Projet Genesis : un plan pour semer la vie sur d’autres planètes
Répandre la vie aux confins de l’espace, telle une arche de Noé interstellaire, ressemble à de la science-fiction, mais la technologie nécessaire pour ce genre d’exploit est seulement à des décennies de notre portée, selon un physicien théoricien.
Claude Gros, de l’université Goethe en Allemagne, décrit le projet Genesis qui implique une flotte de robots autonomes qui relâchent des microbes sur des exoplanètes adaptées, dans l’espoir qu’ils y survivent et y prospèrent.
Depuis que les premières découvertes d’exoplanètes ont été confirmées en 1992, le catalogue s’en est enrichi de plus de 3500, selon l’Encyclopédie des planètes extrasolaires. Pour la plus notable et la plus récente, nous avons découvert la plus proche exoplanète potentiellement habitable, à une étoile d’ici.
Et tandis que bon nombre de ces découvertes correspondent à des géantes gazeuses, à des boules de roche fondue ou de plaines gelées, parfois une planète est située à la bonne place et avec la bonne composition, au bon moment pour soutenir la vie, au moins pendant un certain temps. Ces dernières sont désignées « transitoirement habitables » et elles sont situées dans la zone habitable de leur étoile où l’eau peut subsister à l’état liquide.
La période habitable d’une exoplanète pourrait être prolongée si elle formait et retenait une atmosphère, peut-être produite par des microbes photosynthétiques.
Claude Gros envisage que le projet Genesis propulse des micro-vaisseaux spatiaux intelligents, inspirés par le projet Breakthrough Starshot, vers de lointaines planètes à 20% de la vitesse de la lumière (environ 60 000 kilomètres par seconde).
À l’arrivée de la toute petite sonde, celle-ci entrerait dans l’orbite de la planète et à l’aide d’une l’intelligence artificielle embarquée, déterminerait si elle présente les bonnes propriétés pour permettre à la vie de prospérer. Seules les planètes sans vie, mais avec le potentiel d’une habitabilité d’au moins quelques centaines de millions d’années, obtiendrait le feu vert.
Le vaisseau spatial synthétiserait alors une variété d’organismes unicellulaires à l’aide d’un laboratoire génétique embarqué. Ensuite, ces cellules devront survivre à leur chute, emballer dans des capsules de taille nanométrique, pour commencer à inhaler le dioxyde de carbone et à relâcher de l’oxygène, formant lentement une écosphère.
Le vaisseau spatial restera en orbite et continuera à déverser des pluies microbiennes pendant des centaines d’années jusqu’à ce que la vie ait pris pied et puisse s’occuper d’elle-même. La sonde finira ses jours en flottant en orbite ou s’écrasera sur la planète.
Si la vie s’établit, elle pourrait évoluer en organismes multicellulaires, ce qui fut cas sur Terre et c’est arrivé au moins 25 fois distincts (avec la principale vie multicellulaire émergeant il y a 590 à 540 millions années).
Mais selon Aditya Chopra, astrobiologiste à l’université de Washington aux États-Unis :
Cela ne peut être supposé comme universel parce que la singularité associée à l’évolution biologique et aux pressions de sélection qui ont conduit à la diversité de la vie sur Terre signifie que la vie ailleurs n’évoluera pas toujours sur les mêmes échelles de temps ou dans le sens de ce que la vie a fait sur Terre.
Ayant à l’esprit que l’idée est encore très théorique, Jonti Horner, astrobiologiste à l’université du Queensland, en Australie, affirme que le document contient quelques références obsolètes, comme la durée du grand bombardement tardif. Celui-ci représente la période durant laquelle la Terre a subi des pluies d’astéroïdes, de comètes et d’autres objets qui ont matraqué le système solaire il y a environ 4 milliards années et qui aurait probablement duré beaucoup plus longtemps que les 100 millions d’années citées par Gros dans son étude. Mais Jonti Horner reste tout autant intéressé par les idées de Gros, précise-t-il.
Selon Gros :
Si nous voulons, nous pouvons le faire. Et nous devons discuter et réfléchir de notre place dans le cosmos.
Est-ce que nous voulons observer ou voulons-nous être actifs ?
Au début de son article, le Guru a évoqué l’idée d’une arche de Noé (sans Noé) car l’humain ne devrait pas profiter de cet hypothétique projet au long court : cela fera déjà bien longtemps que nous devrions avoir disparue à moins, bien sûr, que nous ayons réussi à coloniser une autre planète et de survivre encore et encore.
Les périodes de temps, pour les différentes phases impliquées dans ce projet, sont beaucoup trop longues. La sonde prendra au moins quelques centaines de milliers années pour arriver et il faudrait encore 10 à 100 millions d’années pour accumuler assez d’oxygène dans l’atmosphère de la planète pour qu’elle nous soit habitable.
L’étude publiée dans la revue Astrophysics and Space Science : Developing ecospheres on transiently habitable planets: the genesis project et présentée sur le site de l’université Goethe : The Genesis Project: New life on exoplanets.
Un projet intéressant mais malheureusement très difficile à réaliser…
On ne peut pas encore vérifier que la vie s’est bien implantée sur l’une des planètes, si elle n’a pas évoluée de façon différente que celle sur Terre qui ne correspond pas à nos attente, je ne sais pas non plus si les astronomes aujourd’hui arrivent à déterminer la composition chimique d’une exoplanète d’aussi loin…
Et puis comme dit dans l’article, c’est beaucoup trop long!
Aussi, on ne sait même pas si ça pourrait déranger une potentielle vie inconnue…
Je pense que ce projet devra être révisé et étudié encore et encore avant le lancement de ces sondes…
Partir de la Terre, c’est pas pour tout de suite! (Malheureusement vu comment les humains la traitent…)
c’est une idée catastrophique. Nous ne sommes déjà pas capable de nous comporter sur Terre … L’argent des contribuables doit servir à autre chose
Une question, s’il vous plait, cher Guru : comment faire pour remonter à votre premier article, et continuer ensuite à remonter jusqu’à maintenant ? Merci !
Bonsoir,
C’est plus une question philosophique que scientifique, et il est assez amusant que cette entreprise puisse se justifier par deux pensées opposées.
D’une part, il est vrai que la vie cherche toujours à se répandre le plus possible, et il ne serait pas étrange de considérer que l’Homme n’est qu’un instrument adapté, à un moment opportun, pour la prolongation de cette tendance. C’est une idée très humble qui replace finalement l’être humain dans la Nature.
D’autre part, comment ne pas y voir le projet démiurgique de quelques mégalomanes ? L’auteur le dit lui même : ce sera tellement long et lointain, que l’Homme, même s’il survit à la fin de notre planète, n’en tirera probablement jamais aucun avantage ou profit. Donc pourquoi le faire ? Et pourquoi risquer de nuire à d’autres ?
Si un jour nous serons capables de semer la vie à des années lumières, il est plus que probable que nous soyons nous-mêmes le fruit d’une insémination extraterrestre !
Le mec qui a pondu cette idée a trop regardé Prometheus…
D’autant plus qu’avant d’aller s’amuser a jouer les apprentis dieux sur d’autres planetes, faudrait peut être d’abord veiller a ce que la notre reste vivable…
Avant Prometheus il y a la Panspermie.