Cette chenille poilue produit un venin unique dans le règne animal qui a été emprunté à des bactéries
Selon une étude de l’université du Queensland (Australie), des chenilles dotées d’une belle toison, mais piquante et douloureuse, pourraient tenir leur défense venimeuse d’une ancienne collaboration avec des microbes. Ces chenilles, appelées chenille-chat, du papillon Megalopyge opercularis, possèdent des épines venimeuses sous leur fourrure extérieure qui injectent de puissantes toxines lorsqu’elles sont touchées, provoquant ainsi une vive douleur.
Image d’entête : une chenille-chat dont les poils cachent des épines venimeuses. (Université du Queensland)
Afin d’explorer les avantages potentiels de ce venin, les chercheurs se sont concentrés sur deux espèces de chenille-chat, la Megalopyge opercularis et la Megalopyge crispata. Ils ont constaté que le venin de ces chenilles était étonnamment différent des autres venins d’insectes et semblait provenir de l’extérieur du règne animal.
Selon les chercheurs, le venin de cette chenille, qu’ils ont baptisé “megalysin”, est similaire à un type de toxine bactérienne qui se fixe à la surface d’une cellule et s’assemble en structures en forme de beignet qui percent des trous dans leur cible cellulaire.
La piqûre de la chenille-chat est comparable à un contact avec des charbons ardents. (Institute for Molecular Bioscience/ Université du Queensland)
L’étude suggère que les composants phares du venin ont été acquis par transfert horizontal de gènes, un processus par lequel des gènes sont transférés entre des espèces éloignées les unes des autres. Dans ce cas, des gènes de toxines ressemblant à celles des bactéries ont probablement été transférés aux ancêtres de la chenille il y a plus de 400 millions d’années.
La découverte de ce système unique de venin pourrait avoir des implications allant au-delà de la simple étude des mécanismes de défense des chenilles. À l’instar des venins de serpents et d’araignées qui ont permis de mettre au point de précieux médicaments, l’étude des venins de chenilles pourrait déboucher sur des avancées médicales et technologiques. Comprendre comment les toxines mégalysines récemment identifiées endommagent les cellules pourrait inspirer des méthodes d’administration de médicaments, ciblant sélectivement les cellules saines ou les cellules cancéreuses.
Si l’étude met en lumière les avantages potentiels de la recherche sur les venins de chenilles, elle souligne également l’importance d’explorer les diverses stratégies de défense employées par les papillons de nuit et les papillons de nuit à l’état larvaire. En perçant les mystères des défenses des chenilles, les scientifiques espèrent mieux comprendre l’évolution et l’adaptation de ces fascinantes créatures.
L’étude publiée dans les Proceedings of the National Academy of Sciences : Horizontal gene transfer underlies the painful stings of asp caterpillars (Lepidoptera: Megalopygidae) et présentée sur le site de l’Institute for Molecular Bioscience de l’Université du Queensland : Caterpillar venom reveals toxins borrowed from bacteria.