Une nébuleuse planétaire avec une étoile mourante en son centre
Note de service : il y a un petit problème avec l’habillage des pages sur les derniers articles publiés par le Guru. Cela ne devrait pas durer, le Guru est sur ce problème et il a préféré publier plutôt que d’attendre d’avoir trouvé une solution…
Le Very Large Telescope (VLT) de l’Observatoire européen austral (ESO) a capturé une belle image de la nébuleuse planétaire ESO 577-24. La masse ionisée de gaz et de poussières ne devrait être visible que pendant 10 000 ans, soit rien à l’échelle cosmique, avant de disparaître de la vue.
Les nébuleuses planétaires comptent parmi les objets célestes les plus frappants visuellement dans le ciel nocturne. Par contre, leur création n’a rien à voir avec un corps planétaire, elle est plutôt enracinée dans les affres de la mort d’une étoile géante rouge, qui se transforme en une étoile naine… de petit format donc.
Notre propre Soleil devrait devenir une géante rouge dans environ 5 milliards d’années, une fois qu’il aura épuisé ses réserves d’hydrogène transformé en hélium grâce à la réaction nucléaire qui a lieu au cœur. Sans la pression extérieure de la réaction nucléaire, la force de gravité provoque l’effondrement de l’étoile sur elle-même jusqu’à ce que le noyau se réchauffe et commence à fusionner l’hélium en carbone et autres éléments plus lourds.
La chaleur renouvelée du noyau force l’enveloppe extérieure à gonfler de façon exponentielle. Dans notre système solaire, le Soleil envahissant pourrait potentiellement gonfler suffisamment pour consommer les plus lointaines planètes, Mercure et Vénus.
Une géante rouge persistera jusqu’à ce qu’elle soit à court de carburant, puis elle expulsera ses couches extérieures, qui se transforment en nébuleuse planétaire. Elle s’effondre ensuite pour former une étoile naine.
Cette image est un composite couleur réalisé à partir d’expositions provenant de l’étude du Digitized Sky Survey 2 (DSS2) et elle montre la région entourant ESO 577-24, faiblement visible en bleu au centre de l’image. (ESO/Digitized Sky Survey 2/ Davide De Martin)
La géante rouge qui a créé ESO 577-24 (vue au centre de l’image ci-dessus) est devenue une étoile sous-naine de type O appelée Abell 36. Dès sa création, le corps stellaire naissant a frappé de ses rayons ultraviolets la nébuleuse planétaire environnante, ionisant les nuages de gaz et les faisant briller.
Le panorama a été capté par des astronomes à l’aide de l’instrument FORS2, un spectrographe monté sur le VLT dans le cadre du programme Cosmic Gems de l’ESO. L’initiative fait appel à des périodes d’observation de piètre qualité qui ne conviennent pas à l’imagerie scientifique, mais qui sont parfaites pour saisir des vues du cosmos qui peuvent être utilisées pour éduquer, inspirer et faire participer le public.
Dans la nouvelle image, l’ESO 577-24 peut être vu en rouge et bleu brillant sur un fond peuplé de galaxies éloignées, avec Abell 36 apparaissant comme une grande étoile blanche au centre de l’image. Un membre de notre propre système solaire est également présent dans l’image. En observant la nébuleuse, un astéroïde s’est incrusté dans la scène, visible sous la forme d’une légère trace en dessous et à gauche de l’étoile centrale.
Faisant écho à la fugacité de l’astéroïde errant, ESO 577-24 est condamné à disparaître de cette région du ciel nocturne. Dans environ 10 000 ans, la nébuleuse se sera trop éloignée de la lumière déclinante de son étoile mourante pour être détectée, même par le plus puissant des télescopes modernes.
Un “zoom” vers ESO 577-24 du point de vue de la Terre. (ESO)
Sur le site de l’ESO : A Fleeting Moment in Time.