La sonde BepiColombo obtient sa première vue rapprochée de Mercure
Près de trois ans après son décollage de la Guyane française, la sonde spatiale BepiColombo a jeté son dévolu sur Mercure pour la première fois, en effectuant un survol « sans défaut » au cours du week-end. La manœuvre a permis à la sonde d’obtenir les premières images de sa planète visée. Il s’agit de la première des 6 rencontres rapprochées que la sonde spatiale effectuera dans les années à venir.
Images d’entête et sa version annotée ci-dessous : Mercure prise par BepiColombo à une distance d’environ 2 418 km de la surface. (ESA/ BepiColombo/ MTM)
BepiColombo est la première mission de l’Agence spatiale européenne (ESA) vers Mercure et elle est menée en collaboration avec l’Agence spatiale japonaise (JAXA). Une fois arrivé à destination en 2025, le satellite se divisera en deux orbiteurs distincts qui feront le tour de Mercure en tandem et étudieront sa structure, son champ magnétique et son atmosphère quasi inexistante.
La future procédure de séparation. (ESA)
Mais pour atteindre l’orbite de Mercure, BepiColombo doit effectuer une série de manœuvres de fronde gravitationnelle, qui ont commencé par un survol de la Terre en avril de l’année dernière, et deux survols de Vénus depuis. Le survol de Mercure, qui a eu lieu le 1er octobre, est le premier d’une série de six qu’il effectuera au cours des prochaines années, ce qui conduira la sonde sur l’orbite de la planète en décembre 2025.
Selon Elsa Montagnon, responsable des opérations du satellite pour la mission :
Le survol s’est déroulé sans encombre du point de vue du satellite, et c’est incroyable de voir enfin notre planète cible.
Représentation artistique de la sonde BepiColumbo à proximité de Mercure. (ESA)
L’approche étroite a amené la sonde à moins de 199 km de la surface de la planète, les caméras et les instruments embarqués recueillant des images et des données pendant la rencontre. Toutefois, comme la lumière n’était pas optimale, les images les plus proches ont été prises à une distance d’environ 1 000 km de la planète.
Elles présentent néanmoins un haut niveau de détail qui révèle de grands cratères d’impact à la surface de la planète, ressemblant beaucoup à notre propre Lune. Lorsque les orbiteurs commenceront leurs investigations plus tard dans la décennie, ils cartographieront précisément la surface de la planète et analyseront sa composition pour mieux comprendre comment elle s’est formée.
L’image présente une partie de l’hémisphère sud de Mercure, où de vastes plaines de lave couvrent la surface. (ESA/ BepiColombo/ MTM)
Selon David Rothery, de l’Open University du Royaume-Uni, qui dirige le groupe de travail de l’ESA sur la surface et la composition de Mercure :
Il était très excitant de voir les premières images de Mercure prises par BepiColombo et de comprendre ce que nous voyions. Cela m’a rendu encore plus enthousiaste à l’idée d’étudier les données scientifiques de qualité supérieure que nous devrions obtenir lorsque nous serons en orbite autour de Mercure, car il s’agit d’une planète que nous ne comprenons vraiment pas encore complètement.
Sur le site de l’Agence spatiale européenne : BepiColombo’s first views of Mercury.