Un nouveau test sanguin peut détecter 8 cancers différents
Des chercheurs ont mis au point un test sanguin capable de détecter la présence des 8 cancers les plus courants. Appelé CancerSEEK, il détecte de petites quantités d’ADN et de protéines libérées dans le sang par les cellules cancéreuses. Cela peut alors indiquer de la présence de cancers de l’ovaire, du foie, de l’estomac, du pancréas, de l’œsophage, de l’intestin, du poumon ou du sein.
Connu sous le terme de “biopsie liquide”, le test est bien différent d’une biopsie standard, où une aiguille est placée dans une tumeur solide pour confirmer un diagnostic de cancer. CancerSEEK, est également beaucoup moins invasif. Il peut être réalisé sans même savoir qu’un cancer est présent et il permet donc un diagnostic précoce, augmentant ainsi les chances de guérison.
Il a été démontré que le test permet de détecter de manière fiable les cancers à leur commencement, donc encore curables, et il est très rarement positif chez les personnes qui n’en n’ont pas (sur 800 contrôles apparemment sains, moins de 1% ont obtenu un résultat positif). Cela évite d’autres tests invasifs pour ceux qui n’en ont pas besoin. Plusieurs cancers peuvent être recherchés et il peut être effectué en même temps que des analyses sanguines de routine, comme une vérification du taux de cholestérol.
Souvent, même longtemps avant d’engendrer des symptômes, même de très petites tumeurs commencent à libérer des quantités infimes d’ADN muté et de protéines anormales dans le sang. Alors que l’ADN et les protéines sont également libérés de cellules normales, ceux des cellules cancéreuses sont uniques, contenant de multiples modifications qui ne sont pas présentes dans les cellules normales.
Cette analyse sanguine est extrêmement sensible, détectant avec précision un fragment d’ADN muté parmi 10 000 fragments d’ADN normaux, une aiguille dans une botte de foin…
CancerSEEK a été utilisé sur un peu plus de 1 000 personnes atteintes de différents types de cancers à un stade précoce. Il a été démontré qu’il pouvait détecter avec précision le cancer, dans 70% ou plus des cancers du pancréas, de l’ovaire, du foie, de l’estomac et de l’œsophage. Pour chacun de ces types de tumeurs, il n’existe actuellement aucun test de dépistage disponible, à base de sang ou autre. Avec la détection du cancer, le test sanguin a prédit avec précision le type de cancer dans 83% des cas.
Des progrès continuent d’être réalisés dans le traitement des cancers, avec d’importants rallongements de l’espérance de vie pour les patients. Mais cela peut entrainer un important coût physique et financier. Le diagnostic précoce reste la clé pour éviter l’impact potentiellement dévastateur de nombreux traitements contre le cancer et pour réduire les décès.
Cependant, là où il existe des tests de dépistage éprouvés qui conduisent à un diagnostic plus précoce et à de meilleurs résultats, tels que le dépistage par coloscopie pour le cancer de l’intestin, ceux-ci peuvent être désagréables. Ils ont aussi des risques associés, ne ciblent qu’un seul cancer à la fois et la participation de la population y est souvent médiocre. Et pour de nombreux types de tumeurs majeures, il n’existe actuellement aucun test de dépistage efficace.
Il existe des modèles caractéristiques de mutations et de protéines modifiées qui diffèrent selon les types de cancer. Ainsi, CancerSEEK peut non seulement détecter qu’il y a un cancer quelque part dans le corps, mais peut aussi suggérer où commencer à chercher. Par exemple, si l’analyse suggère un cancer de l’intestin, alors la coloscopie sera, logiquement, l’étape suivante.
Dans l’ensemble, ces résultats semblent être bien meilleurs que les tests sanguins déjà développés pour le dépistage du cancer. Actuellement, le test de l’antigène prostatique spécifique (PSA pour prostate-specific antigen) pour le cancer de la prostate, est le seul qui soit largement utilisé. Il a ses limites et certains discutent encore de savoir sir les tests basés sur le PSA font plus de bien que de mal.
De larges essais sont actuellement réalisés aux États-Unis, des tests CancerSEEK étant proposés à des milliers de personnes en bonne santé. L’incidence du cancer et les résultats chez ces personnes seront comparés à ceux d’un groupe témoin qui n’a pas été testé. Les résultats de l’étude seront disponibles dans les 3 à 5 prochaines années.
Publiée dans la revue Science, l’étude : ”Detection and localization of surgically resectable cancers with a multi-analyte blood test” a été menée par une équipe de l’université John Hopkins (États-Unis) avec la collaboration de scientifiques australiens de l’Institut Walter et Eliza Hall : “Australian researchers contribute to a new blood test for early detection of multiple cancers”.
http://scienceblog.cancerresearchuk.org/2018/01/19/a-routine-blood-test-for-cancer-would-be-fantastic-todays-news-isnt-it/
Le test n’est pas vraiment bon sur le premier voire deuxième stade des cancers les plus fréquents.
Une bonne piste, peut-être rien de plus, à suivre…
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