Sélectionner une page

L’amélioration d’une célèbre technique d’édition génétique permet de cibler encore plus précisément le génome (deux études)

26 Oct 2017 | 0 commentaires

ADN_605

Dans deux études publiées cette semaine, des chercheurs du MIT et de l’université d’Harvard décrivent une nouvelle façon d’éditer l’ADN et l’ARN, appelée édition/ éditeur de base, des versions améliorées de la révolutionnaire technique d’édition génétique CRISPRCas9*. Cette approche pourrait un jour traiter de nombreuses maladies héréditaires, dont certaines ne trouvent actuellement aucun traitement.

*Petit rappel : Il n’y a pas si longtemps, en 2013, la Femme (…) a mis au point une technique révolutionnaire de manipulation génétique, le CRISPRCas9. Elle permet, en gros, de couper / coller des séquences de gènes. La Cas9 est le couteau, une enzyme (endonucléase) spécialisée dans la découpe de séquence ADN et on l’utilise donc pour couper celle que l’on veut éditer. CRISPR désigne ces séquences d’ADN répétées et régulièrement espacées.

Le génome humain est composé de quelque 3 milliards de paires de bases, les molécules individuelles qui composent notre ADN. La mutation d’une seule paire de bases peut avoir de dramatiques conséquences si elle se produit à certains endroits. La drépanocytose, la fibrose kystique, la maladie de Tay-Sachs et bien d’autres sont causées par des mutations ponctuelles ou des aberrations dans une seule lettre de notre ADN.

Ces lettres, A, T, C et G, représentent les quatre molécules, ou nucléotides, qui composent l’alphabet de nos génomes. Dans l’étude des chercheurs de l’université d’Harvard et du Broad Institute (Cambridge, Massachusetts) publiée hier (lien plus bas), des scientifiques affirment avoir développé un moyen d’échanger ces lettres sans avoir recours au “couper-coller” utilisé par d’autres technologies d’édition génétique et pouvant entraîner des effets pathogènes (mais pas tant que ça…) sur le corps, dits “hors-cible”.

Ces travaux s’appuient sur une technique introduite l’année dernière et qui a permis aux chercheurs de changer les paires de bases C-G, en paires de bases T-A. Ces types de mutations ne représentent que 15% des mutations nocives chez l’homme. Les mêmes chercheurs ont maintenant développé un nouveau processus qui couvre l’autre ensemble de bases en convertissant des paires A-T en paires G-C.

Selon David Liu, coauteur de l’étude :

De loin le type le plus commun de mutation ponctuelle associée à la maladie chez l’homme, et probablement dans tous les systèmes vivants, est la mutation d’une paire de base GC en une paire de base AT. Cette classe de mutations représente environ la moitié des 32 000 mutations ponctuelles pathogènes connues chez l’homme.

Leur technologie s’appelle un éditeur de base adénine (ABE pour adenine base editor). C’est une enzyme, créée en laboratoire, qui élimine chimiquement un groupe d’amine de la molécule d’adénine, la lettre A dans le génome et le transforme en inosine. Les cellules traitent l’inosine de la même manière qu’elles traitent un nucléotide G. En d’autres termes, un A a été échangé de manière fonctionnelle en un G.

La technique utilise un groupe CRISPR modifié qui est incapable de séparer le génome comme il le fait habituellement. A la place, il se lie à une séquence cible dans l’ADN et délivre l’enzyme. Une fois que la base A a été transformée, l’enzyme cible également la base T avec laquelle elle a été appariée. Cela amène la cellule à modifier naturellement le T en C, en terminant la transition A-T vers G-C et en inversant une mutation nuisible.

Comme l’enzyme ABE peut directement modifier les molécules d’ADN, elle évite de couper-coller, une caractéristique des techniques telles que celle du CRISPR-Cas9. Alors que CRISPR est indéniablement utile dans certains cas, comme lorsque des gènes entiers doivent être insérés ou supprimés, mais lorsqu’il s’agit de mutations ponctuelles, il faut être plus précis. CRISPR peut souvent provoquer de mauvais effets secondaires quand il se lie aux mauvaises cibles dans le génome et coupe ou remplace les mauvaises paires de bases. Les effets dits “hors cible” ont fait échouer de nombreuses tentatives d’utilisation du CRISPR pour traiter des maladies génétiques. L’enzyme ABE, au contraire, change simplement une paire de lettres dans la double hélice d’ADN.

Pour les chercheurs, l’enzyme est remarquablement précise avec, selon leur test, moins d’1% d’erreur, ce qui est bien meilleur que les méthodes actuelles se basant sur le CRISPR. Cette technique devrait considérablement réduire les risques de modifications non désirées du génome. Sa précision, selon Liu, pourrait provenir en partie du fait que le corps humain n’a aucun moyen de réaliser lui-même ce genre d’édition.

L’équipe de Liu a également testé leur enzyme dans des cellules humaines dérivées de patients atteints d’hémochromatose héréditaire, une maladie à mutation ponctuelle qui provoque une accumulation nocive de fer dans le corps. L’enzyme ABE a remplacé la mutation ponctuelle par la bonne paire de bases, preuve importante que la technique fonctionnera sur les cellules humaines, mais il faudra encore attendre des tests qui sont à venir.

C’est l’une des deux importantes études concernant l’édition génétique annoncées hier.

La deuxième, dirigée par Feng Zhang, également du Broad Institute et du MIT, qui a utilisé une méthode d’édition de base similaire pour cibler des lettres individuelles dans l’ARN, le cousin chimique de l’ADN. L’ARN se dégrade naturellement dans le corps, de sorte que l’édition de l’ARN n’entraînerait pas de modification permanente du génome d’une personne. L’emploi de cette technique similaire serait plus adapté au traitement d’inflammation.

La première étude de l’université d’Harvard publiée dans Nature : Programmable base editing of A•T to G•C in genomic DNA without DNA cleavage et la seconde du MIT sur l’ARN publiée dans Science : RNA editing with CRISPR-Cas13. Présentées sur le site de la Broad Institute : Researchers extend power of gene editing by developing a new class of DNA base editors et sur le site du MIT : CRISPR 2.0 Is Here, and It’s Way More Precise.

Faire un Don !

Pourquoi ?

Parce qu’il n'y a aucune publicité ici et que le Guru compte sur la générosité de ses lecteurs(trices) pour continuer à faire vivre GuruMeditation (...et son créateur par la même occasion). D'autres méthodes vous seront proposées en plus de PayPal.

“Saumon-mouth” : ce saumon préhistorique géant avait des dents semblables à des défenses

Comme tout droit sorti du film RRRrrrr!!!, ,avec son bestiaire à défenses de poulemouth, chevalmouth, chienmouth… voici un saumon préhistorique arborant des défenses.

Les plus anciens fossiles d’Oncorhynchus rastrosus datent d’environ 12 millions d’années, le long de la côte californienne. Ce saumon vivait le long des côtes pacifiques de l’Amérique du Nord et du Japon, atteignant une taille de 2,4 mètres et pesant 200 kg. De précédentes études des fossiles ont montré que le saumon du Pacifique…

Des cellules synthétiques capables de se former d’elles-mêmes agissent comme des cellules vivantes avec des capacités supplémentaires

À l’aide d’ADN et de protéines, des scientifiques ont créé de nouvelles cellules synthétiques qui agissent comme des cellules vivantes. En brouillant la frontière entre les matériaux artificiels et vivants, ces cellules peuvent être reprogrammées pour remplir de multiples fonctions, ouvrant ainsi la voie à de nouvelles technologies de biologie synthétique censées dépasser les capacités de la nature.

Les cellules tirent leur structure et leur stabilité de leur cytosquelette, une structure de protéines qui enferme et protège d’autres composants…

Des scientifiques clonent deux furets en voie de disparition à partir de cellules congelées en 1988

Actuellement, il n’y a que 370 furets à pieds noirs vivants et tous descendent des sept mêmes furets élevés dans le cadre d’un programme de restauration dans les années 1980. Cela signifie que leur population présente une faible diversité génétique, ce qui ajoute encore plus de problèmes à une espèce déjà en difficulté.

Selon l’US Fish and Wildlife Service (USFWS), le département de l’Intérieur des États-Unis qui s’occupe de la gestion et la préservation de…

Des chercheurs découvrent la plus ancienne preuve irréfutable de l’existence du champ magnétique terrestre

Des chercheurs ont retrouvé au Groenland un témoignage du champ magnétique terrestre vieux de 3,7 milliards d’années, fournissant ainsi la plus ancienne estimation de son intensité à partir d’échantillons de roches entières.

Selon Claire Nichols, du Massachusetts Institute of Technology (MIT) et chercheuse principale :

Il s’agit d’une avancée très importante, car nous essayons de déterminer le rôle de l’ancien champ magnétique lorsque la vie sur Terre est apparue.

L’analyse estime que le champ magnétique de la planète à l’époque semble avoir été remarquablement similaire à…

Une vaste étude génétique reconstitue l’arbre phylogénétique des plantes à fleurs

Au moyen de données génomiques provenant de plus de 9500 espèces, des botanistes ont dressé la carte des relations évolutives entre les plantes à fleurs. Ce nouvel arbre phylogénétique aidera les scientifiques à reconstituer les origines des plantes à fleurs et à orienter les futurs efforts de conservation.

Les plantes à fleurs et à fruits, appelées angiospermes, représentent environ 90 % des plantes terrestres. Elles sont essentielles au maintien des écosystèmes de la Terre…

D’étranges îles découvertes par la NASA sur un lac de lave de la lune de Jupiter, Io

La NASA a découvert une merveille géologique sur Io, la lune ardente de Jupiter, le monde le plus volcanique du système solaire. Les survols effectués par la sonde Juno ont révélé des montagnes inhabituellement escarpées et jusqu’alors inconnues, ainsi que de surprenantes îles dans un lac de lave.

En utilisant les données de Juno, les chercheurs ont créé des animations qui mettent en valeur ces lacs volcaniques et ces imposantes montagnes…

L’affaissement des villes chinoises est le signe d’un problème beaucoup plus global

Des dizaines de scientifiques chinois ont tiré la sonnette d’alarme en s’appuyant sur une analyse détaillée des données satellitaires pour déterminer les mouvements des sols à travers la Chine, en écrivant qu’un tiers des citadins du pays pourraient se retrouver dans une « ville en train de s’affaisser ».

Dirigée par Zurui Ao, Xiaomei Hu et Xie Hu de l’Université normale de Chine du Sud et de l’Université de Pékin, la recherche publiée cette semaine…

La voile solaire avancée de la NASA s’est déployée sans encombre dans l’espace

La NASA a lancé son système de voile solaire composite avancé (Advanced Solar Sail) à bord d’une fusée Electron de RocketLab, déployant ainsi une voile de 9 mètres en orbite terrestre basse…

Des millions de joueurs du jeu vidéo Borderlands 3 font avancer la recherche biomédicale

Plus de 4 millions de joueurs jouant à un mini-jeu de science citoyenne dans le jeu vidéo Borderlands 3 ont aidé à reconstituer l’histoire de l’évolution microbienne des bactéries de l’intestin humain…

La vieille sonde Voyager 1 de la NASA rétablit la transmission de ses données après 5 mois de charabia

La sonde Voyager 1 a renvoyé des données exploitables pour la première fois depuis plus de 5 mois, ce qui laisse espérer que la mission, vieille de 46 ans, pourra enfin reprendre ses activités normales.

La sonde interstellaire préférée de la NASA a transmis samedi au centre de contrôle de la mission des données sur la santé et l’état de ses systèmes embarqués…

Photos : Lorsque deux satellites dans des directions opposées se croisent dans l’espace à 10 000 km/h

La sonde Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO) de la NASA a pris une photo parfaitement synchronisée lorsqu’elle a croisé le chemin d’un autre engin spatial en orbite autour de la lune.

La sonde LRO, qui est en orbite autour de la lune depuis 15 ans, a pris plusieurs images de l’orbiteur lunaire Danuri de l’Institut de recherche aérospatiale de Corée, alors que les deux engins spatiaux, voyageant sur des orbites presque parallèles, se sont croisés dans des directions opposées au cours de trois orbites entre le 5 et le 6 mars…

Le professeur physicien Peter Higgs, célèbre pour avoir prédit l’existence du boson de Higgs, meurt à l’âge de 94 ans

Le professeur Peter Higgs, lauréat du prix Nobel, physicien théoricien britannique célèbre pour avoir prédit l’existence d’une nouvelle particule, le boson de Higgs, est décédé lundi 8 avril. L’université d’Édimbourg, où Higgs était professeur émérite, a annoncé mardi qu’il était « décédé paisiblement chez lui … à la suite d’une courte maladie ».

Les bosons de Higgs sont l’excitation quantique du champ de Higgs, un champ qui remplit tout l’univers et qui interagit avec les particules…

Voyager 1 : Les ingénieurs de la NASA ont repéré la puce défectueuse qui pourrait permettre de réparer l’ordinateur de la plus vieille sonde spatiale

L’une des plus anciennes (47 ans) et des plus lointaines sondes envoyées dans l’espace par l’humain, la sonde Voyager 1 souffre d’une importante défaillance qui l’empêche de transmettre des données scientifiques ou techniques vers la Terre. Les ingénieurs de la NASA ont réduit le problème de la sonde Voyager 1 à une seule puce défectueuse. Il pourrait désormais être possible de contourner la mémoire corrompue et de remettre la sonde interstellaire en état de marche…

Les astronautes sont conscients de la distance à laquelle ils "volent" dans l’espace en dépit de la microgravité

Des scientifiques étudiant les astronautes à bord de la Station spatiale internationale ont déterminé que les humains sont étonnamment doués pour s’orienter et évaluer la distance qu’ils ont parcourue en microgravité.

Selon Laurence Harris, spécialiste de la vision et de la perception du mouvement à l’université York au Canada, auteur principal de la nouvelle étude…

Pin It on Pinterest

Share This