Preuve par l’image que les mantes religieuses sont aussi pêcheuses…
Les mantes religieuses sont ce que les scientifiques appellent des chasseuses « généralistes« , c’est-à-dire qu’elles mangent à peu près tout ce qui bouge en face d’elles : des papillons, tritons, serpents, souris et colibris. On peut maintenant rajouter avec certitude le poisson, à son menu.
Image d’entête : la mante étudiée dévorant un poisson. (Rajesh Puttaswamaiah)
Trois chercheurs rapportent la toute première observation d’une mante pêcheuse (religieuse/ pêcheuse (…)) , repérée dans un petit étang artificiel en Inde. Pendant cinq jours, la mante asiatique géante (Hierodula tenuidentata) a attrapé et mangé 9 guppys, soit presque deux par jour. La patiente chasseuse se posait sur les nénuphars qui parsèment l’étang, attendant qu’un malheureux poisson passe à côté. Une fois qu’elle avait un guppy dans ses pattes avant, la mante le dévorai souvent encore vivante de la queue à la tête.
Selon les scientifiques dans leur nouvelle étude :
Dans sept cas, la mante religieuse a commencé à manger par la queue. Une fois, elle a commencé par la tête et une autre fois, par le côté supérieur. Au cours des quatre premiers des cinq jours, on a observé la mante religieuse chasser et dévorer deux poissons. Le deuxième poisson a été chassé dans les 10 à 30 minutes suivant la consommation du premier. Après le cinquième jour, la mante religieuse a disparu et n’a plus été observée dans l’étang.
Les repas n’ont pas été manipulés par les observateurs et se sont déroulés sans aucune intervention humaine, selon le document. La mante a atteint le poisson en se perchant sur des feuilles de nénuphars et de choux aquatiques.
Le plan d’eau artificielle faisant office de terrain de chasse à la mante (au milieu à droite). (Rajesh Puttaswamaiah)
Cette étonnante découverte montre à quel point ces insectes sont incroyablement polyvalents. Les poissons ne bougent pas comme des lézards, des sauterelles, des colibris ou des mouches, mais cette mante a réussi à attraper les guppys alors qu’ils nageaient près de la surface. La mante a dévoré 9 des 40 poissons de l’étang sur une période de 5 jours et, selon les chercheurs :
…montrant l’impact potentiellement fort d’un seul invertébré sur la communauté de poissons et, puisque les guppys, comme beaucoup d’autres petits poissons, sont des prédateurs actifs des insectes aquatiques, indirectement sur l’écosystème entier du bassin.
Il est important de noter que ce comportement n’a été observé que chez un seul individu. D’autres observations seront nécessaires pour savoir s’il s’agit d’un événement isolé.
Il semble que la vision de la mante est encore plus précise qu’on ne le pensait. Les repas ont eu lieu au coucher du soleil, de 18 h 30 à 00 h 30. Les grands yeux composés des mantes sont sensibles au mouvement et adaptés principalement à la lumière du jour. Cette mante, cependant, a pu voir les poissons au crépuscule et pendant la nuit, tout en devant surmonter et s’adapter à la réfraction de la lumière dans l’eau. Les mantes mâles ont tendance à être très actives pendant la nuit, écrivent les chercheurs, mais ces parties de pêche « suggèrent d’autres capacités visuelles des mantes qui devraient être étudiées ».
Enfin, cette observation nous apprend quelque chose de nouveau sur l’intelligence de la mante religieuse. Après avoir découvert le poisson et développé une technique de chasse efficace, la mante est revenue à plusieurs reprises dans le jardin pour se nourrir. Cela suggère fortement que la mante a appris de l’expérience, en trouvant où et quoi chasser.
L’étude publiée dans The Journal of Orthoptera Research : The fishing mantid: predation on fish as a new adaptive strategy for praying mantids (Insecta: Mantodea).