Les rayures du zèbre créent non pas une, mais deux illusions d’optique à la fois
Les chercheurs se doutaient que les rayures du zèbre le protégeaient d’une certaine façon, mais le mécanisme exact n’est encore pas totalement compris. On pourrait se dire qu’en pleine savane la meilleure solution pour passe inaperçue ne serait pas de porter une combinaison de traits noirs et blancs bien ordonnés. Alors, pourquoi l’évolution en est venue à cela ? Charles Darwin lui-même indiquait que les rayures ne permettaient pas une protection dans les plaines ouvertes d’Afrique du Sud. Aujourd’hui, à l’aide d’une simulation informatisée, les chercheurs en ont une bien meilleure idée.
Avec un algorithme de détection de mouvements, deux chercheurs de l’Université du Queensland (Australie) et de l’Université de Londres ont simulé les mouvements d’un troupeau, et ont pu déterminer que les bandes fournissent aux zèbres non pas une, mais deux illusions d’optique qui les préservent des prédateurs.
La première est le bien connu effet stroboscopique. Imaginez une pale d’hélicoptère en rotation. Lorsque la rotation de la lame atteint une certaine vitesse, vous obtenez l’illusion qu’elle commence à tourner dans le sens opposé. La même chose vaut pour toute roue à rayons.
La deuxième illusion d’optique est ce qu’on appelle l’illusion de l’enseigne du barbier (ou Barberpole illusion). Même si les bandes se déplacent horizontalement, lorsque vous les regardez, elles semblent se déplacer verticalement.
Les chercheurs suggèrent que les rayures sur les zèbres induisent ces deux illusions à la fois, ce qui peut repousser les insectes et peut-être des prédateurs.
Selon l’étude :
Nous proposons que le système visuel de l’observateur est inondé avec des signaux de mouvement erronés qui correspondent à deux illusions visuelles bien connues : (1) l’effet wagon – roue ( effet stroboscopique, inversion de mouvement perçue en raison de l’anticrénelage spatio-temporel), et (2) l’illusion de l’enseigne du barbier (direction mal perçue du mouvement en raison du problème d’ouverture) , et nous estimons que ces deux effets illusoires agissent ensemble pour confondre les insectes piqueurs qui approchent par l’air, ou des prédateurs, éventuellement des mammifères au cours de la chasse, en particulier lorsque deux ou plusieurs zèbres sont observé se déplaçant ensemble comme un troupeau.
L’étude publiée sur Zoology : Motion camouflage induced by zebra stripes.