Il vous faudrait 200 000 ans pour traverser notre galaxie à la vitesse de la lumière
Le disque de notre galaxie, la Voie lactée, est plus grand que nous le pensions auparavant. Une nouvelle étude dirigée par Martin Lopez-Corredoira, chercheur à l’Institut d’Astrophysique des Canaries montre qu’il faudrait 200 000 ans pour qu’un vaisseau spatial voyageant à la vitesse de la lumière traverse toute la galaxie.
Image d’entête : Le disque étoilé de la Voie lactée est plus grand qu’on ne le pensait auparavant, il s’étend au moins jusqu’au cercle en pointillé intérieur dans cette illustration, et peut s’étendre encore plus loin. (R. Hurt/ IAC/ SSC-Caltech/ NASA/JPL-Caltech)
Les chercheurs ont fait cette découverte après avoir analysé l’abondance d’éléments lourds dans les étoiles, également connus sous le nom de métallicité. En allant au-delà de la limite précédemment supposée du disque de la Voie lactée, les scientifiques ont été surpris de voir des étoiles avec des compositions ressemblant à celles des disques des étoiles.
Selon étude Carlos Allende, coauteur de l’étude et chercheur à l’IAC :
Nous avons montré qu’il y a une fraction appréciable d’étoiles avec une plus grande métallicité, caractéristique des étoiles à disque, plus loin que la limite précédemment supposée sur le rayon du disque de la galaxie.
La nouvelle étude estime la taille du disque de la Voie lactée à 200 000 années-lumière. De précédentes études ont suggéré que la Voie lactée se situe entre 100 000 années-lumière et 160 000 années-lumière, en sachant qu’une année-lumière est la distance parcourue par la lumière en une année, soit environ 10 000 milliards de kilomètres.
Pour mettre cette découverte en perspective avec l’emplacement de notre propre Soleil, les astronomes précisent que les étoiles à disque qui viennent d’être découvertes sont environ 3 fois plus éloignées du centre de la galaxie que le soleil. Il est possible qu’il y ait encore plus d’étoiles à disque 4 fois plus loin, a ajouté l’équipe.
Les chercheurs ont fait cette découverte après avoir analysé les données de l’Apache Point Observatory Galactic Evolution Experiment (APOGEE) et du Large Sky Area Multi-Object Fiber Spectroscopic Telescope (LAMOST), qui recueille les spectres d’étoiles. Le spectre d’une étoile est la répartition de sa lumière dans différentes couleurs. En analysant le motif des couleurs, les scientifiques déterminent quels éléments sont présents dans l’étoile.
Ce n’est pas la première fois que les scientifiques révisent les paramètres d’une galaxie. Une récente étude concernant la galaxie d’Andromède a révélé que le corps céleste a en fait à peu près la même masse que la Voie lactée, au lieu d’être plus grand. Cela affecte les prédictions des mouvements des deux galaxies alors qu’elles se dirigent vers un crash inévitable dans 4 milliards d’années.
La nouvelle étude a été publiée dans la revue Astronomy & Astrophysics : Disk stars in the Milky Way detected beyond 25 kpc from its center et présentée sur le site de l’IAC : The disc of the Milky Way is bigger than we thought.