supplémentaire est plus que bienvenue.

Selon la nouvelle analyse, la stratification géologique pourrait également avoir produit le signal radar très brillant que l’on pensait représenter l’eau souterraine sur la planète rouge. Bien que ce ne soit pas une certitude, cela implique que des preuves plus convaincantes sont nécessaires avant que nous puissions dire avec certitude ce qui se cache en dessous.

Cette image de la sonde Mars Reconnaissance Orbiter de la NASA montre le bord du dépôt en couches du pôle sud de Mars. L’empilement de fines couches est mis en évidence par les rayons du soleil polaire. (NASA/ JPL-Caltech/ Université d’Arizona)

Glace Pole Sud Mars 3 22

Selon l’équipe de chercheurs dirigée par l’astronome Dan Lalich de l’université Cornell :

Nous démontrons ici que des réflexions similaires peuvent être générées comme le résultat naturel de l’interférence de couches minces, sans invoquer d’eau liquide ou d’autres matériaux rares. Ce résultat, combiné à d’autres travaux récents, remet en question la probabilité de trouver de l’eau liquide sous le dépôt stratifié polaire sud.

(*L’étude mentionnée ci-dessus publiée cette semaine dans Nature Astronomy : Multiple subglacial water bodies below the south pole of Mars unveiled by new MARSIS data et présentée sur le site de l’Université Cornell : Layering, not liquid: Astronomers explain Mars’ watery reflections)

Revenons à l’étude de l’Université de Cambridge… Sur Terre, les lacs sous-glaciaires ont un impact sur la topographie de la surface de la couche de glace qui se trouve au-dessus. L’écoulement de la glace sous l’effet de la gravité est influencé par l’eau des lacs sous-glaciaires, car elle réduit la friction entre la couche de glace et son lit. La forme de la surface de la couche de glace au-dessus du lac en est ensuite affectée, ce qui entraîne souvent une dépression suivie d’une zone surélevée plus en aval.

L’équipe de Cambridge a cherché à savoir si l’eau liquide présente dans le lit de la glace pouvait expliquer l’ondulation observée à sa surface. Ils ont effectué des simulations informatiques d’écoulement de glace adaptées à l’environnement martien unique. Ils ont ensuite inséré une zone de friction réduite dans le lit de la couche de glace simulée où l’eau, si elle était présente, permettrait à la glace de glisser et d’accélérer. La quantité de chaleur géothermique émanant de la planète a également été modifiée. Ces expériences ont produit des ondulations sur la surface de la glace simulée qui ressemblaient, en termes de taille et de forme, à celles que l’équipe a observées sur la surface réelle de la calotte glaciaire.

La similitude entre l’ondulation topographique produite par le modèle et les observations réelles de la sonde spatiale, ainsi que les preuves antérieures fournies par le radar pénétrant la glace, suggèrent qu’il existe très probablement une accumulation d’eau liquide sous la calotte polaire sud de Mars et qu’une activité magmatique s’est produite relativement récemment dans la subsurface de Mars pour permettre le chauffage géothermique accru nécessaire pour maintenir l’eau à l’état liquide.

Selon Neil Arnold :

La qualité des données en provenance de Mars, tant des satellites orbitaux que des atterrisseurs, est telle que nous pouvons les utiliser pour répondre à des questions vraiment difficiles sur les conditions à la surface et même sous la surface de la planète, en utilisant les mêmes techniques que celles que nous utilisons sur Terre. C’est passionnant d’utiliser ces techniques pour découvrir des choses sur des planètes autres que la nôtre.

L’étude publiée dans Nature Astronomy : Surface topographic impact of subglacial water beneath the south polar ice cap of Mars et présentée sur le site de l’Université de Cambridge : New evidence for liquid water beneath the south polar ice cap of Mars.

Il n’y a aucune publicité sur GuruMeditation et le Guru ne compte que sur la reconnaissance de ses lecteurs/ lectrices. 

Merci pour votre aide !

En Antarctique, le trou dans la couche d’ozone constitue une menace pour la vie

Malgré le protocole de Montréal, la couche d’ozone, essentielle pour bloquer les rayons ultraviolets du soleil, n’est pas entièrement reconstituée. Les espèces animales et végétales de l’Antarctique sont donc en danger.

L’avertissement émane de quatre membres du groupe d’évaluation des effets sur l’environnement des Nations unies, qui écrivent dans leur étude (lien plus bas) que le trou qui s’élargit chaque année dans la couche d’ozone reste désormais ouvert pendant l’été en Antarctique. Cela risque…

Finalement, les tyrannosaures étaient loin d’être aussi intelligents qu’un singe

Le Tyrannosaurus rex était à peu près aussi intelligent que les crocodiles modernes et d’autres reptiles, selon une équipe de chercheurs qui a étudié les récentes affirmations selon lesquelles les prédateurs du Crétacé auraient été aussi intelligents que des singes.

Il n’y a pas si longtemps, la neuroscientifique brésilienne Suzana Herculano-Houzel a publié une étude controversée (lien ci-dessous) qui affirmait avec audace que le T. rex avait une intelligence rivalisant avec celle des babouins modernes…

Le lieu de création d’un astéroïde proche est lié à un cratère déterminé sur la Lune

Il est possible de connaitre l’origine de nombreux astéroïdes en remontant à leur lieu de naissance, la planète ou la lune dont ils se sont détachés. Mais pour la première fois, des scientifiques affirment aujourd’hui avoir retracé les origines d’un astéroïde jusqu’au cratère spécifique qui l’a vu naître.

Les cratères ne sont pas seulement les cicatrices que les impacts d’astéroïdes laissent sur les planètes ou les lunes, mais ils peuvent aussi être le lieu de naissance de nouveaux astéroïdes. Si l’impact est suffisamment violent, des fragments de roche peuvent être…

Dans l’optique de produire un ordinateur sur le modèle d’un cerveau, des scientifiques créés une cellule cérébrale fonctionnelle à partir d’un mélange de sel et d’eau

Des chercheurs ont simulé pour la première fois des connexions neurologiques, des synapses, en utilisant de l’eau et des sels identiques à ceux utilisés par le cerveau, contribuant ainsi à un domaine émergent qui associe la biologie et l’électronique, “l’iontronic”.

L’équipe de l’université d’Utrecht (Pays-Bas) et de l’université de Sogang (Corée du Sud) affirme s’être inspirée du fonctionnement du cerveau humain, qui utilise également des particules chargées, appelées ions, dissoutes dans l’eau pour transmettre des…

La bioluminescence est apparue il y a 540 millions d’années

Des scientifiques ont repoussé de près de 300 millions d’années la première apparition de la bioluminescence chez les animaux.

On parle de bioluminescence lorsqu’un organisme produit sa propre lumière par le biais de réactions chimiques dans son corps. Elle est présente chez certains champignons, bactéries et insectes tels que les lucioles. Mais elle est particulièrement répandue chez les vertébrés et les invertébrés marins. Il semble que la bioluminescence ait évolué indépendamment au moins 94 fois…

Découverte en Chine d’empreintes de dinosaures troodontides géants

D’énormes empreintes fossiles de dinosaures ont été découvertes dans le sud de la Chine. Elles ont été laissées par un troodontidé qui pourrait être l’un des plus grands.

Ils sont désignés raptor en anglais, un terme couramment utilisé pour désigner les dinosaures bipèdes des groupes Dromaeosauridae et Troodontidae. L’analyse de leurs crânes indique qu’ils chassaient en meute et qu’ils étaient les plus intelligents des dinosaures, rivalisant avec les mammifères en termes d’intelligence.  On pense que les…

“Saumon-mouth” : ce saumon préhistorique géant avait des dents semblables à des défenses

Comme tout droit sorti du film RRRrrrr!!!, ,avec son bestiaire à défenses de poulemouth, chevalmouth, chienmouth… voici un saumon préhistorique arborant des défenses.

Les plus anciens fossiles d’Oncorhynchus rastrosus datent d’environ 12 millions d’années, le long de la côte californienne. Ce saumon vivait le long des côtes pacifiques de l’Amérique du Nord et du Japon, atteignant une taille de 2,4 mètres et pesant 200 kg. De précédentes études des fossiles ont montré que le saumon du Pacifique…

La voile solaire avancée de la NASA s’est déployée sans encombre dans l’espace

La NASA a lancé son système de voile solaire composite avancé (Advanced Solar Sail) à bord d’une fusée Electron de RocketLab, déployant ainsi une voile de 9 mètres en orbite terrestre basse…

Des millions de joueurs du jeu vidéo Borderlands 3 font avancer la recherche biomédicale

Plus de 4 millions de joueurs jouant à un mini-jeu de science citoyenne dans le jeu vidéo Borderlands 3 ont aidé à reconstituer l’histoire de l’évolution microbienne des bactéries de l’intestin humain…

La vieille sonde Voyager 1 de la NASA rétablit la transmission de ses données après 5 mois de charabia

La sonde Voyager 1 a renvoyé des données exploitables pour la première fois depuis plus de 5 mois, ce qui laisse espérer que la mission, vieille de 46 ans, pourra enfin reprendre ses activités normales.

La sonde interstellaire préférée de la NASA a transmis samedi au centre de contrôle de la mission des données sur la santé et l’état de ses systèmes embarqués…

Photos : Lorsque deux satellites dans des directions opposées se croisent dans l’espace à 10 000 km/h

La sonde Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO) de la NASA a pris une photo parfaitement synchronisée lorsqu’elle a croisé le chemin d’un autre engin spatial en orbite autour de la lune.

La sonde LRO, qui est en orbite autour de la lune depuis 15 ans, a pris plusieurs images de l’orbiteur lunaire Danuri de l’Institut de recherche aérospatiale de Corée, alors que les deux engins spatiaux, voyageant sur des orbites presque parallèles, se sont croisés dans des directions opposées au cours de trois orbites entre le 5 et le 6 mars…

Le professeur physicien Peter Higgs, célèbre pour avoir prédit l’existence du boson de Higgs, meurt à l’âge de 94 ans

Le professeur Peter Higgs, lauréat du prix Nobel, physicien théoricien britannique célèbre pour avoir prédit l’existence d’une nouvelle particule, le boson de Higgs, est décédé lundi 8 avril. L’université d’Édimbourg, où Higgs était professeur émérite, a annoncé mardi qu’il était « décédé paisiblement chez lui … à la suite d’une courte maladie ».

Les bosons de Higgs sont l’excitation quantique du champ de Higgs, un champ qui remplit tout l’univers et qui interagit avec les particules…

Voyager 1 : Les ingénieurs de la NASA ont repéré la puce défectueuse qui pourrait permettre de réparer l’ordinateur de la plus vieille sonde spatiale

L’une des plus anciennes (47 ans) et des plus lointaines sondes envoyées dans l’espace par l’humain, la sonde Voyager 1 souffre d’une importante défaillance qui l’empêche de transmettre des données scientifiques ou techniques vers la Terre. Les ingénieurs de la NASA ont réduit le problème de la sonde Voyager 1 à une seule puce défectueuse. Il pourrait désormais être possible de contourner la mémoire corrompue et de remettre la sonde interstellaire en état de marche…

Les astronautes sont conscients de la distance à laquelle ils "volent" dans l’espace en dépit de la microgravité

Des scientifiques étudiant les astronautes à bord de la Station spatiale internationale ont déterminé que les humains sont étonnamment doués pour s’orienter et évaluer la distance qu’ils ont parcourue en microgravité.

Selon Laurence Harris, spécialiste de la vision et de la perception du mouvement à l’université York au Canada, auteur principal de la nouvelle étude…

Pin It on Pinterest

Share This