D‘après les données du télescope spatial Kepler et de la mission Gaia, il pourrait y avoir jusqu’à 300 millions de planètes habitables dans la Voie lactée, selon une équipe de scientifiques du SETI Institute, de la NASA et d’autres organisations internationales. Cette recherche ne donne pas seulement une mesure du nombre de planètes potentiellement porteuses de vie, elle fournit également un facteur clé dans l’équation de Drake qui estime le nombre de civilisations extraterrestres pouvant exister.
Image d’entête : cette illustration représente Kepler-186f, la première planète de la taille de la Terre confirmée comme étant en orbite autour d’une lointaine étoile dans sa zone habitable. (NASA Ames/ JPL-Caltech/ T. Pyle)
Écrite en 1961 par le Dr Frank Drake, cette équation est la formule la plus célèbre dans la recherche de civilisations technologiques extraterrestres qui pourraient potentiellement communiquer avec la Terre en utilisant des signaux radio. Le calcul est basé sur un certain nombre de facteurs, notamment le taux de formation d’étoiles, la fraction d’étoiles qui ont des planètes, le nombre de planètes habitables par étoile, le nombre de planètes qui développent la vie, le nombre de planètes qui produisent une vie intelligente, le nombre de planètes qui produisent une civilisation technologique et la durée de vie de cette civilisation.
Le problème est qu’aucun de ces facteurs n’est connu avec certitude. Certains ne sont que des estimations grossières et d’autres sont de pures suppositions. Il en résulte que l’équation de Drake estime qu’il y a entre un et 100 millions de civilisations technologiques dans notre galaxie, une fourchette qui n’est pas très utile.
Afin d’affiner un peu les choses, les chercheurs ont utilisé les données de la mission de recherche d’exoplanètes de Kepler pour produire une estimation plus fiable d’un facteur de l’équation, à savoir le nombre de planètes habitables dans la galaxie. Pour répondre à cette question, l’étude a examiné des exoplanètes qui ont à peu près la même taille que la Terre, qui tournent autour d’étoiles semblables au Soleil et qui ont à peu près le même âge et la même température, et qui se trouvent dans la zone habitable de leur étoile où de l’eau à l’état liquide pourrait exister.
Représentation artistique de la zone habitable en vert et d’une planète d’une à deux fois la taille de la Terre en orbite, ni trop près, ni trop loin, autour d’une étoile dans cette zone propice à la vie telle que nous la connaissons.(NASA)
Cette étude est similaire aux précédentes, mais selon l’institut SETI, la nouvelle recherche a affiné le facteur de zone habitable en incluant non seulement la distance de l’étoile, mais aussi la quantité de lumière que la planète reçoit. Pour ce faire, les données de Kepler ont été combinées à celles de la mission Gaia, qui mesure la quantité d’énergie émise par l’étoile hôte.
Une illustration représentant le legs du télescope spatial Kepler de la NASA. (NASA/ Ames Research Center/ W. Stenzel/ D. Rutter)
Le résultat est une estimation qu’il pourrait y avoir jusqu’à 300 millions de planètes potentiellement habitables dans notre galaxie, dont certaines sont à près de 30 années-lumière de la Terre. Toutefois, ce chiffre pourrait être affiné à la baisse ou à la hausse à mesure que nous comprenons mieux comment l’atmosphère d’une planète peut affecter sa capacité à supporter de l’eau liquide. Les chercheurs affirment avoir utilisé une estimation prudente de cet impact atmosphérique pour leur analyse, ce qui devrait contribuer à éclairer les futurs efforts dans la recherche d’exoplanètes.
Pour Michelle Kunimoto, coauteure de l’étude :
Connaître les caractéristiques communes des différents types de planètes est extrêmement précieux pour la conception des prochaines missions de recherche d’exoplanètes. Les études visant les petites planètes potentiellement habitables autour d’étoiles semblables au Soleil dépendront de résultats comme ceux-ci pour maximiser leurs chances de succès.
L’étude publiée dans l’Astronomical Journal et disponible sur arXiv : The Occurrence of Rocky Habitable Zone Planets Around Solar-Like Stars from Kepler Data et présentée sur le site du SETI Institute : How Many Habitable Planets are Out There?