Destiné à mourir à Pompéi : soit enterré sous des cendres volcaniques brulantes soit la tête écrasée par un rocher
Les premiers restes humains à Pompéi ont été découverts en avril 1748. Dans les siècles suivants, on a trouvé davantage d’os d’humains et d’animaux, conservés dans les dépôts volcaniques de l’éruption désastreuse du mont Vésuve. Plus de 1 150 victimes ont été exhumées dans les ruines de l’ancienne ville romaine, avec quelques centaines d’autres dépouilles découvertes, mais perdues par la suite.
La plus grande partie de Pompéi est encore enterrée aujourd’hui. Dans une rue fouillée la semaine dernière, une équipe d’archéologues italiens a fait une spectaculaire découverte, relatant des derniers moments tragiques de l’une des victimes du Vésuve.
Le squelette d’un homme, âgé d’au moins trente ans, a été retrouvé sous une grosse pierre, qui aurait écrasé la poitrine de la victime pendant l’éruption. La tête n’a pas été retrouvée. Les traces trouvées sur ses os suggèrent que l’homme souffrait d’une douloureuse infection des os des jambes, ce qui a pu entrainer des difficultés à marcher et l’empêcha de s’échapper.
(Parco Arceologico Di Pompei)
D’après le relevé stratigraphique de l’éruption et les descriptions historiques de Pline le Jeune, un historien romain qui a survécu à la catastrophe, nous savons que c’est d’abord la cendre volcanique, poussée vers le sud-est par le vent, qui a commencé à enterrer la ville de Pompéi. Après quelques heures, le poids de la roche pulvérisée a provoqué l’effondrement des premiers bâtiments.
Le jeune homme, qui se cachait sans doute dans l’un des bâtiments, a réalisé qu’il ne pouvait plus y rester. Il a probablement attendu jusqu’au petit matin du deuxième jour de l’éruption, lorsque la pluie de cendres et de pierre ponce a diminué d’intensité pendant quelques heures. Les cendres tombant toujours obscurcissaient le soleil et les rues étaient couvertes d’une couche de cendres et de gravats de près de 2 m d’épaisseur. Désespéré et dans la douleur, l’homme s’est aventuré dans les rues sombres. Le pire restant à venir.
L’éruption du mont Vésuve a généré une séquence de 6 surges volcanique (ou surge pyroclastique) de plus en plus puissante. C’est une avalanche de gaz chauds et de roches descendant à 150 km/h des pentes du volcan, entraînant un effondrement généralisé des bâtiments et des décès autour du Vésuve.
La quatrième surge volcanique a provoqué la plupart des décès à Pompéi (même si le dépôt qui en résulte n’a que 3 cm d’épaisseur) parce qu’il s’agissait de la première à atteindre et enterrer la ville. Cet homme, probablement l’un des derniers à tenter de fuir la ville maudite, a été surpris par cette vague vers 7h30 du matin. Ce n’est pas la chaleur intense d’un flux pyroclastique qui l’a tué, car aucun signe de spasmes n’est apparent, mais la force et la vitesse de l’onde de choc ont provoqué l’effondrement des bâtiments entourant la rue. Un bloc lourd de 270 kg est probablement tombé du deuxième étage d’un immeuble, frappant l’homme par derrière, l’écrasant et lui arrachant la tête.
Les archéologues n’ont pas encore retrouvé le crâne de l’homme. La taille et l’orientation de la pierre suggèrent que le crâne s’est sans doute enfoncé profondément dans les lapilli (fragments de lave). De futures fouilles pourraient produire les restes de la tête décapitée de l’homme qui se trouve sous la base de la pierre.
Sur le site du Parco Archeologico di Pompei : La prima vittima dei nuovi scavi.