Une nouvelle technique d’analyse de l’ADN utilise un simple poil de chat pour déterminer les suspects d’un crime
Un simple poil de félin laissé sur une scène de crime peut être relié à un animal en particulier grâce à une nouvelle méthode qui permet de mettre en évidence une « empreinte » génétique unique et rare.
Selon l’auteur principal de l’étude (lien plus bas), Emily Patterson, chercheuse à l’université de Leicester (Royaume-Uni) :
Les poils perdus par votre chat n’ont pas de racine et contiennent donc très peu d’ADN utilisable. En pratique, nous ne pouvons analyser que l’ADN mitochondrial, qui est transmis par les mères à leur progéniture et qui est partagé par les chats ayant un lien de parenté avec la mère.
Ainsi, les méthodes actuelles d’analyse de l’ADN rendent incroyablement difficile la localisation d’un individu, même si Hollywood voudrait nous faire croire le contraire. Ainsi, même si la police scientifique trouve un seul poil sur une scène de crime, il ne peut fournir aucune information spécifique utilisable, même s’il correspond à un chat associé à une personne d’intérêt, il correspondra également à de nombreux autres chats.
Selon Jon Wetton, codirecteur de l’étude et membre du département de génétique et de biologie du génome de l’université de Leicester :
Dans une précédente affaire de meurtre, nous avons appliqué la technique précédente, mais nous avons eu la chance que le chat du suspect ait une variante mitochondriale peu commune, car la plupart des lignées de chats ne pouvaient pas être distinguées les unes des autres. Mais avec notre nouvelle approche, pratiquement tous les chats ont un type d’ADN rare et le test sera donc presque certainement instructif si l’on trouve des poils.
Les chercheurs de l’université de Leicester ont décrit un processus d’analyse qui amplifie le mitogénome (Génome mitochondrial) du chat en 60 amplicons qui se chevauchent, suivi d’un séquençage par Nanopore. Lors du traitement d’un seul poil de chat dépourvu d’ADN nucléaire, cette approche a fourni « une source hautement différentiable de preuves génétiques médico-légales ». La méthode s’est avérée dix fois plus pertinente qu’une méthode antérieure utilisant un fragment plus court d’ADN mitochondrial.
En raison de la nature des poils de chat, qui appartiennent à un pelage que l’on perd en moyenne 3 fois par an, il est très facile de les transporter sur les vêtements et de les laisser sur place, même si l’on fait très attention à ne pas laisser son propre ADN.
Selon Mark Jobling, codirecteur de l’étude et professeur de génétique à l’université :
Dans les affaires criminelles où il n’y a pas d’ADN humain disponible pour les tests, les poils d’animaux sont une source précieuse de preuves de liens, et notre méthode la rend beaucoup plus puissante. La même approche pourrait également être appliquée à d’autres espèces, en particulier les chiens.
Il s’agit de la dernière avancée en matière de médecine légale, qui pourrait ouvrir de nouvelles voies d’investigation sur les scènes de crime. Une étude publiée en juillet s’est penchée sur la recherche de méthodes efficaces pour extraire l’ADN humain des poils de chien, ce qui pourrait fournir des informations importantes sur un événement auquel l’animal aurait pu assister.
L’étude publiée dans la revue Forensic Science International: Genetics : Defining cat mitogenome variation and accounting for numts via multiplex amplification and Nanopore sequencing et présentée sur le site de l’Université de Leicester : Cat-ching criminals with DNA from pet hairs.