Proxima : une autre planète découverte autour de la plus proche étoile du Soleil
Une équipe d’astronomes a accueilli une nouvelle exoplanète dans notre voisinage céleste, en trouvant des preuves de la présence d’une troisième planète en orbite autour de Proxima Centauri, l’étoile la plus proche de notre système solaire.
Image d’entête : représentation artistique de l’exoplanète Proxima d récemment découverte en orbite autour de la naine rouge Proxima Centauri, l’étoile la plus proche du système solaire. (ESO/ L. Calçada)
Dans leur étude publiée cette semaine (lien plus bas), les chercheurs expliquent que ce genre de découverte nous rappelle que de nombreuses choses nouvelles et merveilleuses attendent d’être trouvées dans notre ciel étoilé.
Selon l’auteur principal, João Faria, chercheur à l’Instituto de Astrofísica e Ciências do Espaço, au Portugal :
Cette découverte montre que notre voisine stellaire la plus proche semble regorger de nouveaux mondes intéressants, à la portée d’une étude plus approfondie et d’une exploration.
La planète découverte, baptisée Proxima d, est remarquablement légère et rapide : elle ne pèse qu’un quart de la masse de la Terre et met à peine 5 jours pour compléter son orbite autour de Proxima Centauri. Elle orbite à environ 4 millions de kilomètres de l’étoile, soit moins d’un dixième de la distance de Mercure à notre soleil, ce qui la place trop près pour être dans la zone habitable où une planète peut accueillir de l’eau à l’état liquide à sa surface.
Cette planète a deux sœurs célestes connues qui orbitent également autour de Proxima Centauri : Proxima b, une planète d’une masse comparable à celle de la Terre qui tourne autour de l’étoile tous les 11 jours et se trouve dans la zone habitable, et la candidate Proxima c, qui est sur une orbite plus longue de 5 ans.
La planète est si petite qu’il est remarquable que les astronomes aient pu la trouver. Elle a été découverte à l’aide de la méthode des vitesses radiales, qui détecte les minuscules fluctuations du mouvement d’une étoile créées par la force gravitationnelle d’une planète en orbite. Etant si petite, la gravité de Proxima d ne fait bouger Proxima Centauri que d’avant en arrière à environ 40 centimètres par seconde, un mouvement exceptionnellement fin à détecter sur une distance de plusieurs années-lumière.
Représentation artistique de Proxima d en orbite autour de l’étoile naine rouge Proxima Centauri, l’étoile la plus proche du système solaire. (ESO/ L. Calçada)
Cette planète semblable à la Terre a été provisoirement identifiée il y a plusieurs années à l’aide de l’instrument HARPS du télescope de 3,6 mètres de l’Observatoire européen austral (ESO), mais son existence n’a pas été confirmée avant 2020, lorsque les scientifiques ont utilisé un nouvel instrument, l’ESPRESSO (Echelle SPectograph for Rocky Exoplanets and Stable Spectroscopic Observations), pour examiner de plus près le système Proxima.
Au cours du processus de vérification de l’existence de Proxima b, les astronomes ont repéré un signal exceptionnellement faible qui pourrait correspondre à un objet ayant une orbite de 5 jours, ou simplement à des fluctuations de l’étoile elle-même.
Après des séries d’observations de suivi avec ESPRESSO, l’équipe a été ravie de confirmer que le signal correspondait à une nouvelle planète.
Toujours selon Faria :
J’ai été enthousiasmé par le défi que représentait la détection d’un si petit signal et, ce faisant, la découverte d’une exoplanète si proche de la Terre.
Proxima d établit le record de l’exoplanète la plus légère jamais mesurée par la méthode de la vitesse radiale, dépassant une planète récemment découverte dans le système planétaire L 98-59.
« Cette performance est extrêmement importante », selon Pedro Figueira, responsable de l’instrument ESPRESSO à l’ESO au Chili, expliquant que la détection de Proxima d démontre la capacité croissante de l’astronomie à saisir le cosmos dans ses moindres détails.
Elle montre que la méthode des vitesses radiales a le potentiel de dévoiler une population de planètes légères, comme la nôtre, qui devraient être les plus abondantes dans notre galaxie et qui peuvent potentiellement accueillir la vie telle que nous la connaissons.
Faria est tout aussi enthousiaste quant aux nouvelles découvertes qui l’attendent :
Ce résultat montre clairement ce dont ESPRESSO est capable et me fait m’interroger sur ce qu’il pourra trouver à l’avenir.
La recherche d’autres mondes par ESPRESSO sera complétée par le Télescope géant européen (ELT) de l’ESO, actuellement en construction dans le désert d’Atacama, qui sera crucial pour découvrir et étudier de nombreuses autres planètes autour d’étoiles proches.
L’étude publiée dans Astronomy & Astrophysics : A candidate short-period sub-Earth orbiting Proxima Centauri et présentée sur le site de l’Observatoire européen austral : Une nouvelle planète détectée autour de l’étoile la proche du Soleil.