Les tatouages dans le bas du dos remontent à l’ancienne Égypte, où ils servaient de protection lors des accouchements
Les tatouages au bas du dos semblent être une mode du début du XXIe siècle, provoquée par l’apparition des jeans taille basse, mais ils sont beaucoup plus anciens qu’on ne le pense. En fait, de nouvelles découvertes montrent que les tatouages au bas du dos remontent à plus de 3 000 ans, bien qu’ils aient été utilisés à des fins très différentes.
Les tatouages découverts sur les peaux momifiées de deux femmes d’une ville antique située sur les rives du Nil suggèrent que le bas du dos est donc une zone de tatouage à la mode depuis plus de 3 000 ans.
Image d’entête : reconstitution des tatouages sur l’une des momies égyptiennes de Deir el-Medina, les lignes encore visibles sur la peau étant indiquées en noir. (A. Austin et M. Arnette/ The Journal of Egyptian Archaeology)
L’une des momies féminines, décrites par les chercheuses Anne Austin de l’Université du Missouri à Saint Louis et Marie-Lys Arnette de l’Université Johns Hopkins (Etats-Unis) dans une récente étude (lien plus bas), a été exhumée du site de Deir el-Medina il y a environ un siècle, mais ce n’est que récemment que les experts ont remarqué une décoloration noire sur certaines parties de sa peau.
Juste au-dessus de ses fesses se trouve une bande de diamants dessinés en permanence, semblable aux motifs observés sur les plafonds des tombes de l’époque.
La deuxième momie féminine analysée par les chercheurs a été trouvée en 2019, mais son tatouage dans le bas du dos n’est devenu visible qu’en utilisant la photographie infrarouge.
Anne Austin utilisant une tablette avec une caméra infrarouge pour révéler les tatouages sur une momie découverte à Deir el-Medina. (Anne Austin/Université du Missouri à Saint Louis)
Le motif symétrique sur le bas de son dos est également légèrement différent de celui de l’autre momie, présentant un motif d’eau et une ligne de plantes.
Reconstitution des tatouages sur l’une des momies égyptiennes de Deir el-Medina. (A. Austin et M. Arnette/ The Journal of Egyptian Archaeology)
Les chercheurs pensent que cela pourrait représenter les rives du Nil, où les femmes pouvaient se rendre pour se soulager pendant la grossesse ou les menstruations. La scène est surveillée par un œil oudjat, une représentation du dieu égyptien Horus utilisée pour symboliser la guérison, le bien-être et la protection.
Ce ne sont pas les seules momies féminines qui ont été retrouvées tatouées. La première momie tatouée a été découverte en Égypte en 1891, et au cours des décennies qui ont suivi, sept autres ont été trouvées à Dier el-Medina, dont les deux décrites ci-dessus.
Certaines de ces momies présentent des tatouages non seulement sur le bas du dos, mais aussi sur le cou et les hanches.
La momie découverte au XXe siècle, par exemple, a une hanche marquée d’une image qui ressemble au dieu égyptien Bès, qui, entre autres fonctions, était le protecteur des femmes enceintes.
Le tatouage de la hanche trouvé sur une momie égyptienne à Deir el-Medina. L’image de droite a été prise par photographie infrarouge. (A. Austin)
De nombreux tatouages sur ces momies sont placés autour des hanches et dans le bas du dos, ce qui suggère que leur fonction pourrait être liée à la reproduction. Même les figurines de corps féminins de cette époque sont décorées autour de leur section médiane, bien que l’on ne sache pas si ces gravures représentent ou non des tatouages.
Selon les chercheurs dans leur étude :
Les douleurs aiguës dans le bas du dos accompagnent souvent le travail et, dans certains cas, les menstruations.
Peut-être que les tatouages du bas du dos sont apparus comme un moyen de se protéger contre les douleurs de la féminité. Un marais le long des rives du Nil aurait pu être un endroit apaisant pour les femmes pendant leur grossesse ou leurs menstruations. Il est possible que certaines femmes de l’Égypte ancienne se soient fait tatouer le sanctuaire dans le bas du dos pour être “accompagnée” de ce pouvoir apaisant.
Toujours selon les chercheurs :
Cependant, il est important de tenir compte de l’ubiquité dans cette interprétation. Si les tatouages étaient destinés à assurer une grossesse et un accouchement réussis, ou à éviter la douleur à la femme qui les porte, on s’attendrait à trouver la présence de ces marques beaucoup plus fréquemment.
Mais toutes les momies féminines adultes découvertes en Égypte ne sont pas tatouées de la même façon. Certaines peaux bien conservées semblent nues, tandis que d’autres momies sont couvertes de plus de 30 tatouages.
Les chercheurs ne peuvent qu’émettre des hypothèses quant à la raison de cette différence. Peut-être que seules les femmes impliquées dans le processus d’accouchement, comme les sages-femmes, étaient tatouées de cette manière. Ou peut-être cela représentait-il les membres du culte d’une déesse.
L’étude publiée dans The Journal of Egyptian Archaeology : Of Ink and Clay: Tattooed Mummified Human Remains and Female Figurines from Deir el-Medina.
Sur la momie d’Otzi, il y avai également des tatouages placés dans des zones du corps similaires , certains chercheurs avaient émis l’hypothèse d’une forme d’acupuncture.
Bonjour Fred,
Ici : https://www.gurumed.org/2015/01/30/sur-les-61-tatouages-dotzi-lhibernatus/
Les tatouages au bas du dos ont une histoire bien plus ancienne qu’on ne le pensait ! Des découvertes récentes révèlent que ces tatouages remontent à plus de 3 000 ans en Égypte. Les momies de deux femmes ont été retrouvées avec des tatouages dans cette zone. Les motifs étaient variés, allant de bandes de diamants à des représentations des rives du Nil. Certains tatouages étaient liés à la maternité, suggérant qu’ils servaient peut-être à soulager les douleurs pendant la grossesse ou les menstruations. Cependant, il est intéressant de noter que toutes les momies féminines ne présentaient pas de tatouages, ce qui laisse place à des hypothèses sur leur signification et leur utilisation. 🧐