Découverte de 3 planètes de la taille de la Terre dans le même système et d’une planète dont une année ne dure que 19 jours et demi

Le Guru s’est permis de réunir ici, quatre découvertes dont une réalisée par des chercheurs en provenance d’Inde, un pays qui est maintenant en place dans la recherche et l’exploration spatiale. Mais commençons par des astronomes espagnols.

Des chercheurs espagnols ont donc trouvé non pas une, mais trois planètes extraterrestres (exoplanète) de la taille de la Terre. La ressemblance pourrait toutefois s’arrêter là, puisque les exoplanètes sont en orbite autour de la même étoile.

Il n’y a qu’un seul endroit dans l’univers dont nous savons avec certitude que la vie existe : La Terre. En l’absence de toute autre preuve, notre pari le plus sûr pour trouver une vie à base de carbone à l’extérieur de cette planète est de chercher des caractéristiques qui reflètent les conditions sur notre monde. Les plus importantes seraient qu’elle orbite une étoile à la bonne distance afin de permettre à l’eau liquide de se former à la surface, d’avoir une atmosphère et un champ magnétique qui protège la vie des radiations, et d’avoir des sources d’énergie pour soutenir le métabolisme. C’est pourquoi les dernières annonces des chercheurs de l’Institut d’Astrophysique des Canaries (IAC) et de l’université d’Oviedo (Espagne) sont si excitantes.

Les nouvelles exoplanètes ont été découvertes par la mission K2 du satellite Kepler de la NASA en utilisant la méthode du transit, qui consiste à mesurer la variation de lumière d’une étoile distante lorsqu’une planète passe devant elle. Selon les astronomes espagnols, les planètes récemment identifiées orbitent autour d’une étoile naine rouge appelée K2-239, située à environ 160 années-lumière de la Terre, dans la constellation Sextant.

La partie la plus intéressante de ce système est le fait que 3 de ces planètes rocheuses sont remarquablement semblables en taille à la Terre. Plus précisément, leur taille est de 1,1, 1,0 et 1,1 fois le rayon de la Terre, respectivement. Le système contient également deux super-Terres, qui font à peu près deux fois la taille de la Terre.

Cependant, les astronomes n’ont pas placé de grands espoirs dans l’habitabilité de ces planètes, qui sont toutes en orbite dangereusement proche de K2-239. Les trois planètes orbitent autour de leur étoile tous les 5,2, 7,8 et 10,1 jours. S’il est vrai qu’une naine rouge est beaucoup moins brillante que le soleil, qui est classé comme une étoile naine jaune, la proximité suggère que la surface de ces planètes est au moins de quelques dizaines de degrés plus chaudes que sur Terre.

Les astronomes n’ont pas beaucoup d’autres informations sur ces planètes, comme leur composition atmosphérique. C’est un travail pour le prochain télescope spatial James Webb, le successeur du télescope spatial Hubble, qui devrait être lancé en 2020, s’il n’est pas retardé une fois de plus. Pendant ce temps, les observations effectuées avec le Very Large Telescope (VLT), de l’Observatoire européen austral (ESO), s’avéreront précieuses pour établir les masses, les densités et autres caractéristiques physiques des trois planètes.

L’étude en prépublication dans arXiv : Two planetary systems with transiting Earth-size and super-Earth planets orbiting late-type dwarf stars et présentée sur le site de l’université d’Oviedo : Descubren tres nuevas Tierras en una estrella cercana.

Pendant ce temps, en Inde…   

Pour la première fois, des scientifiques indiens ont découvert une exoplanète en orbite autour d’une étoile semblable à celle du Soleil, à environ 600 années-lumière.

La planète a été nommée EPIC 211945201b ou K2-236b et elle est très grande, environ 27 fois plus massive que la Terre. Cette découverte voit l’Inde se joindre à un petit groupe de pays à avoir confirmé une planète en dehors de notre système solaire.

Les exoplanètes elles-mêmes ne sont pas si rares de nos jours, 3 786 ont été confirmées jusqu’ici. Mais la grande majorité (environ 2 600) a été repérée puis confirmée comme étant des planètes par le télescope spatial Kepler de la NASA.

Cette dernière a également été repérée et inscrite comme planète candidate par Kepler, mais c’est une équipe de scientifiques indiens qui a confirmé qu’il s’agissait d’une planète, plutôt que d’une comète ou d’un autre objet astronomique, la partie la plus délicate.

L’équipe était dirigée par Abhijit Chakraborty du Laboratoire de recherche physique (PRL), Ahmedabad. Ils ont passé un an et demi à l’observatoire Gurû Sikhara (le pic du guru…) à Mount Abu, en Inde, pour étudier les changements de lumière provenant de l’étoile hôte de la planète, EPIC 211945201 ou K2-236, et d’effectuer une confirmation indépendante de sa masse.

Selon les chercheurs :

Nous rapportons ici des preuves solides pour une sub-saturne autour d’EPIC 211945201 et confirmons sa nature planétaire.

Comparaison de l’exoplanète K2-236b avec celle de la Terre. (ISRO)

Alors que la planète est en orbite autour d’une étoile semblable à celle du Soleil, elle est aussi à peu près 7 fois plus proche de son étoile que la Terre ne l’est du Soleil, ce qui signifie que la température pourrait être d’environ 600 °C et sans doute trop chaude et trop sèche pour accueillir la vie.

Voici ce que nous savons pour l’instant :

• La masse d’EPIC 211945201b est environ 27 fois celle de la Terre et on estime qu’elle est environ 6 fois plus grande en rayon.
• La planète est en orbite autour d’une étoile semblable à celle du Soleil, à 600 années-lumière.
• On estime qu’elle est 7 fois plus proche de son étoile que nous, ce qui signifie qu’une année ne dure qu’environ 19,5 jours.
• Cela signifie également que la température à la surface de la planète est d’environ 600 °C.

Cette découverte pourrait aider les scientifiques à comprendre comment ces types de planètes se forment si près de leur étoile. Au-delà, cela montre que l’Inde dispose maintenant de la technologie et de l’expertise nécessaires pour confirmer des exoplanètes par leurs propres moyens.

L’Organisation de la recherche spatiale indienne (ISRO) a fait de grands progrès ces dernières années, établissant de nouveaux records pour les lancements de satellites et la mise en orbite d’une sonde autour de Mars, le tout à des prix incroyablement “efficaces”.

L’étude  publiée dans l’Astronomical Journal de l’American Astronomical Society : Evidence of a Sub-Saturn around EPIC 211945201 et présentée sur le site de l’ISRO : Discovery of a Sub-Saturn Exoplanet around a Sun-like star.