Les Cassicans ne sont pas intelligents par nature, mais par culture
Les cassicans flûteur pourraient être considérés comme des corneilles australiennes très intelligentes et de nouvelles recherches montrent qu’elles ne sont pas nécessairement nées ainsi.
Image d’entête : un fier cassican flûteur. (Kito Ridley/ Université d’Australie-Occidentale)
Les cassicans flûteur (Gymnorhina tibicen) sont étroitement liées aux corbeaux et aux corneilles, également connus pour leur intelligence. Comme les corvidés, les cassicans ont été observés résoudre des tâches complexes. Elles ont des chants tout aussi complexes et on a observé qu’elles pouvaient se rappeler jusqu’à 30 visages humains, dont elles se souviennent longtemps. Elles savent donc que lorsqu’elles attaquent, c’est pour leur propre compte.
Discussion entre deux cassicans flûteur. (Kito Ridley/ Université d’Australie-Occidentale)
Une nouvelle étude (lien plus bas) montre toutefois que cette intelligence n’est pas seulement due à la génétique, mais aussi à la façon dont les jeunes cassicans sont élevés. Les chercheurs ont comparé des mères cassicans sauvages d’Australie occidentale à leur progéniture lors de tests d’apprentissage associatif. Ils ont constaté qu’il n’y avait pas de preuve de l’existence d’une intelligence héréditaire.
Le test consistait en un bloc de bois percé de deux trous, recouvert de couvercles en PVC colorés, différentes nuances de la même couleur. Sous l’un des couvercles était cachée une délicieuse récompense. Les cassicans ont d’abord été autorisés à tester les deux couvercles pour voir ce qu’il y avait dessous. Mais lors des tests suivants, elles n’ont pu tester qu’un seul couvercle avant que l’appareil ne soit retiré.
Cassican participant à une tâche d’apprentissage associatif. (Lizzie Speechley)
Selon les chercheurs :
On considérait qu’un individu avait réussi le test lorsqu’il avait choisi la couleur récompensée dans 10 essais consécutifs sur 12 (ce qui représente un écart significatif par rapport à la probabilité binomiale aléatoire).
L’étude a mis en évidence un lien entre l’intelligence des jeunes cassicans et leur environnement social.
Toujours selon les chercheurs :
En complément des résultats précédents, nous constatons qu’à 300 jours après l’envol, les individus élevés dans des groupes plus importants ont réussi le test en moins d’essais que les individus issus de petits groupes. Nos résultats mettent en évidence l’influence déterminante de l’environnement social sur le développement cognitif.
L’étude publiée dans Royal Society Open Science : Heritability of cognitive performance in wild Western Australian magpies et présentée sur le site de l’Université d’Australie-Occidentale : Social smarts trump genetics when it comes to cluey magpies.