Parler fort pourrait laisser le coronavirus en suspension dans l’air jusqu’à 14 minutes
Pour l’anecdote personnelle, le Guru aurait dû publier 5 magnifiques articles hier, qu’il avait mis 20 heures à rédiger et qui ont disparu suite à une panne de disque dur, juste avant de les sauvegarder sur la toile… Dans la nuit suivante, il put redescendre une sauvegarde de son système, mais datant d’il y a 5 jours. Tout cela pour justifier, s’il le fallait, du peu de publications aujourd’hui, les risques du métier…
Les virus respiratoires comme le SRAS-CoV-2 sont transmis soit par contact direct, soit lorsque le virus se déplace dans l’air sur de minuscules gouttelettes libérées par un porteur. C’est pourquoi la toux et les éternuements sont importants. Mais la parole peut aussi libérer des milliers de gouttelettes de liquide buccal dans l’air, et des chercheurs voulaient savoir combien on en produisait et combien de temps elles pouvaient rester en suspension dans l’air.
Des chercheurs des Instituts américains de la santé (NIH pour National Institutes of Health) ont donc utilisé des lasers sensibles pour visualiser les gouttelettes, que produisaient des personnes répétant des phrases avec différentes intonations de voix, masquée et non masquée, pour les regarder se désintégrer (les postillons) dans un milieu fermé, à l’air statique.
Le dispositif de test, un caisson traversé par un laser et dans lequel parle une personne dans différente intonation de voix, masquée ou non. (Valentyn Stadnytskyi et Coll./ PNAS)
GIF d’entête à partir d’une vidéo de l’étude, une personne disant “Stay Healthy” à voix haute devant les lasers mettant en évidence les postillons. Les mêmes tests ont été réalisés avec des masques ne laissant passer aucun postillon. (Valentyn Stadnytskyi et Coll./ PNAS)
Sur la base d’études antérieures sur la quantité d’ARN viral présente dans les liquides buccaux d’un patient moyen de type covid-19, les chercheurs estiment qu’une seule minute de parole forte génère au moins 1 000 gouttelettes contenant le virus. Leurs observations suggèrent que ces gouttelettes restent en suspension dans l’air pendant plus de 8 minutes, et parfois jusqu’à 14 minutes.
Là où l’étude à ses limites est que leur hypothèse suppose que chaque virion a une chance égale et non nulle de provoquer une infection, ce qui est loin d’être certain pour le covid-19. L’étude a également été menée dans un environnement étroitement contrôlé, et elle n’a pas tenu compte des circulations d’air et des changements de température que l’on peut trouver dans presque tous les environnements réels.
Il n’en demeure pas moins que le simple fait qu’un patient infecté parle pourrait être dangereusement efficace pour transmettre le coronavirus à d’autres personnes. Les chercheurs écrivent que leurs estimations sont prudentes, certains patients produisent une quantité de virus beaucoup plus importante que la moyenne, ce qui pourrait faire passer le nombre de gouttelettes contenant le virus « à bien plus de 100 000 par minute de parole ». L’impact le plus important des résultats pourrait être de renforcer la nécessité de porter des masques en toutes circonstances en quittant la maison, afin d’éviter une éventuelle transmission.
L’étude publiée dans PNAS : The airborne lifetime of small speech droplets and their potential importance in SARS-CoV-2 transmission et présentée sur le site du New England Journal of Medicine : Visualizing Speech-Generated Oral Fluid Droplets with Laser Light Scattering.
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