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Comment le parasite commun du chat, le toxoplasma, manipule le cerveau de l’homme.

9 Déc 2012 | 5 commentaires

Toxoplasma_gondii

Vous connaissez sans doute le gout prononcer de votre Guru pour les parasites qui prennent le contrôle de la créature qu’ils infectent, les manipulant ainsi pour leurs propre bénéfices. Ils sont nombreux dans la nature, principalement chez les insectes et on pourrait se demander si l’homme lui-même ne pourrait pas être contrôlé par un de ces “zombificateurs”. (“…maintenant, tu vas aller acheter le dernier Ipod…”)

Bon, restons concentré…

Le Toxoplasma gondii est un parasite commun du chat et il a déjà été à l’honneur en raison de son effet observé sur la prise de risque et d’autres comportements humains. Dans une certaine mesure, il a également été associé à la maladie mentale. Une étude menée par des chercheurs de l’Institut Karolinska (Université médicale suédoise) montre aujourd’hui, pour la première fois, comment le parasite pénètre dans le cerveau pour influencer son hôte.

Image d’entête : le parasite Toxoplasma gondii se répliquant en construisant la structure d’un nouveau protozoaire dans la cellule mère.

Selon Antonio Barragan, chercheur au Centre de médecine infectieuse à l’Institut Karolinska et à l’Institut suédois de contrôle des maladies transmissibles :

Nous croyons que cette connaissance peut être importante pour la compréhension des interactions complexes dans certaines grandes questions de santé publique, que la science moderne n’a pas encore été en mesure d’expliquer pleinement. Dans le même temps, il est important de souligner que les humains ont vécu avec ce parasite pendant de nombreux millénaires, les transporteurs actuels de Toxoplasma ne doivent pas être particulièrement inquiets.

La présente étude, qui a été publiée cette semaine (lien plus bas), a été dirigée par le Dr Barragan et menée en collaboration avec des chercheurs de l’Université d’Uppsala (Suède).

La toxoplasmose est causée par le parasite Toxoplasma gondii qui est extrêmement courant. Entre 30 et 50 % de la population mondiale est estimé en être infecté et 20 % ou plus de personnes en Suède. L’infection se retrouve également chez les animaux, surtout chez les chats domestiques. Les personnes contractent principalement le parasite en mangeant de la chair mal cuite d’animaux infectés ou par contact avec les excréments des chats. L’infection provoque de légers symptômes pseudo-grippaux, chez les adultes en bonne santé, avant d’entrer dans une phase chronique et de dormance, qui a déjà été considérée comme sans symptôme. Il est cependant connu que la toxoplasmose dans le cerveau peut être mortelle chez les personnes aux défenses immunitaires affaiblies et chez les fœtus, qui peuvent être infectés par la mère. En raison de ce risque, il est conseillé aux femmes enceintes d’éviter tout contact avec les bacs à litière pour chats.

Un certain nombre d’études qui ont été présentées ces dernières années montrent que le parasite de la toxoplasmose affecte son hôte, même pendant la phase de dormance. Il a déjà été observé que les rats perdent leur peur des chats et sont même attirés par leur odeur, ce qui fait d’eux des proies faciles (à lire dans l’article du Guru : Des parasites contrôlent le cerveau des rats, afin d’être mangés par les chats.). Cela a été interprété comme le fait que le parasite assure sa survie et sa propagation, puisque le rat consommé infecte le chat qui, par ses excréments, infectent la nourriture que les autres rats pourraient alors manger. Un certain nombre d’études confirment également que les maladies mentales comme la schizophrénie, la dépression et des syndromes d’anxiété sont plus fréquentes chez les personnes atteintes de toxoplasmose, tandis que d’autres suggèrent que la toxoplasmose peut influencer l’extraversion, les comportements agressifs ou avec un penchant pour le risque.

Selon le Dr Barragan :

Nous n’avons pas examiné les changements de comportement chez les personnes infectées par le toxoplasme, comme ce qui a été traité par les études précédentes. Au lieu de cela, nous avons montré pour la première fois comment le parasite se comporte dans le corps de son hôte, je veux dire par la façon dont il pénètre dans le cerveau et manipule l’hôte en prenant en charge l’un des neurotransmetteurs du cerveau.

Dans une expérience de laboratoire, des cellules dendritiques humaines ont été infectées par le toxoplasme. Après l’infection, les cellules, qui sont un élément clé de la défense immunitaire, ont commencé à sécréter la substance signal GABA. Dans une autre expérience sur des souris vivantes, l’équipe a été en mesure de retracer le mouvement des cellules dendritiques infectées dans le corps après l’introduction du parasite dans le cerveau, d’où elle s’est répandue et a continué à affecter le système de GABA.

Ci-dessous : en reprenant les résultats d’une précédente étude que je détaillais dans : des parasites contrôlent le cerveau des rats, afin d’être mangés par les chats, la série d’images reflète la propagation de signaux luminescents à des jours successifs après l’infection par le toxoplasme chez un rat. Le flux de Photons est codé par une série de code couleur (le plus bas, le bleu, le plus haut, le rouge).

Le GABA est une substance signal qui, entre autres effets, inhibe la sensation de peur et d’anxiété. Les perturbations du système GABA sont observées chez les personnes souffrant de dépression, de schizophrénie, de maladies bipolaires, de syndrome d’anxiété et d’autres maladies mentales.

Toujours d’après le Dr Barragan :

La toxoplasmose, pour fabriquer des cellules dans la réponse immunitaire de défense, sécrète le GABA ce qui était aussi surprenant qu’inattendu et est très habile de la part du parasite. Il serait maintenant intéressant d’étudier les liens qui existent entre la toxoplasmose, les systèmes GABA et les grandes menaces de santé publique.

L’étude a été financée par une subvention du Conseil de recherche suédois et publiée sur PLOS Pathogens : GABAergic Signaling Is Linked to a Hypermigratory Phenotype in Dendritic Cells Infected by Toxoplasma gondii.

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