Une planète de la taille de la Terre qui erre sans attache dans la Voie lactée
Des astronomes ont repéré la plus petite planète errante connue à ce jour, un monde peut-être plus petit que la Terre qui, apparemment, traverse notre galaxie, la Voie lactée, sans être relié à une étoile.
GIF d’entête : visualisation simulée d’une lentille gravitationnelle par une planète dérivant librement dans la galaxie. (Jan Skowron/ Astronomical Observatory/ Université de Varsovie)
L’exoplanète potentielle a une masse qui se situe quelque part entre celle de la Terre et celle de Mars. Si elle est confirmée, cette découverte constituerait une étape importante dans l’étude des planètes scélérates, qui sont censées être incroyablement abondantes dans toute la galaxie et au-delà, mais qui sont très difficiles à détecter.
Selon Andrzej Udalski, coauteur d’une nouvelle étude annonçant la découverte et chercheur principal du projet OGLE (Optical Gravitational Lensing Experiment) :
Notre découverte démontre que les planètes libres à faible masse peuvent être détectées et caractérisées à l’aide de télescopes au sol.
Les astronomes ont découvert plus de 4 000 exoplanètes confirmées à ce jour. La plupart d’entre elles ont été trouvées en utilisant la méthode du transit, qui note les baisses de luminosité provoquées lorsqu’une planète traverse la face de son étoile du point de vue d’un observateur, ou la méthode des vitesses radiales, qui repère les mouvements stellaires induits par l’attraction gravitationnelle d’une planète.
Ces deux techniques dépendent de l’existence d’une étoile hôte, elles ne peuvent donc pas être utilisées pour rechercher des mondes errants. Mais une autre technique de recherche de planètes peut faire l’affaire : la microlentille gravitationnelle, qui consiste à regarder les objets au premier plan passer devant des étoiles éloignées en arrière-plan. Lorsque cela se produit, le corps le plus proche peut agir comme une lentille gravitationnelle, en courbant et en grossissant la lumière de l’étoile de manière à révéler la masse de l’objet au premier plan et d’autres caractéristiques.
Pour l’auteur principal de l’étude, Przemek Mroz, chercheur au California Institute of Technology (Caltech) à Pasadena, aux États-Unis :
Les chances d’observer les événements de microlentilles sont extrêmement minces parce que trois objets (« source de lumière », « lentille » et « observateur ») doivent être presque parfaitement alignés. Si nous n’observions qu’une seule étoile source, il faudrait attendre près d’un million d’années pour voir la source être sous l’influence de la microlentille.
Mais les chercheurs de planètes comme Mroz n’observent pas le ciel une étoile à la fois. Dans la nouvelle étude, par exemple, Mroz et ses collègues ont analysé les données recueillies par OGLE. Ce projet, mené par l’université de Varsovie en Pologne, utilise un télescope de 1,3 mètre à l’Observatoire de Las Campanas au Chili pour surveiller des millions d’étoiles près du centre de la Voie lactée par nuit claire.
Les chercheurs ont glané un signal très intéressant des observations OGLE, un événement appelé OGLE-2016-BLG-1928, qui, avec une durée de 42 minutes, est l’événement de microlentille le plus court jamais détecté. L’équipe a ensuite caractérisé l’événement en utilisant les données collectées par le réseau coréen de microlentilles, qui exploite des télescopes au Chili, en Australie et en Afrique du Sud.
Selon le coauteur Radoslaw Poleski, de l’Observatoire astronomique de l’Université de Varsovie :
Lorsque nous avons repéré cet événement pour la première fois, il était clair qu’il devait être causé par un objet extrêmement minuscule.
Les calculs de l’équipe suggèrent que le corps de la lentille a une masse comprise entre celle de Mars et de la Terre, et qu’il est probablement plus proche de la planète rouge que de notre propre monde. Et le candidat OGLE-2016-BLG-1928 est probablement en train de traverser l’espace lointain tout seul.
Toujours selon Poleski :
Nous pouvons exclure que la planète ait une étoile dans un rayon d’environ 8 unités astronomiques.
Une unité astronomique, ou UA, est la distance moyenne entre la Terre et le soleil, soit environ 150 millions de kilomètres. Dans notre propre système solaire, un objet à 8 UA ferait le tour du soleil entre Jupiter et Saturne, un endroit étrange pour une petite planète rocheuse.
L’étude publiée dans The Astrophysical Journal Letters : A Terrestrial-mass Rogue Planet Candidate Detected in the Shortest-timescale Microlensing Event et présentée sur le site de l’université de Varsovie : An Earth-sized rogue planet discovered in the Milky Way.
Hello. Pas sur de comprendre le « L’exoplanète potentielle a une masse qui se situe quelque part entre celle de la Terre et celle de Mars, qui est à peine 10 % plus grosse que notre monde ».
Il me semble que Mars est plus petite que la Terre. Donc pas clair de ce que signifie ce 10%.
Effectivement, une entrée qui n’était pas destinée à cette phrase dans son état actuel… bref, rien à faire là… supprimée. Merci !