Un ancien pendentif contenant de l’ADN humain vieux de 20 000 ans a été découvert dans une grotte en Sibérie
Un ancien ADN humain a été extrait d’un pendentif fabriqué à partir d’une dent de cerf datant d’il y a environ 19 000 à 25 000 ans. L’ADN indique que ce pendentif aurait été porté par une femme d’origine nord-eurasienne.
Image d’entête : la dent de cerf percée découverte dans la grotte de Denisova après extraction de l’ADN. (Institut Max Planck d’anthropologie évolutive)
Des chercheurs de l’Institut Max Planck d’anthropologie évolutive, en Allemagne, ont utilisé des méthodes innovantes et non destructives d’extraction de l’ADN pour obtenir une image génétique de la personne qui a manipulé l’objet il y a environ 20 000 ans.
Ils ont immergé le pendentif dans une solution de phosphate de sodium et ils ont lentement augmenté la température. Ce processus libère l’ADN emprisonné dans l’objet, qui peut alors être examiné. La procédure a permis de libérer l’ADN d’une espèce d’élan appelée wapiti et d’un ancien humain.
Le pendentif a été découvert dans la grotte de Denisova, dans le sud de la Sibérie, en Russie.
L’entrée de la grotte Denisova en Sibérie. (IAET/ Branche sibérienne de l’Académie des sciences de Russie)
C’est dans cette grotte qu’ont été découverts, en 2010, les restes d’un groupe d’anciens cousins de l’humain, les Dénisoviens. Comme les Néandertaliens, ce groupe d’humains est apparenté aux humains modernes, mais il a divergé de notre lignée il y a plusieurs centaines de milliers d’années avant de disparaître il y a environ 50 000 ans.
L’analyse de l’ADN a également été utilisée pour déterminer l’âge du pendentif, évitant ainsi le processus destructeur de la datation au radiocarbone.
Fouilles dans la chambre sud de la grotte de Denisova en 2019. (Sergey Zelensky/ Institut Max Planck d’anthropologie évolutive)
On suppose que l’ADN humain appartient à la personne qui a porté ou fabriqué le pendentif. L’ADN indique qu’il s’agit d’une femme étroitement liée à un groupe d’anciens humains d’Eurasie du Nord qui n’avaient été trouvés auparavant que plus à l’est, en Sibérie.
Les objets en pierre et en os tels que ce pendentif permettent de mieux comprendre le comportement et la culture des hommes du paléolithique.
Les chercheurs à l’origine de ces travaux pensent que leur technique d’échantillonnage non invasif de l’ADN pourrait ouvrir de nouvelles voies aux archéologues pour établir un lien direct entre les informations génétiques et culturelles.
L’étude publiée dans Nature : Ancient human DNA recovered from a Palaeolithic pendant et présentée sur le site de l’Institut Max-Planck d’anthropologie évolutionniste : Traces from the past.