Le gigantesque tsunami provoqué par l’astéroïde tueur de dinosaures a creusé de grands sillons au fond de l’océan
Il y a environ 66 millions d’années, un gigantesque astéroïde s’est écrasé sur la Terre et a mis fin au règne de 160 millions d’années des dinosaures. Aujourd’hui, des chercheurs ont découvert des preuves directes de ce cataclysme qui a changé le monde, sous la forme de megaripples, des “méga-ondulations” fossilisées provenant des tsunamis qui ont immédiatement suivi.
Image d’entête : représentation de l’astéroïde qui s’est écrasé sur ce qui est aujourd’hui le golfe du Mexique Il y a 66 millions d’années, l’impact de Chicxulub, provoquant l’extinction des dinosaures et un énorme tsunami. (Mark Garlick/ Science Source)
Aussi rapide que semble être l’évolution de notre climat actuel, c’est une promenade tranquille comparée à la fin de la période du Crétacé. Un astéroïde (ou un fragment de comète) d’au moins 10 km de large s’est écrasé sur ce qui est aujourd’hui la péninsule du Yucatan, au Mexique, et si l’impact a causé la mort rapide de tous ceux qui ont eu la malchance de se trouver trop près du point zéro, ses effets se sont rapidement propagés dans le monde entier.
L’impact aurait déclenché des tsunamis, des tremblements de terre, des éruptions volcaniques et de vastes incendies de forêt. Les océans se seraient dangereusement acidifiés, et d’énormes quantités de roches et de suie auraient été projetées dans l’atmosphère, bloquant le soleil pendant 18 mois. Au total, les trois quarts de la vie sur Terre auraient été anéantis, y compris les dinosaures et environ 93 % des mammifères.
Aujourd’hui, des chercheurs ont découvert des preuves physiques de l’une de ces désastreuses conséquences : les tsunamis. Il est difficile de trouver une preuve irréfutable après des dizaines de millions d’années, mais, enterrés à 1,5 km sous terre, des scientifiques de l’université de Louisiane à Lafayette (États-Unis) ont trouvé des méga-ondulations fossilisées provenant de vagues géantes imprimées dans la roche. Les rides semblent espacées de 600 m et mesurent 16 m en moyenne. L’équipe affirme que leur orientation semble correspondre exactement au cratère d’impact.
La découverte a été faite à partir de données d’imagerie sismique sous la Louisiane, dans le sud des États-Unis, recueillies par Devon Energy une entreprise américaine du secteur de l’énergie dans le cadre de sa recherche de ressources pétrolières. Cette région se trouve juste en face du golfe du Mexique, en face du site de l’impact de Chicxulub, et au moment du cataclysme, elle était sous environ 60 m d’eau, grâce à l’élévation du niveau de la mer.
Image radar montrant les mégas sillons à des profondeurs atteignant 1 500 mètres. (Kaare Egedahl/ Earth and Planetary Science Letters)
Cette profondeur a probablement contribué à les préserver pendant si longtemps. Selon l’équipe, après le passage des vagues et la stabilisation de l’eau, les tempêtes et autres perturbations naturelles n’auraient pas eu le pouvoir d’atteindre une telle profondeur, ce qui a permis au fond marin de conserver son motif ondulé jusqu’à sa fossilisation.
Cette nouvelle découverte apporte de nouveaux indices physiques sur les événements qui se sont produits dans les heures et les jours qui ont suivi l’impact de Chicxulub. D’autres études récentes ont permis de découvrir des charniers de poissons projetés hors de l’eau par les tsunamis et enfouis dans la boue à 3 000 km de là, des pluies de billes de verre provenant de roches vaporisées et des matériaux qui se sont rapidement déposés dans le cratère lorsque l’eau est revenue.
L’étude publiée dans la revue Earth and Planetary Science Letters : Chicxulub impact tsunami megaripples in the subsurface of Louisiana: Imaged in petroleum industry seismic data et présentée dans Science AAAS : Giant tsunami from dino-killing asteroid impact revealed in fossilized ‘megaripples’.