Le caractère bisexuel des macaques est courant, héréditaire et bénéfique, selon une étude
Une nouvelle étude portant sur le suivi de centaines de macaques pendant 3 ans a révélé que les comportements homosexuels chez les mâles sont très courants et qu’ils pourraient même être bénéfiques pour l’espèce.
Selon le premier auteur de l’étude, Jackson Clive, de l’Imperial College de Londres :
Nous avons constaté que la plupart des mâles avaient un comportement bisexuel et que la variation de l’activité homosexuelle était héréditaire. Nos recherches montrent donc que les comportements sexuels entre individus du même sexe peuvent être courants chez les animaux et qu’ils peuvent évoluer. J’espère que nos résultats encourageront d’autres découvertes dans ce domaine.
Bien que de nombreux rapports fassent état de comportements homosexuels dans le règne animal, il ne s’agit généralement que d’observations opportunistes dans la nature, qui sont donc considérées comme rares.
Cette étude (lien plus bas) a observé 236 macaques rhésus mâles sur l’île portoricaine de Cayo Santiago. Les observations ont été réalisées entre 2017 et 2020 et elles ont été accompagnées d’une analyse génétique et d’un examen du pedigree (ou arbre généalogique) des macaques remontant jusqu’au milieu des années 1950.
Les chercheurs ont constaté que 72 % des mâles participant à l’étude pratiquaient la monte de même sexe, tandis que seulement 46 % pratiquaient la monte de sexe différent.
Cela peut sembler paradoxal à première vue. Un comportement sexuel qui n’est pas lié à la reproduction serait rapidement éliminé. C’est ce qu’on appelle le « paradoxe de Darwin« .
Macaques participant à l’étude. (Jackson Clive/ Imperial College de Londres)
L’équipe a cherché à savoir si le comportement homosexuel entraînait une perte de « fitness » génétique, c’est-à-dire une diminution de la descendance. Cela n’a pas été le cas, ils suggèrent que les mâles bisexuels réussissent mieux à se reproduire.
Selon Clive :
Nous avons également constaté que les mâles qui se montaient l’un l’autre étaient également plus enclins à se soutenir mutuellement en cas de conflit, ce qui pourrait constituer l’un des nombreux avantages sociaux de l’activité sexuelle entre individus du même sexe. Ce comportement peut avoir un fondement évolutif.
En utilisant les données génétiques, l’équipe a constaté qu’il y avait une petite composante héréditaire, de l’ordre de 6,4 %. Il s’agit de la première preuve d’un lien génétique avec le comportement homosexuel des primates en dehors de l’humain. L’équipe a également constaté une corrélation génétique entre le rôle des mâles, le monteur ou le monté, et celui des femelles.
Les facteurs démographiques tels que l’âge et le statut social n’ont pas eu d’incidence sur la probabilité que le macaque adopte un comportement homosexuel ou sur le rôle qu’il joue.
Selon les chercheurs, ces résultats remettent en question les idées reçues selon lesquelles les comportements homosexuels sont rares ou ne sont que le produit de conditions environnementales particulières.
Pour l’auteur principal de l’étude, le professeur Vincent Savolainen, également de l’Imperial College de Londres :
Malheureusement, certaines personnes croient encore que le comportement homosexuel est « contre nature » et certains pays appliquent encore la peine de mort pour l’homosexualité.
L’étude publiée dans Nature Ecology & Evolution : Same-sex sociosexual behaviour is widespread and heritable in male rhesus macaques et présentée sur le site de l’Imperial College de Londres : Study shows same-sex behaviour is widespread and heritable in macaque monkeys.
» Malheureusement, certaines personnes croient encore que le comportement homosexuel est « contre nature » et certains pays appliquent encore la peine de mort pour l’homosexualité. »
= sophisme de l’appel à la nature, que ce soit pour défendre ou accuser l’homosexualité. Même les scientifiques se font avoir apparemment