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Les hominidés, surnommés “hobbits”, se sont éteints plus tôt que prévu… l’humain est-il le coupable ?

9 Avr 2016 | 0 commentaires

recons-Homo floresiensis

Quand un squelette d’Homo floresiensis, surnommé “Hobbit”, a été mis à jour en Indonésie, en 2003, il a provoqué un tollé majeur dans les milieux anthropologiques, comme peu d’autres avant lui.

Image d’entête : une reconstruction “médico-légale” de l’apparence de l’Homo floresiensis (Cicero Moraes et col./ Wikimedia Commons)

Il y a des milliers d’années, les Homo floresiensis parcouraient l’île de Flores, en Indonésie, logeaient dans des cavernes et luttaient contre des dragons… de Komodo.

Découvert en 2003 dans la grotte Liang Bua, le premier “exemplaire” mesurait 1,1 mètre environ et pesaient 35 kg. Surnommés d’après les petits héros des célèbres romans de J.R.R Tolkien, les vrais hobbits fabriquaient des outils en pierre et auraient survécu aux attaques de dragons de Komodo. L’équipe, qui a réalisé cette découverte, avait estimé que ces hominidés vivaient il y a seulement 12 000 ans, ce qui signifiait qu’ils survécurent aux Néandertaliens et qu’ils auraient pu croiser les humains modernes.

Cependant, de nouvelles analyses sur le site où les fossiles ont été trouvés tendent à redéfinir son histoire : elles suggèrent que les hobbits ont disparu de l’île beaucoup plus tôt qu’il avait été estimé, redéfinissant les chances d’une rencontre interespèces.

Selon le coauteur de l’étude, Matthew Tocheri de l’université de Lakehead, Ontario (Canada) :

Depuis 2007, beaucoup d’autres d’éléments de la grotte ont été mis à jour.

Les archéologues fouillant la grotte Liang Bua, le site où les Homos Florensis ont été découverts en 2003. (Liang Bua et col.)
Grotte Liang Bua-Homo floresiensis

Les chercheurs ont d’abord utilisé des indices chimiques dans le sol, autour des fossiles, pour savoir quand les couches de sédiments s’étaient fixées, permettant ainsi de déterminer l’âge des os et des outils trouvés à l’intérieur. Dans les derniers travaux, l’équipe a constaté que les couches de sédiments dans la grotte ne se sont pas toutes uniformément déposées et varient ainsi largement en âge, même à des profondeurs similaires.

La nouvelle analyse, publiée cette semaine (lien plus bas), affirme que les restes du squelette de l’H. floresiensis sont plus susceptibles d’être âgés de 100 000 à 60 000 ans et que leurs outils de pierre datent de 190 000 à 50.000 ans. Cela suggère que ces cousins de l’homme n’ont pas subsisté longtemps après l’arrivée des humains modernes dans la région, il y a environ 50 000 ans.

Alors que les précédentes analyses portaient sur le centre de la grotte et le mur ouest, l’étude actuelle, menée par un grand nombre des mêmes chercheurs, a orienté les fouilles entre ces zones et l’arrière de la grotte. De vieux dépôts, dans certaines sections de la grotte, se sont érodés, ce qui a créé une pente raide près de l’entrée qui s’est remplie de sédiments plus récents, c’est ce qui a causé la précédente mauvaise interprétation.

Pour veiller à ce que les nouvelles estimations de l’âge soient exactes, l’équipe a utilisé cinq méthodes indépendantes de datation, allant du taux de désintégration de l’uranium dans les os, à la luminescence dans le sol, qui mesure la quantité de temps écoulé depuis la dernière fois que le sable fut exposé à la lumière du soleil.

L’érosion peut aussi expliquer pourquoi les chercheurs ont été incapables de trouver tous les os de la partie supérieure du corps du premier spécimen d’homo florensis connus.

Mais l’âge est juste un des nombreux points de discorde concernant l’H. floresiensis. Depuis la découverte initiale, au moins six hobbits supplémentaires ont été exhumés dans la grotte, et les anthropologues se sont interrogé sur la façon dont ils ont d’abord migré en Indonésie, sur leur petite taille et s’ils correspondaient à une espèce humaine unique.

Certains experts ont soutenu que les fossiles, définissant la stature du hobbit et son petit cerveau, d’environ un tiers de la taille d’un adulte humain, pourraient en fait appartenir à des humains malades, atteints de nanisme, du syndrome de Down (trisomie 21), ou de microcéphalie (un problème de développement qui donne un petit cerveau et la tête qui va avec). Bien que de nombreuses de ces théories circulent encore, une analyse menée en 2007, a révélé que les os du poignet de l’H. floresiensis avaient très peu de similitude avec les humains modernes et qu’ils étaient plus comparables aux premiers hominidés et aux chimpanzés, fournissant des preuves solides pour une espèce distincte.

L’anthropologue Thomas Sutikna tient le crâne de LB1, le premier exemplaire de l’Homo floresiensis. (Centre national indonésien pour l’Archéologie (ARKENAS) / université de Wollongong)
crane-Homo floresiensis

La théorie qui prévaut est qu’il serait, soit un descendant d’un hominidé qui est arrivé en Indonésie sous forme de hobbit, ou un descendant de l’Homo erectus qui a évolué pour obtenir une petite stature, une fois sur l’île. Ce processus évolutif, appelé nanisme insulaire, se produit quand une espèce devient progressivement plus petite pour réduire ses besoins alimentaires sur une île aux rares ressources. Le site d’excavation Liang Bua était jonché de restes d’éléphants pygmées, ce qui ajoute du crédit à cette théorie.

Bien qu’aucune preuve directe ne montre une quelconque interaction avec les humains modernes, Tattersall croit encore qu’il est possible que ces cousins ancestraux aient croisé l’homme moderne, peut-être avec des conséquences désastreuses.

Selon les chercheurs :

Il y a ce modèle où d’anciens types d’Homos qui étaient parfaitement bien durant une très longue période, disparaissent dès que l’Homo sapiens apparaît. Pour une raison ou une autre, l’Homo sapiens est un concurrent insurmontable.

Et les nouvelles estimations pour l’extinction de l’H. floresiensis coïncident étrangement avec l’arrivée de l’homme moderne dans ce domaine. Mais il se pourrait aussi qu’ils soient tout simplement morts de faim.

D’autres fouilles de la grotte Liang Bua et d’autres sur le site de Flores pourraient offrir davantage d’indices permettant de répondre à des questions essentielles sur le développement, le style de vie et l’extinction de cette mystérieuse espèce.

L’étude (PDF) publiée dans Nature : Revised stratigraphy and chronology for Homo floresiensis at Liang Bua in Indonesia.

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