Des astronomes identifient les systèmes stellaires qui pourraient voir la Terre
Des astronomes américains ont identifié plus d’un millier de systèmes stellaires proches qui se trouveraient dans la bonne position pour voir la Terre, qu’ils ne verraient que lorsqu’elle passe devant notre Soleil, au cours des 5 000 dernières années. Toutes ces étoiles se trouvent à moins de 100 parsecs (ou 3,26 années-lumière) de nous. Les ondes radio d’origine humaine ont déjà atteint 75 de ces systèmes stellaires.
Image d’entête : le plan de la Voie lactée s’étendant du haut vers le bas de l’image, cette vue artistique de la Terre et du soleil depuis des milliers de kilomètres au-dessus de notre planète, montre que les étoiles (avec des exoplanètes dans leur propre système) peuvent adopter et quitter une position permettant de voir la Terre passer devant/ transiter le soleil. (OpenSpace/ American Museum of Natural History )
Au total, 3 343 exoplanètes ont été découvertes en observant l’atténuation de la lumière d’une étoile lorsqu’une planète passe devant elle (transit). Les astronomes ont déjà identifié d’autres étoiles qui seraient dans la bonne position pour repérer la Terre de cette manière, mais une étude publiée cette semaine (lien plus bas) élargit et concentre cette liste en tenant compte des mouvements passés des étoiles.
Le transit, une méthode de détection des planètes lorsqu’elles passent devant leur étoile, en diminuant la luminosité de cette dernière. (NASA)
Selon Lisa Kaltenegger, professeur d’astronomie à l’université Cornell et auteur de l’étude :
Nous voulions savoir quelles étoiles ont eu le bon point d’observation pour voir la Terre lorsque celle-ci bloque la lumière du Soleil.
Et comme les étoiles se déplacent dans notre cosmos dynamique, ce point d’observation est gagné et perdu.
Au cours des 5 000 dernières années, les chercheurs ont constaté que 1 715 systèmes stellaires auraient pu repérer la Terre. 319 autres étoiles seront en mesure de la voir au cours des 5 000 prochaines années.
Les chercheurs ont utilisé les données du télescope Gaia de l’Agence spatiale européenne pour déterminer comment les étoiles s’étaient déplacées au fil du temps.
Selon Jackie Faherty, scientifique à l’American Museum of Natural History et coauteur de cette étude :
Gaia nous a fourni une carte précise de la galaxie de la Voie lactée. Cela nous a permis de regarder en arrière et en avant dans le temps, et de voir où les étoiles avaient été localisées et où elles vont.
Dans le catalogue de 2 034 “observateurs de la Terre”, sept des systèmes stellaires possèdent des exoplanètes connues. Par exemple, Ross 128, qui se trouve à 11 années-lumière et abrite une planète de 1,8 fois la taille de la Terre, aurait été dans une position privilégiée pour observer le transit de la Terre entre 3 057 et 900 ans. L’étoile de Teegarden, située à 12,5 années-lumière et abritant deux planètes connues, se trouvera à la bonne place dans 29 ans. Elle aura une vue du transit pendant 410 ans, jusqu’en 2460 de notre ère.
Selon Kaltenegger :
Notre analyse montre que même les étoiles les plus proches passent généralement plus de 1 000 ans à un point d’observation où elles peuvent voir le transit de la Terre.
Si nous supposons que l’inverse est vrai, cela fournit une chronologie saine pour que les civilisations nominales identifient la Terre comme une planète intéressante.
En outre, sur les 117 systèmes stellaires qui se trouvent à moins de 100 années-lumière du soleil, 75 se trouvent au bon endroit pour voir la Terre depuis le début de la radiodiffusion. Cela signifie qu’ils pourraient être atteints par les ondes radio en même temps qu’ils seraient capables d’identifier la Terre.
Les chercheurs soulignent que le prochain télescope spatial James Webb sera utile pour examiner plus en détail ces mondes proches, à la recherche de signes de vie.
Pour Faherty :
On pourrait imaginer que les mondes au-delà de la Terre qui nous ont déjà détectés font les mêmes plans pour notre planète et notre système solaire. Ce catalogue est un exercice de pensée intriguant pour comprendre lequel de nos voisins pourrait être capable de nous trouver.
L’étude publiée dans Nature : Past, present and future stars that can see Earth as a transiting exoplanet et présentée sur le site de l’Université Cornell : Exoplanets get a cosmic front-row seat to find backlit Earth.