Sélectionner une page

Forces fondamentales : des physiciens révèlent avec précision la force nucléaire faible d’un proton

10 Mai 2018 | 0 commentaires

atom1

Pour la première fois, des scientifiques ont réussi à mesurer la force de l’interaction faible* (force nucléaire faible) opérant entre un seul proton et un seul électron. Cette mesure renforce le modèle standard de la physique des particules et elle est susceptible de réduire les choix dans la recherche continue de nouveaux types de particules et de forces qui n’ont pas encore été découvertes.

*L’interaction faible (ou force nucléaire faible) est l’une des quatre forces fondamentales de la physique à travers lesquelles les particules interagissent les unes avec les autres, avec l’interaction forte (force nucléaire forte), la gravité et l’électromagnétisme. Comparée à la fois à l’électromagnétisme et à la force nucléaire forte, la force nucléaire faible a une intensité beaucoup plus faible, d’où son nom d’interaction faible. La théorie de la force nucléaire faible a été proposée pour la première fois par Enrico Fermi en 1933, et elle était connue à l’époque sous le nom d’interaction de Fermi.

Si linteraction faible est difficile à observer directement, son influence se fait sentir dans notre monde. Par exemple, elle déclenche la chaîne de réactions qui alimente le soleil et elle fournit un mécanisme de désintégration radioactive (radioactivité) qui réchauffe partiellement le noyau terrestre et qui permet également aux médecins de détecter les maladies à l’intérieur du corps sans chirurgie.

Lorsque le boson de Higgs a enfin été observé en 2012, il a complété la liste des particules prédites par le modèle standard et a renforcé sa prétention d’être la meilleure description disponible de la physique fondamentale.

Cependant, bien qu’il soit bon, le modèle présente plusieurs défauts bien connus, comme son incapacité à tenir compte de la matière noire, de l’énergie noire, de la gravité et de l’asymétrie matière-antimatière. Cela a amené de nombreux physiciens à suggérer qu’il existe d’autres particules fondamentales qui n’ont pas encore été détectées. Les recherches de ces entités hypothétiques, les leptoquarks par exemple, sont effectuées sur des accélérateurs comme celui du CERN, mais sans succès jusqu’à présent.

Bien sûr, cela ne signifie pas nécessairement que ces particules n’existent pas. Des résultats nuls pourraient également être dus au fait que les accélérateurs ne sont pas assez puissants, que les instruments de détection ne sont pas assez sensibles ou que la force prévue pour la particule manquante passe inaperçue parce que les scientifiques ne cherchent pas au bon endroit.

Cette dernière question peut être abordée d’une autre manière, en faisant des observations ultra-précises des interactions entre les particules connues dans le modèle standard. Les résultats de ces travaux révèlent à leur tour des valeurs possibles de plus en plus limitées pour d’hypothétiques particules supplémentaires, établissant des limites pour des recherches plus ciblées.

C’est l’approche suivie par des dizaines de physiciens d’universités des États-Unis, du Canada, de Croatie et d’Australie, qui forment collectivement la Jefferson Lab Q-weak Collaboration.

Photo et schéma de l’expérience  Q-weak. (Jefferson Lab)Q-weak Collaboration

Q-weak Collaboration2

Pour parvenir à leurs conclusions, les chercheurs ont dû relever un défi. La charge électrique d’un proton régit la puissance de la force électromagnétique qui agit sur lui et celle-ci est beaucoup, beaucoup plus grande que celle de la faible force nucléaire qui agit entre elle et un électron.

Pour résoudre ce problème, les scientifiques ont mis sur pied une expérience pour mesurer la variation du taux de diffusion de deux types d’électrons : ceux qui tournent parallèlement à sa direction et ceux qui tournent dans la direction opposée, lorsqu’ils rebondissent sur des protons ciblés.

La différence entre ces deux types s’est avérée inférieure à 300 pour chaque milliard d’électrons. A partir de cette asymétrie, les chercheurs ont été en mesure de calculer la force de l’interaction faible avec beaucoup plus de précision, ce qui a donné matière à réflexion aux scientifiques du CERN et d’ailleurs.

Selon Ross Young, coauteur de l’étude à l’université d’Adélaïde (Australie) :

D’après notre compréhension du modèle standard de la physique des particules, la valeur de la faible charge du proton est prédite très précisément théoriquement.

Les nouvelles mesures agissent donc pour tester cette théorie. Si la mesure s’était écartée de la prédiction, ce serait une signature forte pour un nouveau type de force encore inconnue qui agit entre les particules fondamentales.

Étant donné que nous avons trouvé un bon accord avec les attentes théoriques, cela place de nouvelles limites sur les types de nouvelles forces qui peuvent exister dans la nature.

Les résultats de l’expérience correspondent donc à ce à quoi on pourrait s’attendre d’après l’image actuelle de la physique des particules, le modèle standard. La découverte en elle-même n’est donc pas énorme, mais avoir un moyen éprouvé de sonder des interactions qui seraient habituellement cachées dans le brouhaha de forces plus fortes offre aux physiciens un nouvel et précieux outil à leur boîte de procédés analytiques.

L’étude publiée dans Nature : Precision measurement of the weak charge of the proton et présentée sur le site du Jefferson Lab : The Weak Side of the Proton.

Faire un Don !

Pourquoi ?

Parce qu’il n'y a aucune publicité ici et que le Guru compte sur la générosité de ses lecteurs(trices) pour continuer à faire vivre GuruMeditation (...et son créateur par la même occasion). D'autres méthodes vous seront proposées en plus de PayPal.

Un orang-outan est le premier non-humain à soigner des blessures à l’aide d’une plante médicinale

]Un orang-outan sauvage mâle de Sumatra a été observé en train d’appliquer les feuilles mâchées d’une plante aux propriétés médicinales connues sur une plaie de sa joue. Il s’agirait du premier cas documenté de traitement actif d’une plaie par un animal sauvage à l’aide d’une substance végétale biologiquement active connue.

Les chercheurs ont observé l’orang-outan, qu’ils ont baptisé Rakus, en juin 2022 dans la zone de recherche de Suaq Balimbing, dans le parc national de…

Des chercheurs reconstituent le visage d’une Néandertalienne à partir d’un crâne écrasé vieux de 75 000 ans

Une équipe de paléo-archéologues est présentée dans un nouveau documentaire dans lequel ces experts ont reconstitué le visage d’une femme néandertalienne ayant vécu il y a 75 000 ans.

Le crâne, écrasé en centaines de fragments probablement par un éboulement après la mort, a été déterré en 2018 dans la grotte de Shanidar, au Kurdistan irakien. Baptisés Shanidar Z, les restes du Néandertalien sont peut-être la partie supérieure d’un squelette découvert dans…

Des scientifiques créent des cerveaux hybrides souris-rat avec des neurones des deux espèces

Des chercheurs américains ont utilisé une technique spéciale pour éliminer les neurones de souris en développement, qu’ils ont remplacés par des cellules souches de rat. Ces cellules se sont transformées en neurones de rat dans le cerveau de la souris, qui est AINSI devenu un cerveau hybride. Chose remarquable, les rongeurs modifiés sont en bonne santé et se comportent normalement, ce qui est très prometteur pour les thérapies régénératives neuronales.

Les recherches ont été menées par deux équipes indépendantes, qui ont publié leurs résultats…

La vie s’est épanouie alors que le champ magnétique de la Terre a failli disparaître il y a 590 millions d’années

Le champ magnétique terrestre a failli s’effondrer il y a quelque 590 millions d’années, exposant vraisemblablement la vie à la surface de la planète à un risque d’augmentation du rayonnement cosmique.

Selon de nouvelles recherches, l’affaiblissement temporaire du bouclier magnétique aurait pu être tout sauf une catastrophe biologique. En fait, il pourrait avoir augmenté les niveaux d’oxygène, créant ainsi les conditions idéales pour l’épanouissement des premières formes de vie…

Les “rayures de tigre” de la lune de Saturne, Encelade, sont liées à ses spectaculaires geysers

Les mouvements des lignes de faille de la croûte gelée d’Encelade, une des lunes de Saturne, pourraient être à l’origine des panaches de matière glacée qui s’échappent du ventre aqueux de la lune, selon une équipe de chercheurs qui a récemment modélisé ces mouvements.

L’étude de l’équipe s’est concentrée sur les “rayures de tigre” d’Encelade, de longues fissures situées principalement dans les parties méridionales de la lune, que certains pensent avoir été causées par un ancien impact. D’autres chercheurs ont…

Plus de 90 % des oiseaux polaires sont contaminés par des microplastiques

Le plastique est pratiquement partout sur Terre. De la plus haute montagne aux plus grandes profondeurs des océans, des régions polaires à l’intérieur de notre corps, il n’y a plus moyen d’y échapper. Bien que la pollution plastique soit loin d’être un nouveau problème, l’ampleur de la pollution par les microplastiques n’est apparue que récemment.

La pollution plastique est généralement divisée en macroplastiques (>5 cm), microplastiques (0,1 µm-5 mm) et nanoplastiques (<0,1 µm). Plus le plastique est...

Des scientifiques trouvent un moyen de convertir les groupes sanguins et de les rendre mutuellement compatibles pour la transfusion

Les transfusions sanguines sauvent souvent la vie des patients qui ont désespérément besoin de remplacer leur sang perdu à la suite d’une intervention chirurgicale ou d’une blessure. Le problème est que les réserves de sang sont faibles dans le monde entier. Pour ne rien arranger, il existe plusieurs groupes sanguins, dont certains sont incompatibles. Par exemple, si votre groupe sanguin est O négatif, vous ne pouvez recevoir que du sang de type O négatif…

Le plus haut observatoire du monde entre en fonction au Chili

Pour le Livre Guinness des records, l’Observatoire d’Atacama de l’Université de Tokyo (TAO) est l’observatoire astronomique le plus haut du monde.

Le TAO se trouve à une altitude de 5 640 mètres au sommet d’une montagne dans le désert d’Atacama, au nord du Chili. Le télescope de 6,5 m optimisé pour les infrarouges est enfin opérationnel après 26 ans de planification et de construction…

La voile solaire avancée de la NASA s’est déployée sans encombre dans l’espace

La NASA a lancé son système de voile solaire composite avancé (Advanced Solar Sail) à bord d’une fusée Electron de RocketLab, déployant ainsi une voile de 9 mètres en orbite terrestre basse…

Des millions de joueurs du jeu vidéo Borderlands 3 font avancer la recherche biomédicale

Plus de 4 millions de joueurs jouant à un mini-jeu de science citoyenne dans le jeu vidéo Borderlands 3 ont aidé à reconstituer l’histoire de l’évolution microbienne des bactéries de l’intestin humain…

La vieille sonde Voyager 1 de la NASA rétablit la transmission de ses données après 5 mois de charabia

La sonde Voyager 1 a renvoyé des données exploitables pour la première fois depuis plus de 5 mois, ce qui laisse espérer que la mission, vieille de 46 ans, pourra enfin reprendre ses activités normales.

La sonde interstellaire préférée de la NASA a transmis samedi au centre de contrôle de la mission des données sur la santé et l’état de ses systèmes embarqués…

Photos : Lorsque deux satellites dans des directions opposées se croisent dans l’espace à 10 000 km/h

La sonde Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO) de la NASA a pris une photo parfaitement synchronisée lorsqu’elle a croisé le chemin d’un autre engin spatial en orbite autour de la lune.

La sonde LRO, qui est en orbite autour de la lune depuis 15 ans, a pris plusieurs images de l’orbiteur lunaire Danuri de l’Institut de recherche aérospatiale de Corée, alors que les deux engins spatiaux, voyageant sur des orbites presque parallèles, se sont croisés dans des directions opposées au cours de trois orbites entre le 5 et le 6 mars…

Le professeur physicien Peter Higgs, célèbre pour avoir prédit l’existence du boson de Higgs, meurt à l’âge de 94 ans

Le professeur Peter Higgs, lauréat du prix Nobel, physicien théoricien britannique célèbre pour avoir prédit l’existence d’une nouvelle particule, le boson de Higgs, est décédé lundi 8 avril. L’université d’Édimbourg, où Higgs était professeur émérite, a annoncé mardi qu’il était « décédé paisiblement chez lui … à la suite d’une courte maladie ».

Les bosons de Higgs sont l’excitation quantique du champ de Higgs, un champ qui remplit tout l’univers et qui interagit avec les particules…

Voyager 1 : Les ingénieurs de la NASA ont repéré la puce défectueuse qui pourrait permettre de réparer l’ordinateur de la plus vieille sonde spatiale

L’une des plus anciennes (47 ans) et des plus lointaines sondes envoyées dans l’espace par l’humain, la sonde Voyager 1 souffre d’une importante défaillance qui l’empêche de transmettre des données scientifiques ou techniques vers la Terre. Les ingénieurs de la NASA ont réduit le problème de la sonde Voyager 1 à une seule puce défectueuse. Il pourrait désormais être possible de contourner la mémoire corrompue et de remettre la sonde interstellaire en état de marche…

Pin It on Pinterest

Share This