Comment les Tyrannosaurus Rex infligeaient des morsures capables de broyer les os ?
Le Tyrannosaurus rex est peut-être connu pour sa férocité et sa bouche pleine de dents acérées, mais comment mordait-il réellement ? De nouvelles recherches suggèrent qu’il aurait pu mordre comme un alligator.
Image d’entête : reconstitution de la musculature du crâne d’un T. rex. (Ira Block/ Brian Cooley)
Comme les reptiles modernes, les dinosaures avaient une articulation au milieu de leur mâchoire inférieure, appelée articulation intermandibulaire. Les paléontologues se sont interrogés sur la manière dont cette articulation était utilisée par les T. rex pour broyer les os, se demandant même si elle pouvait être flexible comme celle d’un serpent.
Selon de nouvelles recherches présentées cette semaine (lien plus bas), elle était probablement rigide comme celle d’un alligator.
Selon John Fortner, de l’université du Missouri aux États-Unis, qui a dirigé l’étude :
Nous avons découvert que ces articulations n’étaient probablement pas flexibles du tout, car les dinosaures comme le T. rex possédaient des os spécialisés qui traversaient l’articulation pour rigidifier la mâchoire inférieure.
L’équipe a utilisé des scanners pour analyser les fossiles de dinosaures et les comparer aux reptiles actuels. Elle a ensuite construit un modèle 3D de la mâchoire du T. rex, comprenant les os, les tendons et les muscles. À l’aide de ce modèle, l’équipe a simulé le mouvement de la mâchoire lorsqu’elle était articulée à différents endroits et elle a calculé la tension à laquelle la mâchoire devait être soumise pour briser les os dans chaque position.
Les chercheurs ont utilisé des tomodensitogrammes de fossiles de dinosaures et de spécimens modernes pour créer un modèle informatique en 3D de la mâchoire d’un dinosaure et identifier les endroits où les muscles s’attachent aux os. Ils ont ensuite utilisé le modèle pour simuler les forces musculaires dans différents scénarios de morsure. Les étoiles indiquent les zones où la tension a été évaluée. (John Fortner/ Université du Missouri)
Les résultats ont montré qu’un os situé à l’intérieur de la mâchoire, appelé le préarticulaire, atténuait la contrainte de briser les os lorsque l’intermandibulaire se pliait, ce qui permettait probablement aussi de maintenir la mâchoire inférieure rigide en la maintenant en place.
Selon Fortner :
Nous sommes les premiers à générer un modèle 3D d’une mâchoire de dinosaure qui incorpore non seulement une articulation intramandibulaire, mais qui simule également les tissus mous à l’intérieur et autour de la mâchoire.
Comme les mâchoires des dinosaures ressemblent beaucoup à celles des reptiles vivants, nous pouvons utiliser l’anatomie de ces derniers pour construire nos modèles de mandibules.
En retour, les découvertes que nous ferons sur la mandibule de T. rex pourront nous éclairer sur la diversité des fonctions d’alimentation chez les reptiles d’aujourd’hui, comme les crocodiliens et les oiseaux.
La recherche présentée lors de la réunion annuelle de l’American Association for Anatomy et dans Experimental Biology : (R3068) The Role of the Intramandibular Joint, Symphyseal Tissues, and Wrapping Muscles on Theropod Dinosaur Mandibular Function.