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Les chiens comprennent-ils le sens des mots qu’on leur soumet ?

18 Oct 2018 | 2 commentaires

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Les chiens ont au moins une représentation neurale rudimentaire de la signification des mots qui leur ont été enseignés, différenciant ceux qu’ils ont déjà entendus de ceux qu’ils n’ont pas entendus, selon de nouvelles recherches.

Lorsque certains chiens entendent leur maître dire « écureuil », ils s’excitent ou s’agitent. Ils peuvent même courir vers une fenêtre et regarder à travers. Mais que signifie ce mot pour le chien ? Est-ce que ça veut dire : « Faits attention, il se passe quelque chose ? » Ou est-ce que le chien se représente un petit rongeur à queue touffue dans son esprit ?

Selon Ashley Prichard, coauteure de l’étude, du département de psychologie de l’université Emory (États-Unis):

Beaucoup de propriétaires de chiens pensent que leur animal sait ce que certains mots signifient, mais il n’y a pas vraiment beaucoup de preuves scientifiques pour appuyer cela. Nous voulions obtenir des données des chiens eux-mêmes, pas seulement des dires des propriétaires.

Et selon Gregory Berns, auteur principal et neuroscientifique :

Nous savons que les chiens ont la capacité de traiter au moins certains aspects du langage humain puisqu’ils peuvent apprendre à suivre des ordres verbaux. Cependant, de précédentes recherches suggèrent que les chiens peuvent se fier à de nombreux autres indices pour suivre un ordre verbal, comme le regard, les gestes, et même les expressions émotionnelles de leurs maîtres.

Les chercheurs se sont concentrés sur les questions entourant les mécanismes cérébraux que les chiens utilisent pour différencier les mots, ou même ce qui constitue un mot pour un chien.

Les propriétaires ont dressé pendant des mois 12 chiens de races différentes pour récupérer deux objets différents, en se basant sur le nom des objets. Chaque paire d’objets de chaque chien se composait d’un objet de texture douce, comme un animal en peluche, et d’un autre de texture différente, comme en caoutchouc, pour faciliter la différentiation.

Les 12 chiens qui ont participé à l’étude, avec leurs deux jouets utilisés dans les expériences. (Gregory Berns/ Université Emory)

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L’entraînement consistait à demander aux chiens à aller chercher un des objets et de le récompenser avec de la nourriture ou des éloges. Le dressage était considéré comme terminé lorsqu’un chien montrait qu’il pouvait faire la distinction entre les deux objets en allant chercher systématiquement celui que le propriétaire lui demandait.

Au cours d’une expérience, le chien dressé s’est allongé dans le scanner IRMf alors que le propriétaire du chien se tenait directement devant l’animal à l’ouverture de l’appareil et a dit les noms des jouets du chien à intervalles fixes, puis il a montré au chien les jouets correspondants.

Représentation des expériences. (A) Installation expérimentale avec un miroir relayant les mots projetés sur la surface de l’IRM. Le propriétaire fait face au mot projeté et à son chien tandis que l’expérimentateur contrôle la présentation des mots et des objets au propriétaire. (B) Chronologie de l’essai indiquant les mots prononcés pendant 5 s, 3 à 8 s de retard, 5 s de présentation de l’objet, 3 s d’interaction entre le chien et l’objet, suivie d’un intervalle de 6 s entre les essais. (Ashley Prichard et Col./ Frontiers in Neuroscience)

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Eddie  (en image d’entête), un golden retriever-Labrador, par exemple, a entendu son maître prononcer les mots « cochon » ou « singe », puis son maître a tenu le jouet correspondant. En guise de contrôle, le propriétaire a ensuite prononcé des mots en charabia, tels que « bobbu » et « bodmick », puis il a présenté différents objets comme un chapeau ou une poupée.

Les résultats ont montré une plus grande activation dans les régions auditives du cerveau des mots inventés par rapport aux mots appris.

Selon M. Prichard :

Nous nous attendions à ce que les chiens fassent la distinction entre les mots qu’ils connaissent et ceux qu’ils ne connaissent pas. Ce qui est surprenant, c’est que le résultat est opposé à celui de la recherche sur les humains, les gens montrent généralement une plus grande activation neurale des mots connus que des mots nouveaux.

Les chercheurs émettent l’hypothèse que les chiens peuvent montrer une plus grande activation neurale face à un nouveau mot parce qu’ils sentent que leurs maîtres veulent qu’ils comprennent ce qu’ils disent, et ils essaient de le faire.

Selon M. Berns :

En fin de compte, les chiens veulent plaire à leurs maîtres et peut-être aussi recevoir des éloges ou de la nourriture.

La moitié des chiens de l’expérience ont montré une activation accrue des nouveaux mots dans leur cortex pariotemporal, une région du cerveau que les chercheurs estiment analogue au gyrus angulaire chez les humains, où nous traitons les différences lexicales.

L’autre moitié des chiens, cependant, a montré une activité accrue à des mots nouveaux dans d’autres régions du cerveau, y compris les autres parties du cortex temporal gauche et l’amygdale, le noyau caudé et le thalamus. Ces différences peuvent être liées à une limitation de l’étude, à la diversité des races et à la taille des chiens, ainsi qu’à d’éventuelles variations de leurs capacités cognitives. Les chercheurs reconnaissent que le plus grand défi dans la cartographie des processus cognitifs du cerveau canin est la variété des formes et des tailles de cerveau des chiens d’une race à l’autre.

Les chiens peuvent avoir des capacités et des motivations diverses pour apprendre et comprendre les mots humains, mais ils semblent avoir une représentation neurale du sens des mots qu’on leur a enseignés, au-delà d’une simple réponse pavlovienne de bas niveau.

Cette conclusion ne signifie pas que les mots parlés sont le moyen le plus efficace pour un propriétaire de communiquer avec un chien. En fait, d’autres recherches menées également par Prichard et Berns, qui apparaissent dans des rapports scientifiques, montrent que le système de récompense neuronale des chiens est plus adapté aux indices visuels et olfactifs qu’aux indices verbaux.

Selon M. Prichard :

Quand les gens veulent enseigner un tour à leur chien, ils utilisent souvent un ordre verbal parce que c’est ce que nous, les humains, préférons. Du point de vue du chien, cependant, un ordre visuel pourrait être plus efficace, aidant le chien à apprendre le tour plus rapidement.

L’étude publiée dans Frontiers in Neuroscience : Awake fMRI Reveals Brain Regions for Novel Word Detection in Dogs et présentée sur le site de l’université Emory : Scientists chase mystery of how dogs process words.

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