Proxima Centauri : la plus proche étoile du Soleil pourrait héberger une seconde planète
En 2016, les astronomes ont découvert une exoplanète potentiellement habitable, de la taille de la Terre, à seulement 4 années-lumière de chez nous…
…et maintenant de nouvelles observations suggèrent qu’elle n’est pas seule. Des scientifiques chiliens ont détecté des indices d’une deuxième planète en orbite autour de Proxima Centauri, l’étoile la plus proche du Soleil.
Image d’entête : représentation artistique du système planétaire autour de Proxima Centauri. (Lorenzo Santinelli/ INAF)
Par convention, la nouvelle planète (si elle existe) a été baptisée Proxima c. Les observations indiquent qu’elle aurait au moins 6 fois la masse de la Terre et qu’elle orbite à une distance de 1,5 unité astronomique (UA), ce qui la place à peu près aussi loin de son étoile que Mars ne l’est du Soleil. À cette distance, Proxima c se trouverait dans la zone habitable du système.
La découverte a été faite à l’aide du spectrographe HARPS installé sur le télescope de 3,6 m de l’Observatoire de La Silla au Chili. Alors que la plupart des exoplanètes sont repérées lorsque leurs ombres passent devant leur étoile hôte, la méthode dite de transit, Proxima c a été détectée par la méthode des vitesses radiales. En gros, cela signifie que les astronomes observent les oscillations d’une étoile en rotation, ce qui indique que la gravité d’une planète en orbite l’attire (ou la tire, ça marche aussi…).
Des chercheurs de l’Institut national d’astrophysique (INAF) de Turin (Italie) et de l’université de Crète (Grèce) ont analysé les données de Proxima Centauri et ils ont trouvé des preuves solides pour l’existence d’une deuxième planète. Cela dit, ce n’est pas sûr, et les chercheurs précisent que des observations de suivi seront nécessaires pour confirmer la présence de Proxima c.
Selon Mario Damasso, coauteur principal de l’étude :
Selon notre analyse, la présence du signal périodique semble très convaincante, et les données dont nous disposons ne semblent pas indiquer une cause physique alternative claire pour la présence d’une planète, même si nous ne pouvons toujours pas exclure complètement d’autres explications. Il est en effet très difficile de révéler une planète ayant une masse minimale relativement faible et une période orbitale aussi longue en utilisant uniquement la technique basée sur les vitesses radiales. Un signal comme celui que nous avons trouvé pourrait être dû à un cycle d’activité magnétique de Proxima, qui peut imiter la présence d’une planète. Donc pour confirmer notre découverte, d’autres observations sont nécessaires dans les prochaines années.
Aussi intriguant que cela puisse être, de découvrir de nouvelles planètes potentiellement habitables autour de l’étoile la plus proche, il vaut la peine de garder à l’esprit que ces mondes ne sont probablement pas exactement des doubles de la Terre. Proxima Centauri est une étoile très différente du Soleil, une naine rouge plus petite et plus pâle et émettant beaucoup plus de rayonnement. D’autres études ont suggéré que ces radiations ont probablement arraché toute atmosphère que les planètes de Proxima auraient pu avoir, et la détection d’énormes éruptions stellaires n’aide pas non plus.
Une importante éruption stellaire aura eu raison de nos espoirs d’une vie sur l’exoplanète Proxima b
Des satellites comme Gaia pourraient aider à confirmer la présence de Proxima c dans un avenir proche.
L’étude publiée dans Science Advances : A low-mass planet candidate orbiting Proxima Centauri at a distance of 1.5 AU et présentée sur le site de l’Istituto Nazionale di AstroFisica : Proxima c, c’è un candidato. A soli 4,2 anni luce.