La science estime que vous pouvez dormir plus longtemps le week-end
Dormir le samedi est depuis longtemps réprimandé par les experts du sommeil et les parents d’adolescent(e)s, mais une nouvelle étude indique que cette habitude pourrait réduire le risque de décès.
Image d’entête : Philippe Noiret dans Alexandre le bienheureux.
Des chercheurs de l’université de Stockholm (Suède) ont découvert que les adultes qui dorment 5 heures par nuit augmentent leur risque de mortalité. Cependant, lorsqu’ils compensent en dormant 9 heures par nuit en fin de semaine, leur risque de décès n’augmente pas.
Pour mener l’étude, les scientifiques ont examiné les données sur les habitudes de sommeil recueillies auprès de plus de 43 000 personnes de moins de 65 ans. Ensuite, ils ont étudié les registres de décès pris 13 ans après l’obtention des données initiales afin de déterminer si et comment les habitudes de sommeil ont un impact sur la mortalité. Bien sûr, d’autres facteurs comme l’éducation, l’indice de masse corporelle et le tabagisme peuvent vous enlever des années de votre vie.
Leur conclusion :
Un long sommeil de fin de semaine peut compenser un court sommeil de semaine.
Les résultats de l’étude pourraient être surprenants, puisque les spécialistes du sommeil ont déjà déconseillé d’essayer de « rattraper le sommeil » le week-end, de ne pas considérer le sommeil comme une banque en accumulant une dette et la rembourser plus tard. Vous pouvez tenter de récupérer une précédente nuit sans sommeil, vous ne récupérerez jamais tout ce que vous avez perdu.
Ça, c’était avant cette nouvelle étude.
Selon les chercheurs dans leur document de recherche :
Les résultats impliquent que le sommeil court (en semaine) n’est pas un facteur de risque de mortalité s’il est combiné à un sommeil de fin de semaine moyen ou long. Cela suggère que le sommeil de courte durée en semaine peut être compensé pendant le week-end, et que cela a des implications pour la mortalité.
Bien sûr, l’idéal est de dormir suffisamment chaque nuit : l’équipe a constaté que les personnes qui dormaient 6 ou 7 heures par jour n’augmentaient pas leur risque de mortalité.
L’étude publiée dans le Journal of Sleep Research : Sleep duration and mortality – Does weekend sleep matter?
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Il y a dans la recherche une confusion problématique entre culture, biologie, sociologie et morale.
Les comportements alimentaires, de sommeil, etc. sont déterminés par plusieurs millions d’années d’évolution, et disposés dans un environnement culturel qui datent de quelques centaines d’années ou moins.
Culture et biologie tendent chacun vers leur propre optimum, qui n’est pas nécessairement le même.
Comme la biologie évolue très lentement, la culture est obligée de s’adapter plus ou moins à elle, mais comme il y a eu beaucoup de cultures différentes à travers l’histoire, la biologie est adaptée à une grande variété de cultures.
Ainsi, il est tout à fait possible d’adopter un sommeil monophasique ou polyphasique, un régime occidental (glucidique), ou cétogène, sans en ressentir, abstraction faites des considérations sociales, le moindre inconvénient.
Cependant, la culture moderne a tendance à un peu trop tirer sur la corde au niveau biologique, et à nous imposer des rythmes de sommeil, ou un régime alimentaire que le corps ne peut pas tenir.
Il y a aussi un bais moral presqu’invisible à de nombreuses recherches: « ne mangez pas trop gras, vous n’avez pas besoin de dormir autant », alors que ces conclusions sont plutôt orientées par des considérations socio-économiques et ont peu à voir avec la biologie.
Mon opinion est que, spontanément, le corps vous indique par la faim et le sommeil la bonne quantité de nourriture à absorber et la bonne quantité de temps à dormir, mais qu’un certain niveau de stress, d’origine systémique (civilisation) ou individuel, va vous dérégler. Le corps réagit au stress en diminuant la durée du sommeil et en augmentant la quantité de nourriture absorbée, ce qui est logique du point de vue de l’évolution, mais mal adapté à la civilisation moderne. Le niveau de stress peut en effet être élevé et durable, l’immunité réduite en raison de la vie urbaine et de la pollution, le régime étant basé sur les céréales, donc fortement glucidique, peut favoriser la résistance à l’insuline…
Nous avons besoin de recherches scientifiques qui tiennent compte de l’interaction complexe entre culture et biologie, et de tous les bais possibles en raison de cette interaction: préjugés sur le sommeil ou l’alimentation « normales », ignorance des impératifs biologiques…