La découverte de "Halos" sur Mars suggère que la période durant laquelle elle pouvait accueillir la vie fut plus longue que prévu
Alors qu’elle ressemble aujourd’hui à un désert stérile, Mars était autrefois plus accueillante pour la vie et l’un des principaux objectifs de la mission de l’astromobile Curiosity était de déterminer si la planète rouge a déjà abrité des organismes vivants. Le projet a déjà découvert que le site d’atterrissage de l’astromobile, le cratère Gale, était autrefois un ancien lac, et une équipe du laboratoire national de Los Alamos (LALN) a trouvé des “halos” (silos) dans de la roche, suggérant que la région aurait pu héberger la vie bien après que le lac se soit desséché.
Bien que de l’eau liquide existe toujours sur ou près de la surface de la planète rouge, on pense que Mars n’a pas été habitable pendant environ 3,3 milliards d’années, à partir de la période durant laquelle le lac du cratère Gale s’est desséché pour de bon. Mais les résultats du LALN suggèrent que la fenêtre d’habitabilité pourrait s’étendre bien au-delà.
Le cratère Gale, dans lequel crapahute le Curiosity, dans une image réalisée en utilisant les données de l’instrument Thermal Emission Imaging System (THEMIS) à bord de l’orbiteur Mars Odyssey de la NASA. Les couleurs proviennent d’une technique de traitement d’image qui identifie les différents minéraux dans des matériaux de surface et les affiche en fausses couleurs. (NASA/JPL).
Représentation du cratère Gale avant et après avec, à présent, le mont Sharp en son centre (NASA/JPL).
L’équipe a atteint cette conclusion en étudiant les images prises par le Curiosity en 2015 sur la pente inférieure du mont Sharp. S’élevant au centre du Cratère Gale, cette montagne s’est probablement formée par l’accumulation de sédiments qui se sont déposés sur le lit du lac au fil du temps et comme il s’est vidé et rempli pendant des dizaines de millions d’années, différentes couches ont accumulé des données temporelles de la région.
Le plus vieux socle sédimentaire, au fond du cratère, contient de fortes concentrations de silice, qui devrait être absente dans les roches plus jeunes, situées plus en hauteur dans la montagne. Mais les images, prises de 20 à 30 m du Mount Sharp, montrent clairement un substrat rocheux de couleur plus claire, à haute teneur en silice, entourant des failles dans les roches plus récentes.
Ces halos indiquent que la roche plus ancienne a été balayée sur les plus jeunes sous la forme de dunes, qui se sont formées après le dessèchement du lac. Les fissures dans la roche plus récente, quant à elles, indiquent que des eaux souterraines ont persisté dans le temps, charriant ainsi les roches.
Les zones pâles, appelées « halos », entourent des fissures rocheuses visibles dans cette image obtenue en 2015 par le Curiosity. Les mesures affichées sur l’image donnent une idée de l’échelle pour la taille de ces fissures. (NASA / JPL-Caltech)
Selon Jens Frydenvang, responsable de la recherche :
La concentration de silice est très élevée au centre de ces halos. Ce que nous voyons, c’est que la silice semble avoir migré entre un très vieux socle sédimentaire et des roches plus reculées. Le cratère Gale a contenu un lac avec de l’eau que nous aurions même pu boire, mais nous ne savons toujours pas pendant combien de temps a duré cet environnement habitable. Ce que cette découverte révèle, c’est que, même lorsque le lac s’est finalement évaporé, des quantités considérables d’eaux souterraines furent présentes beaucoup plus longtemps que ce que l’on pensait auparavant, élargissant ainsi la fenêtre de la période où la vie aurait pu exister sur Mars.
Présentation de la découverte par le laboratoire national de Los Alamos :
Dans le même genre, nous avons eu : Les petites craquelures d’une ancienne boue desséchée révèlent une nouvelle fois de la présence passée d’eau sur Mars.
L’étude publiée dans Geophysical Research Letters : Diagenetic silica enrichment and late-stage groundwater activity in Gale crater, Mars et présentée sur le site du Los Alamos National Laboratory : ‘Halos’ discovered on Mars widen time frame for potential life et sur le site de la NASA : High-Silica ‘Halos’ Shed Light on Wet Ancient Mars.