Un radiotélescope a détecté des centaines de mystérieux signaux radio des profondeurs de l’espace
En seulement un an d’observation de l’Univers, un nouveau télescope canadien a quadruplé la quantité de sursauts radio rapides (FRB pour fast radio burst) repérés à ce jour.
Image d’entête : le CHIME, un radiotélescope dans la vallée de l’Okanagan, en Colombie-Britannique qui a permis de capter les signaux extragalactiques. (CHIME/ Université de Toronto)
Découverts pour la première fois en 2007, ces flashs d’ondes radio immensément puissants ne durent que quelques millisecondes, mais sont aussi brillants que les plus brillantes galaxies. Ils apparaissent sans prévenir à partir de points aléatoires de l’Univers, ce qui les rend très difficiles à prévoir, de les localiser ou même d’identifier les phénomènes cosmiques qui les provoquent.
Les astronomes pensent qu’ils pourraient être créés par des étoiles à neutrons ou des trous noirs.
Représentation de la collision de deux étoiles à neutrons qui pourraient être à l’origine de sursauts radio rapides non répétitifs. (NASA’s Goddard Space Flight Center/CI Lab)
En fait, l’année dernière, un FRB provenant de notre propre galaxie a été attribué à un magnétar.
Représentation d’un magnétar. (NASA)
Mais notre interprétation de ces flashs/ sursauts rapides est limitée, car nous n’en avons pas repéré beaucoup. Jusqu’à récemment, nous n’avions vu que 140 sursauts.
Récemment, le radiotélescope CHIME, situé en Colombie-Britannique (Canada), a annoncé qu’il avait détecté 535 nouveaux FRB au cours de sa première année de fonctionnement, soit quatre fois plus que le nombre connu.
Une carte du ciel des FRB basée sur les détections de CHIME révèle des sursauts répartis uniformément dans le ciel nocturne. (CHIME)
Les nouvelles observations révèlent que les FRB se divisent en deux catégories : les répétitifs et les non-répétitifs. Alors que la plupart semblent être des phénomènes ponctuels, les astronomes ont trouvé 18 sources de FRB qui se répètent, chaque sursaut durant plus longtemps et émettant des fréquences radio plus concentrées que les FRB ponctuels.
Cela suggère que les différentes classes sont créées par des mécanismes différents, peut-être par des objets astronomiques différents. Il s’agit d’un résultat passionnant, car la répétition des sursauts facilite la localisation de leur origine et donne aux astronomes de multiples chances de les détecter.
Les résultats ont été présentés lors de la 238e réunion de l’American Astronomical Society et présentée sur le site du Massachusetts Institute of Technology (MIT) : CHIME telescope detects more than 500 mysterious fast radio bursts in its first year of operation.