Les zones d’ombre de la Lune que la NASA souhaite faire explorer par des astronautes
Si tout se passe bien, dans quelques années à peine, des humains retourneront sur la Lune pour la première fois depuis plus d’un demi-siècle.
Alors que la NASA se prépare à envoyer des équipes au pôle sud de la Lune d’ici décembre 2024, l’une des grandes questions était de savoir où, précisément, ces astronautes allaient se poser.
Retour sur la mission Artemis :
Nous en avons désormais une meilleure idée, puisque la NASA a révélé 13 zones d’atterrissage candidates pour Artemis III, la mission qui transportera au final cette précieuse cargaison humaine.
Image d’entête : les sites potentiels d’atterrissage de la mission Artemis III. (NASA)
Pour Mark Kirasich, de la division de développement de la campagne Artemis à la NASA :
La sélection de ces régions signifie que nous nous rapprochons à pas de géant du retour des humains sur la Lune pour la première fois depuis Apollo.
Lorsque nous le ferons, ce sera différent de toutes les missions précédentes, car les astronautes s’aventureront dans des zones sombres jusqu’alors inexplorées par l’homme et jetteront les bases de futurs séjours de longue durée.
Chacune des 13 zones d’atterrissage potentielles se trouve à moins de 6 degrés de latitude du pôle sud lunaire, une cible importante de l’exploration future. Il s’agit d’une région de la Lune où personne ne s’est jamais posé et qui pose un défi technique bien plus important que les atterrissages basés vers l’équateur. C’est pourquoi deux phases sans équipage de la mission Artemis (Artemis I et Artemis II) doivent être réussies avant que des humains puissent être déployés en toute sécurité.
Mais le pôle sud lunaire sera à la hauteur du défi. Les cratères de cette région se trouvent dans une ombre permanente, formant des pièges à froid qui dépassent à peine les -163 °C.
Piège à froid dans un cratère sur le pôle Sud de la Lune. La NASA va tenter d’extraire du pôle sud de la Lune des ressources naturelles que les futurs explorateurs de la génération Artemis pourront utiliser. (NASA)
Les chercheurs espèrent que des plaques de glace d’eau pouvant atteindre plusieurs mètres d’épaisseur se cachent dans la pénombre, offrant aux futures missions une ressource précieuse à étudier et à utiliser.
Précédemment :
Les 13 régions d’atterrissage, représentées sur la carte en entête, ont toutes une superficie d’environ 15 kilomètres carrés, chacune abritant un certain nombre de sites possibles d’environ 200 mètres de diamètre. Les zones d’atterrissage potentielles sont toutes situées à proximité (ou même sur) d’un cratère ou d’une crête, à distance de marche lunaire d’une région ombragée en permanence, afin de garantir que les astronautes aient accès aux endroits susceptibles de contenir de l’eau.
Selon Jacob Bleacher, scientifique chargé de l’exploration à la NASA :
Développer un plan d’exploration du système solaire signifie apprendre à utiliser les ressources qui sont à notre disposition tout en préservant leur intégrité scientifique. La glace d’eau lunaire est précieuse d’un point de vue scientifique et aussi en tant que ressource, car nous pouvons en extraire de l’oxygène et de l’hydrogène pour les systèmes de survie et le carburant.
Chacune des zones d’atterrissage offre également un accès à la lumière du soleil pendant les six jours terrestres et demi que les astronautes passeront sur la Lune. Ceci est vital pour la fourniture ininterrompue d’énergie solaire et des fluctuations de température minimales.
Les cratères actuellement visés sont Faustini, Shackleton, de Gerlache, Amundsen, Nobile, Haworth, Malapert et Leibnitz. L’affinement des zones d’atterrissage, et des sites qui s’y trouvent, dépendra des dates de lancement. Celles-ci détermineront les trajectoires de vol et les conditions environnementales, ce qui rendra certaines régions plus favorables que d’autres.
En attendant, Artemis I se prépare à être lancée le 29 août, pour un voyage autour de la Lune et retour.
La fusée Space Launch System (SLS) de la NASA pour la mission Artemis I, avec la sonde Orion à bord, est vue au sommet d’un lanceur mobile sur la rampe de lancement 39B, le mercredi 17 août 2022, après avoir été déployée sur la rampe de lancement du Centre spatial Kennedy de la NASA en Floride. (NASA)
Cette mission n’a pas d’équipage, mais des mannequins d’essai sont à bord pour recueillir des données sur les effets physiques que les futurs astronautes pourraient subir au cours de leur périple épique.
Annoncée sur le site de la NASA : NASA Identifies Candidate Regions for Landing Next Americans on Moon.